Le lendemain matin, je me réveillai assez tard. J'eus du mal à me lever et j'avais dû manquer l'heure du petit déjeuner. Lorsque j'ouvris les yeux, je vis que le lit d'Anna était vide. Elle devait déjà être rentrée chez elle pour les vacances de Noël. Je récupérai mon téléphone portable et je m'assis confortablement avant de regarder si mon père m'avait téléphoné afin de savoir s'il pouvait venir me chercher pour les vacances. J'avais reçu un SMS, il s'agissait de Thomas.
« Je reste ici pendant les vacances », m'avait-il écrit.
Je savais que ce n'était pas facile chez lui et que son frère était en famille d'accueil, par conséquent je m'étais douté qu'il ne pourrait pas rentrer chez lui. Cela me faisait de la peine, alors je téléphonais à mon père afin de lui demander de ne venir me chercher plus tard, pour être à la maison le jour de Noël et ne rester uniquement trois ou quatre jours à Langton. Je prétextai de devoir réaliser un exposé de groupe, pour ne pas laisser Thomas tout seul. Puis, j'adressai un SMS à Thomas, lui expliquant ce que je venais d'envoyer à mon père.
« Merci d'être là pour moi », me répondit-il.
J'étais heureuse de lui faire plaisir et surtout d'être avec lui pendant les vacances.
Cela me permit de lui acheter un cadeau de Noël. Je lui mentis dans un texto, lui disant que je souhaitai me reposer encore un peu, pour avoir le temps d'aller lui acheter une surprise. Je me levai, m'habillai, pris mon sac à main et sortis de la chambre. Je fis attention à ne pas me faire repérer afin qu'il ne découvre pas ma sortie. Une fois à l'extérieur du lycée, je marchais pour trouver la rue commerçante dont Anna m'avait parlé. Son copain n'habitait pas très loin du lycée et elle connaissait la ville par cœur. Je l'avais compris assez rapidement à cause de toutes les descriptions qu'elle me faisait de ses expéditions. Plus d'une heure s'était écoulée avant que je ne trouve enfin la rue. Tout était si grand à Fairview que j'empruntais une dizaine de rues et tournais dans tous les sens avant de découvrir les boutiques qui m'intéressaient. Langton, la ville d'où je venais, n'était pas aussi grande, pas aussi luxueuse et on s'y repérait très facilement.
Je rentrai tout essoufflée et les mains congelées par le froid dans la première boutique pour homme que j'aperçus. Il s'agissait d'un magasin de vêtements et d'accessoires qui s'étendait sur deux étages. Je n'avais jamais vu une boutique de vêtements aussi grande auparavant. Les tee-shirts, les pulls, les pantalons et même les sous-vêtements étaient triés par coupe, par couleur et par taille.
Je me dirigeai vers le premier portant, installé devant moi. Il s'agissait de chemises. Je fis le tour de la boutique, rez-de-chaussée et étage, une douzaine de fois avant de finir par me décider. J'avais si peu l'habitude de venir dans ce genre de magasins et surtout de choisir pour quelqu'un d'autre que je stressai, j'avais peur de me tromper. Mon frère et mes parents étaient les seules personnes à qui j'avais déjà offert des cadeaux pour leurs anniversaires et pour Noël, mais cela était beaucoup plus simple. Je pouvais fouiller secrètement dans leurs chambres pour savoir ce qu'il possédait déjà et pour connaître la taille de leurs vêtements.
Et si cela ne plaisait pas à Thomas ? Et si cela n'était pas à sa taille ?
« C'est l'intention qui compte », me rassurai-je. Si je ne lui achète rien, il sera déçu, et je suis sûre qu'il m'offrira quelque chose. Je regardai une nouvelle fois le tee-shirt à motif beige que j'avais choisi. J'étais satisfaite de mon choix alors, au bout d'environ trente minutes à tourner dans la boutique, je me décidais à me diriger vers la caisse. Je sortis l'ancien porte-monnaie que mon frère m'avait donné pour payer. Je fis emballer le cadeau, le récupérai et je me retournai pour sortir du magasin.
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Jessie Brooks : la vie d'une lycéenne
Genç KurguJe m'appelle Jessie Brooks et j'avais 16 ans lors de ces mésaventures. Alors que j'effectuais ma rentrée de seconde dans le lycée de Fairview, je fis une rencontre qui avait complètement changé le cours de ma vie. Celle de Thomas Carver. Tout était...