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Deux jours plus tard
Octobre 2008

AZHAR

J'ai demandé à être dans la même cellule que l'frère d'un grand d'la Caste et ma demande a été acceptée. Comment ? Aucune idée et c'est pas ce qui me préoccupe.

On sait toujours pas où est Adnane, j'sais que j'avais dis à F de le ramener à sa mère mais il l'a pas fait. Mes menaces n'étaient pas vraiment sincères, c'était surtout la rage qui me faisait parler. Mais je pourrais plus jamais faire confiance à F, je comptais sur lui parce que moi je pouvais rien faire et il m'a prouvé qu'il ne se bougera plus pour moi.

C'est à cet instant que j'ai réalisé que j'étais vraiment en taule, quand un frère avait besoin de moi et que je pouvais pas répondre à son SOS.

Ça me tue, j'me sens comme un traître parce que j'avais juré de défendre et de protéger chaque habitant de mon quartier.

Donc aujourd'hui, j'prends les choses en main. Le grand d'la Caste a pas voulu venir me voir pour parler alors je vais faire passer le message par son p'tit frère et on verra combien de temps il prendra pour enfin s'ramener.

Maton - c'est l'heure de ton changement de cellule

Mes draps et mes affaires sont prêts. J'attendais ce moment depuis hier. Je me lève, récupère mes affaires et sors de la cellule. Dans le couloir, j'aperçois Paco au loin. Il vient de sortir du mitard et là il est conduit dans sa cellule que je partage plus avec lui.

Cest bâtards de maton ont vraiment attendus le dernier moment pour me faire bouger. Paco doit croire que j'ai flippé de lui, miskine. Son sourire en dit beaucoup. Il doit se sentir trop frais là. Il me fait rire.

Je le calcul plus et suis le maton jusqu'à ma nouvelle cellule. Il l'ouvre et je fais face au petit. Il se lève pour me regarder, il a l'air de me reconnaître. J'entre et la porte se referme derrière moi.

Le petit - t'es l'italien hein ?

- j'prends le lit du bas

Le petit - c'est le mien

- plus maintenant

Je dégage son matela avec violence. Il recule et me regarde faire. Ouais, il a aucune paire de couilles. J'ai pas l'habitude de ça, j'ai pas l'habitude qu'on me laisse faire sans riposter. Même si je gagne toujours, j'ai besoin du tête à tête.

Je descends le matela du haut pour le mettre en bas et mets mes draps. Je me tourne vers le petit qui galère à mettre son matela sur le lit du haut. Il est tout sec aussi.

Je soupir et soulève son matela pour le balancer en haut. J'en veux à ma mère de m'avoir donné son bon cœur.

Le petit - cimer

Il fait son lit puis s'allonge dessus.

Le petit - tu vas me faire quoi ? Si t'es là pour me tuer, tu devrais m'accrocher au bout d'une corde pour faire croire à un suicide

Il n'a pas peur et c'est ce qui me trouble. Je m'adosse au mur, un regard à la porte et je m'allume une clope.

- j'vais rien te faire

Femme De VoyouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant