• Chapitre 13

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Trois jours se sont écoulé depuis mon réveil, entièrement paralysée du côté droit.

Le premier jour suivant mon réveil, j'étais incapable de faire le moindre mouvement. Will ainsi qu'une infirmière m'ont aidé à accomplir les actes quotidiens.

Le Pitbull est passé prendre de mes nouvelles. Je n'aurais pas pensé que sa présence puisse me faire plaisir, et pourtant.

Katherine m'a également rendu visite, elle est reparti aussitôt avec un joli crachat en pleine figure.
Si vous voulez mon avis, aussitôt rétabli elle me jettera d'ici.

Deuxième jour, une nette amélioration mais pas assez rapide à mon goût. Je récupère petit à petit mon autonomie, mais je ne supporte plus d'être alitée et infirme. Tout le monde m'assure que ça s'améliorera, et étrangement, j'y crois.

Troisième jour, enfin, je recouvre des sensations dans mon bras ! Le soulagement est tellement immense que j'aurais presque envie de me lever et de danser dans toute la base.

Ce matin, Will vient toquer à la porte de ma chambre, et comme d'habitude, entre précipitamment sans attendre ma réponse. Il semble très inquiet, j'ai un mauvais pressentiment.

- Qu'y a-t-il ? Demandais-je

- Maintenant que tu va mieux, je... je ne peux plus te le cacher, réplique-t-il. Lèves-toi, il faut que je te montre quelque chose.

Alarmée par son empressement, je m'extirpe du lit aussi rapidement que je le peux. Il me prend la main et me guide jusqu'en face du miroir tapie derrière la porte de ma chambre.

Je dois avouer que je l'ai longuement évité, refusant d'observer ce qu'il reflète.

Des cheveux d'un brun terne qui tombent en cascade sur mes épaules, qui sont affaissées sous le poids de mes tourments. Des lèvres pulpeuses, rougies par le sang et marqué par des cicatrices -comme sur le reste de mon visage-. Et derrière mes yeux d'un bleu glacial, toute la peur et l'incompréhension que je tente tant bien que mal de dissimuler. Voilà pourquoi je refuse de me regarder. Parce que tant que je ne vois pas tout ça, je peux me convaincre que je vais bien, que je ne suis pas submergé par tout ce qu'il m'arrive. Sauf que je le suis. Je suis complètement paumé, je prétends être assez forte pour encaisser tout ça, mais je suis dépassée. Mes yeux analysent une personne en qui je n'ai aucune confiance. Et cette personne, c'est moi. Je ne fais même pas confiance à moi-même. Comment est-ce possible ?

Mon regard fuit cette réalité. Il dévie et croise celui de Will, qui se tient derrière moi. Il semble gérer la situation encore plus mal que moi. Aucun masque pour cacher ses émotions, je lis en lui comme dans un livre ouvert. Il est terrorisé, épuisé, en colère, anxieux.

- Qu'est-ce que tu veux me montrer ? Demandais-je pour briser le silence devenu pesant.

- Retire ton tee-shirt.

- Quoi ? Mais t'es malade ! Tu viens me sortir du lit, me planter devant un miroir et tout ça pour que tu puisses t'adonner à du voyeurisme, tu délires complètement si tu crois que je vais te laisser...

- Allison ! Me coupe-t-il sèchement. Ça n'a rien à voir, c'est... c'est toi qu'ils cherchent. Est-ce que tu peux juste retirer ton tee-shirt s'il te plaît ?

Une fois de plus, je ne comprends rien ! Son ton et ses paroles incompréhensible m'intriguent. Ignorant ma pudeur, je m'exécute. Une fois en sous-vêtements, j'arque un sourcil.

- Retournes-toi, dit-il.

Il commence vraiment à me taper sur les nerfs celui-là ! Je me retourne lentement, non sans le fusiller du regard au passage.

VolcanicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant