Chapitre 14: Eden!

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-C'est magnifique!

-Non, c'est bizarre, me contredit Axel alors qu'il se dirige les parois.

Il pose la main sur la pierre noire et la retire aussitôt, avant de mettre son doigt dans sa bouche en grimaçant. Je me dirige rapidement vers lui et lui tire la main pour la voir de plus près.

-Les roches sont coupantes? Dis-je en laissant échapper une risette.

Apparemment, il ne me trouve pas très drôle, mais lui me fais rire. Bon, c'est vrai, je ris un peu de lui, mais c'est de bonne guerre, je trouve. Je prends le bas de son t-shirt et l'emprisonne entre mes dents pour le déchirer, il m'arrête aussitôt.

-Qu'est-ce que tu fabriques?

-Je te fais un pansement maison, je n'en ai pas trouvé un seul dans cette caverne, affirmai-je innocemment.

-Déchire ton t-shirt à toi, s'indigne-t-il en me regardant droit dans les yeux.

-Mais je suis une fille, dis-je timidement comme hypnotisée.

-Justement, répond-t-il d'un sourire joueur.

Je reprends le contrôle en entendant cela et arrache le tissu d'un coup sec, le défiant du regard sans détourner les yeux. Je l'enroule autour de sa main et fais un double nœud pour l'empêcher de tomber.

-Bien essayé, dis-je hautaine.

-Sa valait le coup de tenter, l'ambiance était parfaite.

-Tu me refais ce coup, déclarai-je en brandissant mes mains d'un air que je veux faussement menaçant, et je t'estampe au mur.

Il frappe son torse de sa main blessé et jure de ne plus recommencer, mais je le soupçonne d'avoir croisé les doigts.

Je me dirige vers la source qui brille malgré l'absence de la lune et m'approche de l'eau. Je passe la main à travers le liquide, elle est fraiche et pure comme l'eau d'une rivière. Axel me rejoint et fait pareil comme moi, de sa main en santé. Je me penche un peu plus de côté et trempe un pied dans la source, puis le second et produit des vagues à l'aide de mes jambes. Axel, lui, se relève et se contente de regarder le spectacle et d'écouter, comme moi, le son que fait l'eau en frappant les parois du bassin. Une douce musique se laisse entendre dans les flots.

Soudain, une force inconnue m'agrippe par les pieds et me tire vers le fond. J'arrive à repousser le rebord de la source avant que ma tête n'aille s'y heurter et l'eau m'immerge complètement. Dans cet environnement, je sens le liquide se mouvoir et un corps me rejoint. C'est alors qu'une main empoigne la mienne et tente de me remonter, mais le courant est trop puissant et nous attire dans le néant des profondeurs. J'ai l'impression que mon cerveau ratatine sous la pression et qu'il va exploser. Puis, je perds connaissance.

...

Une pression puissante est exercée sur ma poitrine et je me réveille en peur et haletante.

-Au mon dieu, dit la voix d'Axel, tu m'as fait peur, me refais plus jamais un coup pareil.

-Désolé d'avoir bien failli me noyer, dis-je sarcastiquement.

Je tousse, la main sur la gorge, tellement fort, que j'ai l'impression d'être sur le point de mourir. Je me redresse et m'assied, les jambes dépliées sur le sol de roche. Axel me tapote le dos gentiment pour m'aider à reprendre mon souffle et me soulève par les aisselles, me forçant à me mettre debout et m'appuyer sur la paroi.

-Attention aux roches, me cri-t-il, alors que je m'empresse à retirer mes mains, manquant perdre pied.

Il me retient au vol, et je regarde la paume de ma main. Intacte! Cela me surprend, pourtant le mur de la caverne était coupant il n'y a pas cinq secondes. Enfin, je dis cela, mais j'ignore combien de temps je suis resté inconsciente.

-Je n'ai rien, déclarai-je.

-Bizarre, s'exclame-t-il.

Nous regardons autour de nous, alors que je m'appui toujours sur ses bras. Je me sens tellement faible, mais j'arrive tout de même à avoir le sentiment que l'atmosphère a changé dans cet endroit. L'air ne me semble pas le même, comme imprégné d'un élément indescriptible.

-Qui êtes-vous? Cri une voix caverneuse provenant d'un couloir placé là où se trouvait l'escalier.

On se retourne vers le bruit, sur la défensive. Peut-être est-ce un vagabond, un meurtrier, ou pire, la police qui nous a retrouvées. Mais cela signifierait que Tomas nous ait vendu aux autorités, je ne peux pas y croire. C'est un grand homme en habit métallique qui sort des ténèbres. Un casque sur la tête, on dirait un chevalier du moyen âge. Une armoirie trône au milieu de son torse. C'est un drapeau blanc, deux épées entrecroisées derrière et un –A- en lettre cursive au centre, en noir. Un deuxième homme immerge de l'ombre et les deux ensembles prennent un regard intimidant avant de nous crier aux oreilles exactement la même question que quelques secondes plus tôt.

-QUI ÊTES-VOUS?

Je m'effondre au sol sous le poids de la puissance de son hurlement. Axel m'aide à me relever et se dirige vers le guerrier cosplay pour répliquer.

-Hey, calmes-toi, Goliath, cri-t-il à son tour.

Le deuxième soldat qui était resté un peu en retrait s'avance vers lui docilement avant de le gifler d'une force tel qu'Axel s'envole et va se fracassé le dos contre la roche, et ce, sans même sourciller, comme s'ils venaient de faire une pichenette à un moustique. Cette fois je bouille et me dirige vers eux pour leur faire goûter à mon point, c'est impulsif, mais ils m'ont énervé et puis, ils méritent que je leur fasse une démonstration de ma force à moi pour leur faire payer d'avoir osé tester leurs capacités sur Axel.

-Non, cri la voix de mon camarade, ton frère ne voudrais pas te voir faire ça, je me trompe?

Je m'arrête dans mon élan et prend une grande respiration avant de baisser le point. C'est vrai, il ne voudrait pas que j'use de ma force impunément. Si je le faisais, je ne pourrais plus le regarder en face, même si je ne suis plus à une déception près vu tout le mal que j'ai déjà fait. Axel est toujours à terre, son visage tordu par la souffrance, et tente de se relever en vain. Le premier soldat le prend par l'épaule et le tire à sa suite.

-Laissez le tranquille bande de brutes, ordonnai-je en voyant qu'il est trop faible pour résister.

Le deuxième prend chacun de mes poignets et les croise dans mon dos avant de me pousser pour me faire avancer.

-On vous emmène voir le roi et la reine d'Alpha, c'est la procédure pour tous les prisonniers. Déclare-t-il alors que je me débats pour me défaire de son emprise.

-Des prisonniers, non mais vous êtes malades, vous savez qui je suis moi? Vous ne regardez pas la télé?

-C'est quoi une télé? Lance celui qui retient Axel.


Des souvenirs meurtriersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant