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Trois jours plus tard

AZHAR

Je noue ma cravate, je plie le col de ma chemise et me penche pour récupérer ma veste accrocher à l'angle du miroir. Je l'enfile puis lève les yeux sur mon visage. Il me faut absolument des lunettes, pour cacher mes cernes.

J'entends la poignée de ma chambre, j'me tourne aussitôt que la porte s'ouvre. Je fais face à ma mère qui semble triste. Elle est embarrassée, sûrement intimidée par le regard sombre que je porte sur elle.

Mamma - j'ai toquée

Elle essaye de justifier sa présence dans ma chambre. Elle est chez elle donc elle fait ce qu'elle veut.

Je me dirige vers mon armoire, j'attrape ma paire de lunettes puis me tourne une seconde fois vers ma mère qui n'a pas bougé du seuil de ma porte.

Mamma - est-ce que tu.. Come va Azhar ? (Comment tu vas Azhar ?)

Je réponds rien, je fais semblant d'être occupé sur mon téléphone que j'ai sorti pendant qu'elle parlait.

Mamma - Azhar ?

- hm ?

Je relève la tête vers elle en levant un sourcil. Elle est si triste, si inquiète que je supporte plus cette distance que j'me suis imposé avec elle depuis trois jours, depuis que je sais qu'elle n'est pas ma mère.

Mamma - j'ai fais quelque chose..? Est-ce que.. Je t'ai blessé..?

Elle ne le supporte pas non plus. Je glisse mon téléphone dans ma poche et m'approche d'elle. Je prends soigneusement sa main et l'entraîne avec moi jusqu'à mon lit. Elle s'assoit en même temps que moi sur le bord du lit.

- je sais tout Mamma. J'sais que t'es pas ma mère

Son visage se décompose, une once de peur passe dans son regard.

- Zio me l'a dit. Il m'a que j'suis son fils

Elle secoue la tête en retenant les larmes dans ses yeux.

Mamma - nan, tu n'es pas son fils, nan, t'es le mien

Elle tape sur son cœur.

Mamma - c'est moi qui t'ai élevé, qui t'as tout donné Azhar. C'est moi qui me levait la nuit quand tu pleurais, c'est moi qui te berçait. C'est vers moi que tu courrais, c'est vers moi que tu venais quand tu pleurais. C'est sous ma jupe que tu te cachais de ton vrai père, c'est dans mes bras que tu te sentais en sécurité

Elle me disait tout le temps qu'elle me protégeait de tout, j'avais aucunement peur quand j'étais avec elle. J'ai des souvenirs d'elle mais ils sont flous, ils sont pas clairs comme ceux que j'ai de mon oncle.. 'Fin de mon vrai père.

Ses larmes coulent à flots, Mamma pleure et ça me brise le cœur.

Je m'approche d'elle et enroule mes bras autour de sa nuque avant de l'attirer contre mon torse.

Elle m'a toujours défendue devant mon oncle même si elle avait peur des conséquences. Elle l'a toujours défié pour me défendre et ça jusqu'à aujourd'hui.

Femme De VoyouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant