Volcanic

• Chapitre 4

Après le maigre repas de la veille, le groupe a décidé de s'installer dans un des bâtiments délabrés pour la nuit.

J'ai eu un sommeil très agité. J'ai rêvé de ma nouvelle identité. La nouvelle Allison, qui a décidé de tirer le plus d'avantage possible de cette situation désastreuse, qui a décidé que cette fois, elle serait une personne digne de respect, une personne dont elle serait fière.

Un rêve, qui vient se confronter aux images insoutenables de l'homme que j'ai étranglé hier, ainsi que celle du petit Chuck à l'ours en peluche que j'ai également désiré tuer.

Au petit matin, il me semble entendre des voix. Celle de Sara, je crois. Elle dit qu'ils vont aller chercher le petit déjeuner. Épuisée, je me rendors.

Quelques minutes plus tard -ou quelques heures?- j'émerge à nouveau de mon sommeil. J'ouvre difficilement les yeux, en espérant que toute la journée d'hier n'était qu'un cauchemar. Ce n'est pas le cas.

En face de moi se trouve Chuck, qui dort encore. Je me dis que je pourrais m'enfuir, là, tous de suite. Mais pour aller où ? Je serais incapable de survivre toute seule, j'en sais trop peu sur cette nouvelle planète. En soupirant de frustration, je roule sur le dos en réfléchissant à une solution possible. C'est alors que j'aperçois une fissure béante qui fraie son chemin sur le plafond de l'édifice. Le sol tremble, et un craquement sourd se fait entendre. Je m'apprête à me relever, à alerter Chuck, mais avant que j'en ai eu l'occasion, l'immeuble s'effondre sur nous.

***

Tout devient noir, blanc, je vois des étoiles danser devant mes yeux. Et puis plus rien.

Quelques minutes plus tard, je commence à recouvrir mes sens. Ma vue se rétablit, la douleur se réveille, et la peur m'empare. J'entends Chuck toussé, je tâte les environs en attendant que mes yeux s'habituent à la pénombre. Je prie pour sentir mes doigts toucher la tête ronde de Chuck.

- Chuck ?!

- Je suis là !

- Tu es blessé ?

- Je.. Je ne sais pas, je crois que je suis coincé.

Ma vision s'éclaircit petit à petit, et je peux enfin voir ce qui m'entoure. Les ruines de l'immeuble forment comme une petite cage. Assez haute pour me permettre de tenir debout, mais à peine assez large pour Chuck et moi.

Je le dévisage en tâchant d'identifier ses blessures. Le rosée de ses joues à laissé place à un rouge sang. Ses fines lèvres sont recouverte de terre, et son nez aquilin saigne abondamment. J'abaisse mon regard. Une énorme poutre lui barre les jambes. J'essaie de la pousser, de la tirer, sans succès.

- Ne t'inquiète pas, me dit-il. Les autres vont bientôt arriver. Ils vont nous sortir de là.

- Mais c'est quoi ce bordel ? Demandais-je au bord de la crise de nerfs.

- C'est à cause des éruptions, répond-il calmement. Depuis, les catastrophes naturelles s'enchaînent. Là, à mon avis, on a eu le droit au tremblement de terre.

- Je ne comprends rien, dis-je en soupirant de frustration.

- Moi non plus, réplique-t-il avec un petit sourire.

Nous patientons pendant plusieurs minutes, plusieurs heures. J'essaie de distraire Chuck de mon mieux, mais on ne peux pas dire que je sois de très bonne compagnie.

Je commence à douter. Personne ne viendra. Peut-être que les autres sont également coincés. Ou peut-être sont-ils morts.

Je fixe avec insistance le soffite qui nous surplombe, où quelques rayons de soleil filtrent d'une petite ouverture. Si seulement il n'était pas coincé, on serait probablement déjà dehors ! Je ne peux m'empêcher de penser que si je le laissais ici, je pourrais sortir facilement... Non ! Je ne peux pas. Cependant, je dois avouer que c'est tentant.