Chapitre 12: Famille de cœur!

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-Hey, ça va?

J'ouvre les yeux et sens la force d'une main puissante sur la peau de mon bras qui me secoue comme une maraca. J'ouvre les yeux difficilement avant de m'apercevoir qu'il s'agit de Tomas. Il m'aide à me relever et j'ai peine à bien m'appuyer sur mes pieds.

-Qu'est-ce qui m'est arrivée? Je demande en regardant autour de moi.

Comment suis-je atterris au milieu d'un terrain vague? Je n'y comprends plus rien. Il y a trois secondes je me trouvais encore dans la forêt, avec ma famille, apparemment, et ma meilleure amie. Je remarque vite qu'il y a des gens avec nous, des gens qui court dans notre direction.

-Nous sommes en plein match de baseball, répond-t-il, tu te souviens? Avec toute la famille, même celle de maman, tous réunis, tu te rappels? Là-dessus papa a fait des prouesses, ils nous a tous rassemblés comme seul lui peut le faire.

-Mon petit cœur, est-ce que ça va? S'inquiète une grande femme à l'allure maternelle, les cheveux relevés en petit palmier sur le dessus de sa tête, elle a l'air d'une grande enfant et me sourit pour me redonner du courage ou je ne sais quoi, quoi que cela puisse être.

-Tu nous as faits peur, ma chouette, renchérit un grand homme qui s'approche pour me tendre la main et m'aider à garder l'équilibre.

Je me retrouve donc blottie dans ses bras et il me serre fort pour m'empêcher de retomber. Je jette un coup d'œil à mon frère derrière mon épaule, il est toujours là, il me sourit. Bizarrement, je n'ai pas le réflexe de repousser cet individu, de vouloir lui faire du mal ou de m'enfuir tel que j'en ai l'habitude depuis quelques temps. Je reste prisonnière de l'emprise de ce monsieur, et je me sens bien, sereine, calme, pour une fois, en harmonie avec moi-même, avec ces gens, qui étrangement, me semblent familier, au fur et à mesure que je les observe m'observer. Et puis, un battement de cœur surpuissant me fend l'âme. Je relève la tête vers le visage de ma prison.

-Papa? Dis-je, puis regardant la dame souriante, maman?

-Oui, mon lapin, tu en doutes? Me répond-t-elle.

Je me sépare de mon... père. Terme qui remonte en moi un flot d'émotion qui travaille à mettre mon moral chaos. Je me mets alors à pleurer, comme jamais auparavant. Pourquoi Tomas m'a dit qu'ils étaient morts? Soudain, je comprends.

-C'est impossible, j'annonce, toujours inconsolable. Vous êtes morts, dans un accident de voiture. Comment pouvez-vous être en vie?

-He bien, me dit papa, te souviens-tu de cet accident?

-Non, mais...

-Alors, il ne s'est jamais produit, dans ce cas, c'est logique, m'interrompt-il, me serrant l'épaule de sa puissante main droite.

Je me retourne vers Tomas, je n'y comprends plus rien, s'il n'y a pas eu d'accident, comment se fait-il que je ne me souvienne toujours pas d'eux. Ça n'a pas de sens.

-Qu'est-ce qui se passe, grand frère, est-ce que... c'est un rêve?

-Non, dit-il, c'est ton imagination.

-Quoi?

-Regardes-les, regardes autour de toi, regarde leur visage, leurs yeux, comme ils s'inquiètent pour toi. Oses me dire que tu ne te souviens pas d'eux.

Il prend un regard rancunier et malin que je ne lui connaissais pas, il m'a surtout l'air triste et remplit de douleur. J'obéis et regarde partout autour de moi. Les yeux des autres sont tous les mêmes. Tant de douleur et de détresse sur leur visage, j'ai peine à ne pas verser de larmes. Pourquoi sont-ils ainsi, pourquoi être aussi malheureux pour une personne qui ne le mérite sans doute pas. Je tourne en rond et ne saisit pas le sens de toute cette situation.

Des souvenirs meurtriersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant