Chapitre 26.

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Jamais détendue, stressée, en colère ou encore triste. Il s'agissait des seules sensations que je ressentais depuis un petit moment déjà. Depuis que je savais apprit que j'étais accusée à la place de quelqu'un. Ce sentiment qui ne cessait jamais, qui évoluait au fur et à mesure que je trouvais des réponses à mes questions. Des réponses, des preuves qui me faisaient de plus en plus mal au cœur. Jamais. Jamais je n'aurais imaginé Thomas me trahir ainsi. Même s'il venait à vouloir se faire pardonner, à me dire qu'il m'aimait et qu'il avait fini par tenir à moi, je savais maintenant que ça n'avait pas toujours était le cas. Il ne m'avait jamais aimé autant que moi. J'en étais sûre. J'avais été blessée, mais je savais qu'il fallait que je me relève. Que je fasse face à la situation si je ne voulais pas tomber dans la dépression. Cela n'arriverait pas, en tout cas il le fallait si je souhaitais prouver à tout le monde que j'étais capable de réussir dans cette école.

Thomas passa le reste de la soirée à essayer de me téléphoner ou à m'envoyer des SMS. Mais je ne répondais pas. Je ne mangeai même pas à sa table pour le repas. Si je peux appeler ça « manger ». Les évènements qui avaient précédé m'avaient fait complètement perdre l'appétit et cette nuit-là je ne réussis pas à fermer l'œil. Pourtant quand le réveil sonna, je n'avais pas envie de sortir de mon lit pour aller en classe. Sûrement parce que je ne souhaitais pas affronter la réalité en face. Mais surtout parce que je ne voulais pas voir Thomas ni le croiser de loin ou de près dans les couloirs, le hall du lycée ou encore le réfectoire.

À force de ne pas avoir réussi à dormir, un mal de tête intense me tenaillait le cerveau. Pourtant, il le fallait. Je savais que je devais me lever si je ne voulais pas avoir davantage de problèmes. Les rumeurs qui s'intensifieraient, mais surtout aux yeux de l'administration et du proviseur : la fille qui avait volé le dossier d'un élève, qui avait piraté le réseau informatique, qui avait des mauvaises notes dans certaines matières et puis qui commençait à manquer les cours. Malgré la douleur que je ressentais au crâne, je me levai de mon lit. Anna occupait la salle de bain depuis un petit moment alors j'en profitai pour m'habiller.

J'espérais le plus au monde que Thomas ne serait pas à la cafétéria pour le petit déjeuner. Je n'avais pas non plus envie de l'affronter, qu'il me dise qu'on devrait discuter. Pourtant, je savais qu'il le fallait. Qu'il fallait que nous en parlions et que je lui demande des explications. Mais il était encore trop tôt pour moi et je n'avais pas encore encaissé ce que j'avais découvert la veille dans sa commode.

Lorsque je franchis la porte du self, j'observai les alentours ainsi que toutes les personnes installées autour des tables. Un « ouf » de soulagement apparut quand je constatai que Thomas ne s'y trouvait pas. N'était-il pas encore arrivé ? En tout cas, je ne l'espérais pas. L'angoisse m'empoignait l'estomac et me coupait l'appétit.

Après avoir seulement avalé une bouchée du pain au chocolat que j'avais choisi, je sortis du réfectoire avec une envie de vomir. Pour une fois que je voulais être malade et que ce ne soit pas dû au stress. Au moins, je pourrais rester à l'infirmerie ou mieux, retourner dans ma chambre et je serais certaine de ne pas tomber sur Thomas. Le mal de tête persistait et impossible de savoir s'il était dû à la panique.

Je me dirigeai vers les premiers w.c. que j'aperçus en entrant dans le lycée. J'eus de la chance, il était vide et silencieux. Je marchai vers des lavabos avant de m'y appuyer les mains, mon sac sur l'épaule. Je me regardai dans le miroir. J'avais une mine affreuse, l'air malade ou désespéré. Je pouvais même donner l'impression d'avoir passé une nuit blanche, en soirée, à boire de l'alcool alors que ce n'était pas le cas. Je m'aspergeai le visage avec de l'eau avant de souffler un bon coup pour me ressaisir.

Jessie Brooks : la vie d'une lycéenneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant