chronique : petite cendrillon amoureuse du prince du ghetto

Partie 112-113

Petite Cendrillon amoureuse du Prince du Ghetto

Partie 112 : Bye bye 

Ça faisait déjà pas mal de semaines que j'avais pas vu Hatem jusqu'au jour où j'ai été au quartier...

J'étais avec Sofia, on allait chez elle pour zehma préparer quelques p'tits trucs pour son mariage. Elle était paniquée, elle avait peur de mal faire les choses tout ça. On restait toujours enfermé donc on a fini par sortir, marcher un peu dans le quartier, zehma prendre l'air car ça devenait pesant.

J'voulais faire un tour du coté de mon ancienne tour même si cela impliqué qu'il fallait passer par devant chez Hatem mais j'm'en foutais totalement. On s'était posé sur le banc entre mon ancienne tour et celle d'Hatem. Pas très loin du parking. On se rappelait de nos délires de jeunesse.

-Sofia : Sousou tu te rappel quand on était petits avec les hmar du quartier on faisait des parties de sonnettes ?
-Moi : mdrrr wallah et quand le vieux du 4eme il nous a coursé après avec son fusil de chasse
-Sofia : wallah dahka ptdr j'm'en rappel même on s'était caché dans la tour à Brahim au dernier étage
-Moi : mdrr wallah, même il est sorti de chez lui « ben vous jouez à cache cache »
-Sofia : mdrrr ah oué mais sah on avait quoi même pas 10 ans
-Moi : j'sais pu wallah, mais Ikram elle était pas encore là
-Sofia : sah on était des k-soce
-Moi : ben t'sais t'es toujours une k-soce toi aussi
-Sofia : j't'emmerde connasse
-Moi : moi aussi je t'aime

Puis à ce moment, j'vois Hatem sortir de sa tour, et pour aller jusqu'à sa voiture il fallait qu'il passe devant nous. J'étais en panique, en stress, comme à chaque fois qu'il était à quelques mètres de moi. Il avait toujours cette même emprise sur moi qu'au début, c'est fou, d'un coté j'avais besoin de cet adrénaline mais de l'autre j'en voulais pas, j'voulais m'en passer. J'me parlais à moi-même « Souad, t'as 22 ans, t'avance pas, tu restes bloqué sur lui, il t'ignore avance, faut pu qu'il ait cet effet sur toi ». J'avais 22 ans, et pourtant j'avais toujours les mêmes sentiments depuis toutes ces années. Mais le pire c'est que les sentiments s'étaient amplifiés.

Hassilou, Hatem s'approche de nous et sah j'savais d'avance que j'allais me prendre un vent alors je l'ai même pas regardé. J'ai baissé la tête, j'regardais le sol jusqu'à ce que j'entend qu'il parle :

-Hatem : salam aleykoum Sofia ça va ?
-Sofia : aleykoum salam, ça va hamdoullah et toi ?
-Hatem : oué hamdoullah, le hlel ça avance
-Sofia : oué oué inshaallah pour mai
-Hatem : oué inshaallah, bsahtek
-Sofia : selmek, et toi le hlel ? (j'avais envie de la butter quand elle a parlé de ça, j'sais pas ce qui me retenait, j'avais toujours les yeux par terre)
-Hatem : ah moi le mariage c'est pas fait pour moi
-Sofia : mais si inshaallah faut pas dire ça, Allah nous a destiné une personne, faut patienter et elle viendra inshaallah, et toi Sousou c'est pour quand le hlel ? (j'avais une deuxième fois envie de la butter tah sah, dans ma tête j'me croyais dans un ring de box, Souad vs Sofia mdrrr, j'relève un peu la tête pour la regarder, puis j'vois qu'il me regarde mais en fronçant les sourcils)
-Moi : j'me marierais jamais moi, c'est qu'une perte de temps.
-Sofia : vous galérez vous deux en sah (j'me suis sentie gênée wallah j'sais pas pourquoi mais j'étais pas bien et lui aussi on dirait)
-Hatem : hassilou, j'retourne au travail moi, Allah yahfadkoum, beslama Sofia. (il m'a lancé un regard, c'était un mélange de haine, de pitié et de j'sais pas quoi)
-Sofia : amin, beslama (il part, j'le vois s'éloigner petit à petit)
-Moi : amin (j'avais pris une toute petite voix, j'aurais tant voulu lui crier « mahboula bik » mais bon)
-Sofia : waaaaa mais vous faites mal au crane wesh, et faut grandir, t'as 22 ans, il en a 25 et demi faudrait avancer ou j'sais pas mais ça avancera pas
-Moi : il est pas fait pour le mariage et c'est qu'une perte de temps, Sofia j'profite de ma vie trankilou pépérou wallah
-Sofia : vous méritez des claques, hassilou faut qu'on rentre inshaallah

On est rentré et sah ce petit entrevu d'avec Hatem m'a un peu éléctrochoqué lol. Fallait que j'me remette de mes émotions gueh. Ça peut paraitre rien, mais les fois où je voyais Hatem était rare et ça se passer jamais bien. Enfin on se parlait jamais, on se calculait pas, il m'envoyait des regards de haine, enfin voilà quoi ça se passer jamais bien.

