Chapitre 6.

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Le lendemain matin, les policiers commencèrent à interroger les élèves de secondes. Ils furent questionnés en premier, un par un.

C'était mon tour, je venais d'entendre mon nom retentir dans le lycée. Je me dirigeai vers la petite salle, à côté du bureau du principal, et où étaient installés les policiers. J'avais une boule dans le ventre, pourtant je savais que je n'avais rien fait. Je frappai à la porte de la pièce avant qu'un des deux hommes en uniforme ne m'ouvre et me laisse entrer.

— Asseyez-vous, m'ordonna le policier, assis derrière le bureau.

Je m'installai devant la table.

— Comment t'appelles-tu ? me demanda le même policier, prêt à écrire sur son ordinateur portable.

— Jessie Brooks, je suis en seconde E.

Puis, ils commencèrent à me poser toutes sortes de questions. C'était seulement au bout de vingt minutes qu'ils m'autorisèrent à quitter la pièce.

Thomas Carver n'était pas très loin, il devait sûrement m'attendre. Je m'assis sur le banc à côté de lui.

— Alors ? me demanda-t-il.

— Ils m'ont posé des questions, de tout et de rien, sur ma vie dans le lycée et ma relation avec les autres élèves, lui annonçai-je.

À ce moment-là, je me rappelai que j'avais été gênée devant les policiers puisqu'ils avaient compris que je n'étais pas le genre de fille à avoir beaucoup d'amis.

— Tu as répondu quoi ? me demanda Thomas, curieux.

— Je leur ai simplement expliqué que j'étais à l'internat et je leur ai parlé de ma coloc de chambre.

— Ouais, je vois ! me dit-il.

— Je ne comprends pas, pourquoi interrogent-ils tout le lycée ? Ils pensent que le coupable va se dénoncer ?

— Il me semble les avoir entendus dire qu'ils avaient fouillé le bureau du principal à la recherche d'indices et qu'ils n'avaient rien trouvé, m'expliqua Thomas.

— Donc ils n'ont pas d'autres moyens que d'interroger tout le monde.

— C'est bien ça !

Un professeur que je ne connaissais pas s'approcha de nous.

— M. Carver ? Je peux vous voir un instant ? demanda l'homme à Thomas.

— Oui, à plus tard Jessie, dit-il avant de s'éloigner avec le professeur.

Je les ai observés partir au loin. Ils se dirigèrent vers la salle des enseignants qui se trouvait à l'étage. Je me levai du banc lorsqu'ils quittèrent mon champ de vision pour me rendre devant la salle de mon prochain cours.

— Alors Brooks ? T'as pu leur dire que tu n'avais pas d'amis ici et qu'en aucun cas tu ne volerais un dossier ? me demanda Mona Benson, une des pétasses de ma classe, lorsque je fus devant la salle.

— Non, répondis-je simplement.

— Quoi non ? Tu ne leur as pas dit ? dit-elle en fouillant dans son sac rempli de maquillage, crèmes et autres bricoles.

Je fis mine de ne pas m'intéresser à ce qu'elle venait de dire.

— Écoute, tu as déjà de la chance que je vienne te parler alors tu pourrais faire un effort, ajouta-t-elle.

— Je n'ai pas vraiment envie de discuter, lui répondis-je.

— Ah ouais ! Ça s'est mal passé avec les flics ? me demanda-t-elle en se mettant du rouge à lèvres.

Jessie Brooks : la vie d'une lycéenneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant