Chapitre 13: L'entrepôt!

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Mon frère ne me semble pas déçu que je ne me souvienne pas du drame et de ce qui s'est passé, il m'a l'air même plutôt soulagé. Je comprends qu'il a dû avoir peur lorsque je suis tombée. Il me prend par le coude et m'aide à me redresser sur mes pieds. C'est alors que je le prends dans mes bras d'une vitesse presque désespérée. Figé par la surprise de mon acte, il prend un certain temps avant d'enrouler ses bras autour de ma taille. Puis, je me mets à sangloter silencieusement. Je crois qu'il a compris ma détresse, car il a resserré sa poigne et a posé sa tête sur mon épaule.

Je me souviens de tout, à présent, le parfum de maman, les rires de papa, nos batailles à moi et Tomas lorsque nous étions jeunes, mon cousins, mes cousines, mes grands-parents. Mon dieu! C'est eux que j'ai vu à l'hôpital, qui voulait tant me voir et que je n'ai pas voulu laisser entrer. Je revois les larmes de grand-maman, la tristesse de papi. Ils ont perdu leur fille aînée et leur petite fille ne voulait pas les voir. Je regrette tellement de les faire souffrir et le pire dans tout ça c'est qu'ils ne sauront jamais que je me suis souvenu d'eux. Ils doivent se mordre les doigts jusqu'au sang à attendre de mes nouvelles et en plus, avec ma seconde disparition et l'incident à l'école, ils doivent s'inquiéter. J'ai le cœur gros et lourd, je pleure à en mouiller le manteau de Tomas. Je lève la tête et aperçois Victoire qui, la larme à l'œil, repose sa tête sur l'épaule de Kayla et tient la taille de Cyndie de la main gauche. Les trois sœurs me regardent, tiraillées entre la peine et la joie.

Je me détache de Tomas délicatement et cours dans les bras de mes cousines.

-Je vous demande pardon, je ne voulais pas vous oublier, je ne voulais pas être froide tout-à-l' heure, dis-je haletante et tremblante en les serrant toujours plus fort, sans toute fois, user de ma vrai force.

Je me suis améliorée, d'ailleurs, à ce qui a trait au contrôle de mes malédictions. Lorsque nécessaire, et quand je me concentre, j'arrive à contenir mes pulsions, mais ce n'est pas aussi facile que je le voudrais. Mes cousines me serrent à leur tour et j'aimerais ne jamais quitter leurs bras, je me sens chez moi, mais j'ai aussi le sentiment que ça ne devrait pas être ma place. Je me sens légère malgré tout, comme si plus rien ne pouvait m'atteindre. Je me sépare d'elles, finalement et cours dans les bras de Gale qui lui, n'hésite pas pour me piéger de ses bras le plus fort qu'il le peut, comme s'il avait peur que je m'enfui de nouveau. Je suis tellement heureuse et calme, tel une feuille tombée d'un arbre et suspendue dans les airs.

-Alors, c'est vrai! Déclare la voix d'Axel derrière mon dos.

Tous se retournent vers lui, et c'est à ce moment que nous apercevons des centaines de feuilles mortes se soulever et rester immobiles entre le ciel et la terre. C'est éblouissant et grandiose, je n'avais jamais rien vu de tel. Me voilà pourvu du pouvoir de... comment appel-t-on cela? La téléphonésie? Ah non, c'est vrai, la télékinésie, je crois! Voilà au moins un peu de beauté dans ma liste de pouvoirs perturbants et incontrôlables.

-De quoi parles-tu? Demandai-je.

-Sorah Amore, collégienne qui a causé le décès de l'un de ses camarades de classe avec, dit-on, une force hors du commun. Aux infos de la radio du dépanneur, ils disent qu'elle a su arrêter une balle d'une main, ils disent qu'elle a quelque chose de pas naturel. Tu as le même nom que cette fille apparemment et je viens de te voir faire léviter des feuilles mortes, et ça ne me semble pas naturel. C'est vraiment toi?

-Oui, c'est vrai, je l'ai fait parce que je n'ai pas su contrôler mes pulsions, et les conséquences ont été désastreuses. Dis-je quand Tomas pose sa main sur mon épaule.

Des souvenirs meurtriersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant