Chapitre 27.

13 4 0
                                    

Quand mon téléphone bipa, j'étais bel et bien réveillée. Je n'avais pas réussi à fermer l'œil de la nuit, obsédée par ce que j'avais découvert et par la discussion avec Thomas. J'avais coupé la sonnerie des heures plus tôt, après son vingtième messageimplorant, mais je n'avais pas coupé le signal des SMS ; j'avais un vieux téléphone qui m'obligeait à éteindre la sonnerie et le signal des messages à plusieurs endroits.

Je récupérai le portable et je lus « Retrouve-moi derrière mon dortoir avant le petit déjeuner, j'ai besoin que tu m'écoutes ».

Je n'étais pas d'humeur à recevoir des ordres et je n'avais pas encore la force de discuter avec lui. En tout cas pas après la conversation de la veille près des bâtiments dans la cour. Je n'étais pas d'humeur à rendre service à quelqu'un et encore moins à accorder ma confiance à n'importe qui. Encore moins à Thomas et à Rachel pour lesquels j'avais trouvé des indices, dans leurs affaires, qui pouvaient les rendre coupables. Et pour couronner le tout, je n'avais pas envie de bouger. Je n'avais qu'à faire la sourde oreille, je savais que j'en étais capable. Il me suffisait d'ignorer ses appels et ses messages. Mais au fond de moi, je savais qu'il le fallait. Qu'il fallait que je prenne mon courage à deux mains pour écouter ses explications. Peut-être avait-il de bonnes raisons de m'avoir enregistré que j'ignorais ?

Le téléphone bipa à nouveau. Encore un SMS de Thomas. Je fixais le plafond, le cœur battant à tout rompre, tout en réfléchissant. J'avais décidé de l'ignorer encore un peu. J'étais indépendante et libre de mes choix. J'avais pris la décision de d'abord parler à ses amis, à Andrea, Noémie et même aux garçons pour essayer de comprendre s'ils en savaient plus que moi. Après tout, ils connaissaient Thomas depuis plus longtemps que moi.

Lorsque le réveil d'Anna sonna et dans un suprême effort de volonté, je repoussai mes draps, m'habillai, passai rapidement dans la salle de bain et descendis les escaliers. J'avais envie d'être présente dans le hall du lycée avant l'arrivée des amis de Thomas, pour leur parler avant le début des cours. Cette situation me coupait encore l'appétit alors je ne rejoignis pas le réfectoire. Je voulais aller directement les attendre et être certaine de ne pas tomber sur Thomas, comme je ne lui avais pas répondu. Andrea rentra la première dans le bâtiment et je la stoppai avant qu'elle n'eût le temps de rejoindre son casier.

— Salut, lui dis-je.

— Oh ! Salut ! me dit-elle.

Elle venait de s'arrêter et de me fixait.

— Tu n'es pas avec Thomas ? me demanda-t-elle.

C'était vrai qu'elle avait pris l'habitude de me voir, elle et les autres, sortir du self après le petit déjeuner accompagné de Thomas.

— Justement, j'ai besoin de te parler, lui dis-je, une pointe d'inquiétude dans la voix.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as rompu avec Thomas ?

À cet instant, Noémie s'approcha vers nous.

— Salut les filles ! nous dit-elle.

— Tu tombes bien, j'ai quelque chose à vous dire, répondis-je.

Le banc, installé dans le hall du lycée, où nous avions l'habitude de nous asseoir était libre alors je m'y dirigeai et les filles me suivirent. Tous les élèves n'étaient pas encore arrivés et la plupart fumaient leurs cigarettes à l'extérieur, avaient rejoint leur casier ou attendaient déjà devant la porte de leur salle de classe.

— Alors qu'est-ce que tu voulais ? me demanda Noémie en s'asseyant sur le banc.

— Est-ce que vous saviez que Thomas possède un petit caméscope ?

Jessie Brooks : la vie d'une lycéenneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant