Jessie Brooks : la vie d'une lycéenne

Chapitre 28.

Ayant pris enfin la décision de parler à Thomas pour essayer de connaître la vérité, je marchai en direction de son dortoir. Le soleil brillait et il faisait encore bon à l'extérieur. J'espérais tomber sur lui, qui retournait dans son dortoir, ou s'il le fallait, l'attendre devant la porte. J'eus de la chance. Je l'aperçus dans le hall, par la porte d'entrée qui était ouverte. Il devait tout juste être arrivé. Dès l'instant où je le vis, je me mis à avancer à vive allure, pour essayer de le rattraper.

— Thomas ! criai-je.

Je venais de m'arrêter devant la porte.

— Thomas ! appelai-je une nouvelle fois.

Des élèves que je ne connaissais pas se retournèrent et me dévisagèrent, se demandant sûrement ce que je voulais.

— Thomas ! Thomas ! criai-je encore une fois avant qu'il finisse par se retourner.

— Jessie ? répondit-il, stupéfié.

Je le regardais s'avancer vers moi avec un stress énorme. J'avais peur qu'il me mente une nouvelle fois ou que la conversation se termine mal.

— J'ai besoin qu'on se parle, lui dis-je une fois qu'il fut arrivé mes côtés.

Il me dévisagea d'un air surpris. Je savais qu'il avait envie de discuter lui aussi pour sûrement essayer de se défendre, mais comme la veille je n'avais pas voulu l'écouter, je comprenais pourquoi il paraissait étonné.

— Allons un peu plus loin, me dit-il juste avant de commencer à s'avancer jusqu'à l'arrière de son bâtiment.

Je le suivis sans un mot. Au moins, nous serions un peu plus tranquilles.

— Alors ça y est... tu as enfin décidé de m'écouter ou tu as quelque chose à me dire ? me demanda-t-il.

Je sentais qu'il y avait comme une pointe de colère dans sa voix, pourtant je n'avais encore rien dit.

— J'ai besoin de savoir la vérité, de savoir pourquoi tu m'as enregistré.

J'avais le regard penché vers mes pieds. Mon stress venait de se transformer en peur. J'avais peur de connaître sa réponse, de savoir s'il allait me dire la vérité ou encore des mensonges pour se défendre ou pire s'il ne souhaitait rien me dire du tout. Je me doutais qu'il me dirait forcément quelque chose, comme la veille il avait voulu qu'on discute. Mais j'espérais qu'il ne me mènerait pas en bateau cette fois-ci.

Je l'entendis prendre une grande respiration avant de prendre la parole.

— Écoute... si j'ai fait tout ça, c'est pour toi, j'avais un plan pour essayer de te défendre auprès du proviseur.

Je parus abasourdie. Il m'avait dit à plusieurs reprises qu'il ferait tout pour m'aider et pour trouver qui me faisait porter le chapeau à sa place, mais il ne m'avait encore rien avoué à ce sujet-là jusqu'à maintenant. Je ne répondis pas, trop stressée peut-être, mais voulant surtout le laisser s'expliquer.

— C'est vrai que j'aurais dû te prévenir de mes intentions, mais je me suis dit que si tu le savais tu n'aurais pas été naturelle et que tu aurais sûrement stressé... et puis comme à ce moment-là tu m'as montré une preuve qui accuse Rachel, je voulais que tu en parles au proviseur pour que tu ne te fasses pas renvoyer, m'expliqua-t-il.

— Et alors ? Qu'est-ce qui aurait prouvé au proviseur que j'ai bien trouvé la clé USB chez elle et que ce n'est pas moi ou toi pour m'aider qui aurait inventé ces preuves ?

— Je sais bien, mais au moins tu aurais pu te souvenir de ce que tu m'as dit exactement, pour être certaine ne pas oublier de dire des informations importantes que tu m'aurais expliqué, me répondit Thomas.