Chapitre 16: La salle des miroirs!

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Pourquoi mon nom est-il inscrit sur cette porte? Je la pousse prudemment, d'un cou qu'un vampire jaillisse de derrière l'ouverture sans avertissement. On ne sait jamais, maintenant que je sais ce que je sais, il me semble que tout pourrait me paraître logique. J'ouvre la porte donc et me glisse à l'intérieur. En refermant à ma suite, c'est une pièce gigantesque qui se révèle à moi, avec des tablettes, à perte de vue. On dirait la bibliothèque municipale de ma ville. Ho mon dieu, ma ville! J'espère que tout ce passe bien chez moi et que personne ne s'inquiète. Tomas devrait être habitué à ne pas recevoir de mes nouvelles, mais j'ai été inconsciente pendant je ne puis savoir combien de temps dans la grotte.

Je commence à marcher à travers les allées, il n'y a pas de livre sur les étagères, ce sont des miroirs. De magnifiques miroirs aux cadres taillés et recouverts de feuilles d'or. Des miroirs étranges qui semblent projeter des images.

-Je savais que tu serais ici!

-Oriane? Dis-je en me retournant. Je suis vraiment désolé po...

Elle ne me laisse pas le temps de finir de m'excuser pour tout à l'heure, qu'elle me prend déjà dans ses bras. Je ne peux plus bouger, comme paralysé. Mes bras ne l'entour pas, ils sont lourds de chaque côté de ma taille.

-Tu n'as pas à t'excuser, déclare-t-elle, je comprends que tu puisses être bouleversé par tout ce que tu viens d'apprendre, ton père n'a pas été tendre lorsqu'il t'a appris l'existence de ta sœur. C'est moi qui suis désolé pour tout ça, j'aurais aimé que tu n'es jamais à revenir, que tu sois toujours en sécurité.

Elle me parle comme une mère et je n'arrive même pas à lui démontrer la moindre colère contre elle et pourtant, je suis furieuse. Elle, je veux dire, ils m'ont tout de même abandonné, même si c'était pour me protégé, ils m'ont empêché de vivre là où était ma vrai place. Je prends mon courage à deux mains et deux pieds, parce que deux mains ce n'est pas suffisant, et me déprend de son emprise.

-Je ne veux pas être réconforté, déclarai-je, vous m'avez abandonné, il n'y a rien de plus à dire.

-C'est vrai, acquiesce-t-elle, nous t'avons abandonné.

Elle prend une grande respiration et avance dans l'allée. Je ne bouge plus. Elle n'essaie même pas s'expliquer.

-Regarde autour de toi, Sorah, demande-t-elle alors, qu'est-ce que tu vois?

-Des miroirs? Dis-je avec impatiente et lassitude.

-Par n'importe lesquels! Nous les appelons des mémoires. C'est miroirs renferment tous les souvenirs d'une personne précise, et dans ce cas, c'est toi. Chaque miroir correspond à une journée d'existence et chacune des journées est représentée. Seules les familles royales d'Eden possèdent de telles salles. Lorsque l'un de nous meurt, tous ses miroirs disparaissent pour devenir un seul et même ouvrage, qui est par la suite classé dans la Grande Bibliothèque d'Eden.

-Tous mes souvenirs sont ici?

-Oui, nous t'avons abandonné, mais nous n'avons jamais cessé de veiller sur toi, confirme-t-elle la larme à l'œil.

-Vous les avez regardés? Questionnai-je avec espoir.

-Oui bien sûr.

-Alors tu as vue l'accident?

-Tu parles de celui qui a tué les personnes qui t'ont élevé? Renchérit-elle.

-Non, je te parle de mes parents, déclarai-je froidement.

Elle baisse les yeux, une autre larme atteint le planché. Ça se voit qu'elle est malheureuse à cause de moi et de ma façon de lui reprocher de m'avoir abandonné. Une mère ne doit pas savoir supporter ce genre de chose. Ce que je lui inflige n'est pas humain, mais comment réagir. Papa et maman m'ont appris à pardonner et même si eux ne m'ont jamais dit que je n'étais pas leur enfant naturel, je suis consciente que l'adoption est la plus belle preuve d'amour. Mais Oriane et Feriel, mes vrais parents, ils n'ont pas hésité à me voir partir et ils n'ont pas essayé de me ramener, j'ai trouvé la grotte seule, ni essayé de me protégé à même la dimension d'Eden, là où aurait dû être ma vrai place. Ils ont arrêté de se battre, ils ont choisi la solution facile et ils espèrent que je sois porté à vouloir me battre. Non, ils ne comprennent pas, ils ne peuvent pas comprendre.

Comme Tomas me manque en cet instant, comme j'aimerais le prendre dans mes bras, le serrer du plus fort que je le peux et pleurer toutes les larmes que j'aurais envie de verser.

-Suis-moi! Ordonne-t-elle gentiment.

Je la suis à travers les allées, nous passons devant cinq d'entre elle et la reine s'arrête au trois quart de la sixième.

-Voilà le jour de l'accident. Annonce-t-elle.

Je prends le miroir qu'elle me tend dans ma main et observe les images défiler.

Puis, je me vois, dans la voiture de mes parents, j'ai mon ordinateur sur les genoux et la lumière est éblouissante dans les ténèbres du soir. Ma mère est sur le siège passager et insiste pour que je ferme mon écran, mais je me défends en disant que je dois finir d'écrire ma phrase. Mon père, derrière le volant, me cri de fermer mon ordinateur immédiatement en soutenant que c'es dangereux. Mais je ne l'écoute pas et continue d'écrire. Je suis stupide, tellement crétine. Comment j'ai pu ignorer son conseil. Je n'avais jamais vu mon père aussi en colère, je regrette que ce soit le dernier souvenir de moi qu'il possède dans la mort. Papa se retourne vers moi pour forcer la fermeture de mon ordinateur, mais une autre lumière apparaît au loin, maman cri, mais c'est trop tard. La voiture qui arrive nous frappe de plein fouet.

Une seconde, je m'éveille, des blessures me parcours le corps, j'ai été expulsé au moment du choc. Mon double regarde plus loin, elle pleure. Je ne vois pas mes parents, ils sont toujours dans la voiture et il y a de l'herbe, partout autour, criblé de taches rouges et de morceaux d'automobile. C'est du sang, du sang! C'est affreux!

Ensuite, noir complet.

Oriane me tend le miroir suivant, mes la première image, je la connais, je l'ai vécu, je m'en souviens, c'est le matin où je me suis réveillée à l'hôpital complètement déboussolé. C'est impossible, je ne comprends pas, tous mes souvenirs sont sensés se trouver là. C'est ce qu'Oriane m'a dit. Il manque deux semaines. Pourquoi? J'ai l'impression d'être maudite.

-Il manque deux semaines. Dis-je livide. Est-ce que c'est vraiment possible de ne pas accumuler de souvenirs pendant deux semaines?

Elle me reprend le miroir des mains, l'inspecte un moment, puis reprend le premier qu'elle m'a montré, fait de même et replace les deux objets à leur emplacement initial.

-Je ne sais vraiment pas quoi te répondre. Je ne comprends pas, dit-elle d'un air intrigué.

-Bienvenue au club, reine Oriane.

-Tu sais, tu peux m'appeler mère, me sourit-elle.

-Non, c'est trop tôt.


Des souvenirs meurtriersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant