Jessie Brooks : la vie d'une lycéenne

Chapitre 9.

À mesure que la police poursuivait son enquête et interrogeait encore des élèves, les rumeurs du lycée continuaient. Tout le monde questionnait tout le monde, mais personne ne savait rien. C'était horripilant et cela me désespérait.

— Alors Jessie, tu as été convoquée chez le principal hier ? me demanda Andrea en s'asseyant sur le même banc que moi.

— Euh... comment est-ce que tu le sais ? la questionnai-je, surprise qu'elle soit au courant.

— Tout le monde le sait, m'expliqua-t-elle.

Voilà, maintenant tous les élèves étaient au courant pour moi et Anna, et cela allait empirer les choses. Même si je n'avais rien fait et que je n'étais pas officiellement responsable, le lycée le croyait, en tout cas les élèves. Ma réputation était faite.

— Alors ? Tu n'es pas coupable ? me demanda Andrea.

— Non, bien sûr que non, lui répondis-je.

— Alors tu peux nous dire pourquoi tu as été chez le principal avec Anna ? me questionna Noémie qui venait de nous rejoindre, accompagnée de Rachel.

— Je vais vous expliquer... un bout de papier a été trouvé dans notre chambre et les policiers pensent qu'on l'a utilisé pour pirater le réseau, leur avouai-je.

— Tu ne l'as pas dit à Thomas, je suppose ? me demanda Andrea.

— Non, il a assez de problèmes comme ça.

— Je vois, me répondit Noémie en s'asseyant également sur le banc.

— Et comment pourrait-on savoir si tu ne l'as pas fait réellement ? C'est peut-être toi qui as piraté le réseau, me dit Andrea.

— Je ne sais pas le faire, lui dis-je sèchement.

— Et... tu comptes lui dire, à Thomas, ou tu attends que ce soit la rumeur qui le fasse ? me demanda Rachel en s'approchant de moi.

— Je vais le faire..., lui répondis-je.

— Si tu préfères, je peux lui dire, ajouta Rachel.

— Non ça va, ne t'inquiète pas, je le ferai.

À cet instant, Thomas et les autres garçons nous rejoignirent.

— Il paraît qu'il y a quelque chose que tu veux me dire, me dit Thomas une fois devant moi.

Je me sentais gênée et mon cœur se mit à battre plus rapidement. Je ne savais pas de quoi il parlait et j'avais peur qu'il pense à ma petite excursion chez le principal avec Anna et les policiers. Je ne voulais pas lui expliquer devant les autres. Je souhaitais attendre que nous nous retrouvions à nouveau seuls tous les deux. Je ne savais pas quoi lui répondre.

— Euh... non...

— Concernant l'entraînement de basket, me répondit-il.

J'étais soulagée, il ne voulait pas parler du fait que nous avions été convoquées chez le principal.

— Ah oui, je ne pourrais pas venir te voir, j'ai un contrôle et j'aimerais réviser, je suis désolée et j'aurais vraiment eu envie de venir te voir, lui expliquai-je.

— Tu viendras un autre jour, ne t'en fais pas.

La sonnerie retentit et nous nous dispersions tous. À la pause de midi, je les rejoignis au self et Thomas me demanda de manger rapidement. Je ne compris pas tout de suite pourquoi, mais à en voir son regard je compris qu'il voulait passer un moment seul avec moi avant de reprendre les cours cette après-midi. Nous nous dépêchions alors de finir de manger et de sortir du réfectoire avant les autres. À la sortie du self, Thomas s'adossa contre un mur et me regarda avec un sourire.

— Tu... tu voulais...

— Je voulais être avec toi, me coupa-t-il.

Il m'attrapa la main, me tira vers lui et me serra dans ses bras.

— Je suis heureux de t'avoir rencontrée, me chuchota-t-il.

— Moi aussi, lui répondis-je.

Mon cœur se mit à accélérer, je ne savais pas si je devais profiter d'être seule avec lui pour lui avouer que j'étais allée dans le bureau du principal. Mais je ne lui dis rien, ce n'était pas le moment.

— Ce soir j'aimerais que tu reviennes dans ma chambre, qu'on soit seul tous les deux, me dit Thomas.

— Moi aussi... moi aussi j'aimerais beaucoup, mais je ne peux pas.

Je me suis retourné et je l'ai embrassé.

— Ouh Ouh... les amoureux ! cria Andrea lorsqu'ils furent sortis à l'extérieur.

— S'il-te plaît, Andrea tais-toi, lui répondit Thomas.

J'avais comme l'impression que de nous voir nous embrasser ne les avait pas choqués, qu'ils le savaient déjà. Andrea et les autres continuèrent leur chemin et ils nous laissèrent tous les deux.

— Euh... Thomas...

— Je sais ce que tu vas me dire... et, oui, je leur ai dit que je t'aime, je ne pouvais pas le garder pour moi, m'expliqua-t-il.

— Tu aurais pu me le dire...

— Je suis désolé Jessie..., me répondit-il en me tenant la main.

Je ne lui en voulais pas, je le comprenais au contraire. Si j'avais eu des amis aussi proches, je le leur aurais certainement dit également.

Quelques instants plus tard, les deux policiers sortirent dehors comme s'ils cherchaient quelqu'un. J'espérai que ce n'était pas suite à la veille, lorsque nous avions été convoquées chez le principal. Je stressai, mais je préférais ne pas en parler à Thomas puisque je ne lui avais déjà rien expliqué.

— Ça va ? Tu as l'air bizarre, me dit Thomas.

— On peut s'éloigner s'il te plaît, lui demandai-je.

Je lui lâchai les mains et commençai à m'éloigner, toujours à l'extérieur. Thomas me suivit.

— Mademoiselle Brooks, cria un des deux hommes.

Ça y est, j'étais repérée. Je m'arrêtais net.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? me demanda Thomas, ahuri.

Je ne lui répondis pas, désespérée de ne pas avoir pu lui en parler. Les officiers s'avancèrent jusqu'à moi.

— Venez avec nous, mademoiselle.

Je jetai un dernierregard à Thomas, puis les suivis jusqu'au bureau de Monsieur Jackson, leprincipal du lycée de Fairview.