Femme De Voyou

15.

2 SEMAINES PLUS TARD
MAI 2008

NEYLA

Hani - toujours pas de nouvelles de Larbi ?

- toujours rien.. Hier, Maman a pleurée quand elle s'est aperçue qu'il n'y avait plus aucune de ses affaires dans sa chambre. Il a tout prit et s'est tiré

Ma voix faiblit à la fin de ma phrase. J'entends Hani souffler dans le combiné.

Hani - putain, pourquoi il fait ça ?

- je sais pas.. Mais faut pas que tu t'inquiète de ça Hani, occupe-toi de toi et reviens nous vivant

Hani - j'vais pas à la guerre pour me suicider, t'inquiète pas pour moi stp

- oui... Tu viens nous voir quand ?

Hani - cet été Insha'Allah

Je croise les doigts.

- tu veux parler à Wassim ?

Hani - il fait quoi ?

- il doit être dans sa chambre

Hani - nan, laisse-le. Maman, elle fait quoi ?

- j'sais pas, sûrement dans le salon

Hani - laisse la pas toute seule Neyla

Je détourne le regard sur la fenêtre. Depuis la fois où j'ai été virée de cours, elle a complètement changé avec moi. J'en ai parlé à Emina, elle m'a dit que c'était rien et que je me faisais trop de souci, que si ma mère était ainsi c'était parce que Larbi avait disparu à ce moment-là.

C'était crédible jusqu'à ce que je la vois jouer à la Nintendo avec Wassim la semaine dernière. Depuis là, je passe mes soirées dans ma chambre soit à téléphoner à Hind, soit à Emina.

Mais aujourd'hui, Hani m'a appelé. J'ai raccroché au nez de Hind pour lui répondre mdr.

- elle est au téléphone

Je mens pour pas qu'il continu à me pousser vers elle. Je veux plus faire d'efforts parce que c'est vraiment chiant de se prendre des vents ou des sales regards à chaque fois que j'essaye de lui parler.

Hani - ah, elle est avec qui ?

- aucune idée

Hani - hm bon Neyla j'dois te laisser, c'est l'heure de l'appel

- ils la font à cette heure ?

Hani - l'appel à la prière

- ah. Qu'Allah accepte ta prière grand frère

Hani - Amin. À la prochaine p'tite soeur

- Salam

Je raccroche. Le silence est revenu s'installer, il m'emprisonne avec mes pensées qui sont toutes destinés à Azhar.

Je mets mon tel à charger en regardant le tiroir de ma table de nuit. Mon coeur s'acharne quand j'me souviens de ce jour-là. C'était deux trois jours après que j'ai laissée partir Azhar.