Ce soir-là, je n'arrivai pas à trouver le sommeil. Le fait de ne pas avoir parlé à Thomas me trottait dans la tête.
« Il faut qu'on se voie maintenant, j'ai besoin de discuter ».
Ça y est, j'avais enfin pris la décision de lui raconter. Je savais que ça me ferait du bien de lui en parler, mais, surtout, que cela m'allégerait. Je n'aurai plus honte de lui cacher ou peur qu'il l'apprenne par quelqu'un d'autre.
« Rejoins-moi dans quinze minutes derrière mon dortoir ».
Thomas venait de me répondre. Je repoussai mes draps, enfilai mes chaussures et attrapai ma veste avant de sortir de la chambre. Anna, qui avait un sommeil de « bébé », ne broncha pas lorsque j'ouvris la porte. Je sortis sur la pointe des pieds. Dehors, il n'y avait pas un bruit, à part le chant de milliers de criquets. Je m'avançais doucement, m'éclairant avec mon vieux téléphone portable jusqu'à l'arrière de son bâtiment.
— Thomas ? chuchotai-je.
Une silhouette sortit de l'ombre. Je sursautai.
— Tu es à l'heure, me dit-il sans faire de bruit.
— Bien sûr !
— Viens, j'ai trouvé un endroit pour discuter, m'expliqua-t-il.
— Où allons-nous ?
— Suis-moi et reste près de moi, me répondit-il en me prenant la main.
Quelques instants plus tard, nous arrivions à la lisière du bois. Mon cœur battait à deux cents à l'heure. J'avais l'impression que des adultes du lycée allaient nous tomber dessus et qu'ils n'hésiteraient plus à me renvoyer. Rien de tel ne se produisit. Il y avait un silence de mort. Nous restâmes près des arbres pour gravir une petite colline puis longer le stade et le gymnase. Après l'avoir passé, Thomas pénétra dans les sous-bois, me tenant toujours la main. Nous empruntions un petit chemin qui s'enfonçait dans les bois. Au moment où j'allai lui demander si nous étions encore loin, le sentier déboucha dans une clairière illuminée par la seule lumière de la nuit : la lune et les étoiles. Thomas me lâcha la main, me demandant de l'éclairer avec son téléphone portable. Il récupéra des morceaux de bois et des branches par-ci par-là qu'il rassembla au milieu de la clairière.
— Qu'est-ce que tu fais ? lui demandai-je en chuchotant, de peur que quelqu'un nous entende.
Il ne répondit pas et sortit un briquet pour nous faire brûler un magnifique feu de camp.
— Viens te réchauffer Jess, me dit-il.
Je me dirigeai vers le feu et nous nous asseyons tous les deux par terre. Je regardai les flammes avant de me lançais :
— Il faut que je te parle.
— Oui, je t'écoute, me répondit-il.
Je lui attrapais ces mains qui étaient gelées, puis je le regardai dans les yeux.
— Il faut que tu me promettes de me croire et de ne pas croire les rumeurs que tu as peut-être déjà entendues.
— Mais Jessie, pourquoi est-ce que je ne croirais pas ? Je t'aime, me rassura-t-il.
— Je suis accusée d'une chose que je n'ai pas commise.
À ce moment-là, j'eus envie de pleurer, mais je me retins.
— Je vais être renvoyée du lycée et nous ne pourrons plus nous revoir, continuai-je.
— Pourquoi ? Que se passe-t-il ? me répondit Thomas, surpris.
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Jessie Brooks : la vie d'une lycéenne
Teen FictionJe m'appelle Jessie Brooks et j'avais 16 ans lors de ces mésaventures. Alors que j'effectuais ma rentrée de seconde dans le lycée de Fairview, je fis une rencontre qui avait complètement changé le cours de ma vie. Celle de Thomas Carver. Tout était...