Les préparatifs du mariage avançaient. Sofia devait partir au bled avec sa mère et la mienne pour acheter des robes (keswa tunisienne). Malheureusement à cause des cours je pouvais pas partir car j'avais ce putain de projet de merde à finaliser avec mon équipe de bras cassés qui foutaient pas grand-chose, mis à part une fille, Maria, mashaallah cette fille elle aurait pu être mannequin, trop belle mashaallah, grande (dans les 1m80), mince, corps de rêve, intelligente mais sont défaut été d'être un peu gamine et conne. Sah j'avais pas la même mentalité que mon groupe mais fallait faire avec j'avais pas le choix, j'le voulais ce putain de diplôme, j'étais occupée de galérer. Heureusement Farès continuait à m'envoyer des messages tous les jours et c'était une habitude. J'passais aussi du temps avec Fouzia, car entre arabes on se soutient lol.

Quand j'étais chez moi, je continuais ma mini déprime, mon enfermement. En plus de jouer à Cityville (mdr avouez, j'vous ai soulé), de regarder en boucles les Frères Scott, je relisais également les livres tah twilight, et regardais encore et encore les films mdr. Sah j'suis une déprimée parfois désolée.

Parfois, on me demande des nouvelles d'Idriss parce que zehma je parle pu de lui dans la chronique lol. bah Idriss il va bien, j'ai pas beaucoup de nouvelle de lui, mais j'pense à lui quand même. Le fait que j'sois partie sur Lyon, nous a éloignés mais on s'envoie quand même des messages de temps en temps pour savoir si tout va bien. Il est en première année de BTS ce galérien, il a beaucoup voyagé de fac en fac mdr. Mais sinon el hamdoulillah il va bien le renoi de l'histoire.

Ikram et Houssem vivent le parfait amour avec leur fille, leur petite princesse mashaallah. Rali n'avait pas tord quand il disait que c'était une beauté comme son tonton, moitié Tunisien, moitié Algérien .

Hassilou j'allais presque tous les jours à la salle de sport pour décompresser, j'faisais du cardio box et ça m'épuisait donc je dormais bien. Je galère à dormir depuis pas mal d'année, j'ai eu des médoc tout ça mais bon, j'ai toujours autant de mal à dormir et encore maintenant hassilou on s'en fou.

J'avais aussi souvent des nouvelles d'Hakim. J'crois tous les jours au moins on s'envoyait un message. Il était toujours avec Sabrina, plus connu sous le nom de l'ovni 1 mais leur couple n'allait pas fort. Hakim s'était rapproché du dine et il commençait à ouvrir les yeux. Il commençait à s'apercevoir qu'elle n'était avec lui que par nécessité, pour profiter de son argent, de tout ce qu'il pouvait lui offrir.

Un jour, c'était vers mi février, je reçois un appel d'Hakim.

-Moi : mon bisounoursss tu me manque et wallah c'est pas la même sans toi.
-Hakim : reviens à Lyon toi aussi
-Moi : nan mais j'suis bien ici aussi, toi viens ici
-Hakim : nan j'ai toute ma miff ici, j'ai pas beaucoup de miff par chez toi
-Moi : hassilou tu pu la défaite
-Hakim : oué bref, j'dois t'annoncer un truc
-Moi : oué de quoi ?
-Hakim : j'ai lâché Sabrina, c'est bon j'en ai marre de sa gueule de profiteuse, là khlass en plus j'suis même pas amoureux wallah
-Moi : wiriririririririiiiiii (zehma les youyou lol)

Ptdr, j'étais refaite, j'étais contente, p'tin j'aurais trop voulu l'avoir en face de moi cet ovni et lui dire « j'ai gagnéééééé, t'as les boules, t'as les glandes, t'as les crottes de nez qui pendent » (avec une p'tite danse tah la victoire mdr) bon j'avoue j'suis partie loin mais ça me fait penser à mes cousins ce truc « t'as les boules, t'as les glandes... »

Bon c'était fait, l'ovni 2 avait été dégagé et l'ovni 1 venait d'être dégagé. Les ovnis mis KO par Souad. And the winner isssss Souad la tounsya. Hassilou j'suis dans ma werss, veuillez m'excuser mdr.

J'étais seule, Souad seule sans les ovnis pour lui foutre la vie en l'air. D'un coté j'avais Hakim, toujours là pour moi de toute façon et de l'autre j'avais Hatem avec qui c'était le silence radio, l'ignorance la plus totale...