*multimédia: terrain de tir à l'arc, désolé de la qualité*
Je sors de l'aéroport heureuse. J'ai réussi. Encore. C'est merveilleux. Je me sens bien. J'ai sauvé des centaines de vies. C'est cool.
Je sens des petites fourmis sur le haut de ma cuisse. Elles se déplacent jusqu'à mon genou. Puis je me souviens de ma brûlure. J'ai comme un micro sursaut. Il faut que je vois ma cuisse. Sauf qu'avec un jean, je vais pas pouvoir voir grand chose. Je décide de partir à la recherche de toilette. Je vais en profiter pour aller pisser en même temps car à par y avoir été en me levant, je ne suis pas retournée faire pipi. Et, grande pisseuse que je suis, j'ai envie d'aller aux toilettes après de grandes émotions. Comme le stress de vouloir sauver des centaines de gens par exemple.
Je trouve des toilettes assez aisément dans l'aéroport. Je me soulage la vessie et regarde attentivement ma cuisse. Elle est toute lisse. Plus de brulure. Plus rien. Juste ma jambe. Rien de plus. Ça a guéri. Ça a guéri parce que j'ai réussi à deux reprises. Cool.
Je sors des toilettes fière de moi. J'ai guéri. Les gens me regardent bizarrement. Forcement, je viens de prendre un air hyper arrogant. Mais je m'en fout. J'ai guéri.
Je n'ai pas le temps de pavaner longtemps que je suis prise de vertiges. Je vais faire un malaise. Je m'arrête et mets ma main au front. Geste total inutile, mais qui signifie "je ne me sens pas bien."
Les vertiges sont plus intenses que d'habitude. Je m'assois par terre. Quelques personnes accourent vers moi pour me soutenir et me faire du "vent". On me tend un verre. Je tend la main pour l'attraper mais je n'ai pas le temps de le saisir que je plonge dans un sommeil profond.
***
Je me réveille sur une pelouse. Je ne me suis pas écrasé pour une fois. L'herbe est douce et moelleuse. Fraiche.
Je regarde le ciel, il est bleu azur. Le soleil brille, il fait beau, il fait chaud.
Je regarde la date sur mon téléphone, 6 Juin, 12h03. Toujours le même jour. L'heure à encore avancé.
Je m'assoie, doucement. Je me sens en pleine béatitude. Totalement apaisé. Tout est calme. Je regarde autour de moi. Je suis sur un terrain de foot aménagé pour un terrain de tir à l'arc.
Les cibles sont toutes parfaitement disposés à différentes distances. Il n'y a personne. À cette heure là, tout le monde travail, étudie ou mange. Je suis seule ici.
Je me lève et me dirige vers la cible la plus proche, celle de 20 mètres. C'est beau une cible. Plusieurs couleurs pour plusieurs points. Tellement logique. Je trouve ça beau, pleins de couleurs, à la fois chaud et froid.
Je touche la cible du bout de mes doigts. Les larmes coulent le long de mes joues. Le tir à l'arc. C'est toute ma vie, et je ne pourrais plus jamais tenir un arc entre mes mains. C'est... Affreux. Frustrant. Décontenancent. Il n'y a pas de mots pour décrire mes pensés.
C'est ma passion et je ne pourrais plus jamais l'exercer.
J'ai fais tellement de chose ici, au tir à l'arc. J'y ai rencontré tellement de personnes merveilleuses. J'y ai passé tellement de temps. Je m'y suis tellement épanouie. Je suis devenue véritablement quelqu'un ici.
Le tir à l'arc c'est toute ma vie.
Véritablement? J'en fait depuis mes 7 ans, ça fait 9 ans. J'ai passé plus de la moitié de ma vie à faire du tir à l'arc.
J'y ai fais beaucoup de compétitions. Je ne compte plus le nombre de podium. Mais le plus marquant est surement celui de 2013. J'ai été Vice championne de France en Beursault en 2013. Magnifique.
C'est une sensation tellement étrange de ce dire qu'une fois dans notre vie nous avons été la deuxième de France dans un domaine. C'est une grande fierté.
J'avais eu un grand bouquet de fleur avec dedans mes fleurs préférés, des statices, un t-shirt de la fédération française de tir à l'arc que j'aime énormément et que j'utilise beaucoup pour le sport et ma médaille. Toute en argent, avec le drapeau tricolore et le logo de la ffta (fédération française de tir à l'arc), magnifique. C'est la plus belle médaille de ma vie.
Je me souviens que cette même année, dans la même discipline, j'avais été championne de l'Oise et de Picardie en plus d'être la deuxième de France. C'est à ce moment là que je me suis rendue compte que j'avais un réel potentiel dans le tir à l'arc.
Puis en 2014 ou 2015 j'ai dû changer de compagnie (club) et j'ai totalement perdu confiance en moi au tir à l'arc. Si bien que pendant un an, je n'ai pas fait de compétitions. Je m'entrainais 1h par semaine et encore, ce n'était pas très intense comme entrainement.
Mais je ne regrette pas. Faire des compétitions pendant ce laps de temps m'aurait encore plus dégoûté du tir à l'arc, ce que je ne voulait pas.
Je suis maintenant à genoux face à la cible, plongée dans mes pensés. Je pleure en me remémorant certains souvenirs passés ici, sur ce terrain même. Je suis si triste que tout cela soit fini.
Je ferme les yeux un instant et lorsque je les rouvres je suis dans un tout autre endroit. Je viens de retraverser le temps sans même m'en rendre compte.
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Sauver
General FictionSauver, au prix de sa vie. Telle est ma destinée. Je me suis levée un matin avec une sensation étrange et ces paroles dans ma tête: "Tu as échoué, maintenant tu vas réussir à les sauver." Puis je me suis retrouvée dans le passé à devoir sauver des g...