Comberoy's Stories

Violence (1/2)

"Bertrand,
Si tu lis cette lettre c'est que j'ai enfin trouvé le courage de partir, que j'en aurais eu marre de toi. J'en peux plus de me faire hurler dessus et frapper tout le temps sans savoir pourquoi. Moi je t'aimais. Mais tu as choisi d'anéantir mes sentiments en me blessant. J'ai mal tout le temps et je ne sais jamais quand c'est toi ou ta crise qui prend le dessus. Alors je n'ose jamais riposter.

C'est pas la peine de m'attendre, je ne reviendrai jamais. Du moins, tant que tu ne t'es pas calmé. Je ne te dirais pas où je suis, je ne veux plus recevoir de coups sans arriver à me défendre. Ça fait plus d'un mois que j'attends que tu te calmes alors j'ai tout simplement laissé tomber. J'ai réussi à en parler à personne, donc pas la peine d'aller les voir eux, tes amis.

Pour une fois j'ai oublié le principe que je t'aimais même si tu me faisais du mal. Tu as perdu mon cœur à force de jouer avec. J'espère que tu comprendras ce que j'ai voulu te dire et que tu y penseras. En cherchant pourquoi tu devenais aussi violent.

Ton ex blessé, Camille"

Camille laisse la lettre sur la table, elle est mouillée par ses larmes à certains endroits. Il attrape son sac et jète un dernier regard à son appartement. Il avait vécu ici avant de sortir avec Bertrand, a l'époque où il était encore amoureux de lui. Maintenant il lui suffisait d'enlever son tee-shirt pour le détester, son torse était très souvent couverts de bleus, ils n'étaient pas encore soignés qu'il y en avait des nouveaux. Sur ses bras il y avait aussi des plaies ouvertes, en train de cicatriser. Le brun enfile son pull et part jeter un regard dans sa chambre. Il fait nuit et Bertrand dort encore. Inoffensif, et avec l'air de dire qu'il est toujours comme ça. Camille ne veut pas se venger de lui, ça serait un coup bas. Il attrape juste ses dernières affaires avant de prendre son manteau et sortir de l'appartement. Il laisse volontairement ses clefs dans la porte à l'intérieur. Il descend les marches très vite et monte dans sa voiture en séchant ses larmes. Il se répète dans sa tête qu'il fait ça pour son bien et qu'il n'abandonne personne. Pour se l'enfoncer dans le crâne.

Il est très tôt, juste l'heure pour lui d'aller à la radio. Il se calme et rentre dans le studio en saluant ses chroniqueurs et allant se placer en vitesse derrière son micro pour commencer à animer la matinale, l'esprit ailleurs. Il a peur que Bertrand se réveille plus tôt et voit son message. Il saura automatiquement où est Camille en allumant la radio. Sauf que rien. Pendant toute l'émission, pas un message, pas un appel, pas une interruption pendant les pubs. Rien. Lorsqu'il eu finit, il demanda à Clément si il pouvait venir chez lui, pour le temps de se trouver un nouvel appart'. Il savait qu'il sortait avec Bertrand mais pas qu'ils s'étaient "disputés" comme Camille avait dit. Mais il accepta quand même. Heureux d'avoir un pote chez lui.

Les deux se dirigèrent chez Clément et le roux fit dormir Camille dans la chambre d'ami. Le brun le remercia une dernière fois avant de commencer à défaire son sac, juste pour prendre ses compresses, l'une de ses plaies au bras s'était ouverte pendant l'émission de radio. Et c'est le moment où Camille a choisi d'enlever son pull pour mieux y arriver que Clément rentra dans la chambre et laissa échapper un léger cri.

-Qu'est-ce qu'il t'es arrivé ?
-Je suis tombé pendant que je préparais ma chronique.
-Camille, la vérité. Je suis pas aussi con que j'en ai l'air.

Camille se pinça la lèvre. Il n'arrivait pas à raconter ça à quelqu'un. Les sautes d'humeur de Bertrand étaient inexplicables en elles même. Sauf que le regard insistant de son ami sur lui le gênait et il n'osait rien dire.

-Alors je vais laisser supposer des choses, si j'arrive à trouver tu hocheras simplement la tête. Ok ?

Camille hocha doucement la tête. Il ne voulait pas parler, ne pouvait plus. Clément soupira et s'approcha de lui pour l'aider avec ses blessures, il fixait le torse de son ami tout en parlant :