-Peter ! Je te faisais confiance !
-Mais Alice, répondit Peter avec un brin de mécontentement, tu veux la guerre ? Tu veux le chaos ? N'est-ce pas le contraire que tu aimerais ? Absolem a des règles adaptées à son peuple, il doit être ferme face à des personnes comme toi.
-Je crois rêver, là. Et moi qui croyait que tu serais à jamais de mon côté. Foutaises !
Il y eut un blanc avant que je ne continues :
-Je te faisais confiance, abruti ! Et tu es trop aveugle pour le voir !
Je me mis à partir pour trouver du réconfort auprès du lièvre de Mars, ou n'importe qui.
-Alice ! Attends !
Je me retourne et fait un beau doigt d'honneur aux deux "acolytes". Je m'assis sur un champignon en plein milieu de la forêt jusqu'à ce qu'une voix au loin qui me semblait très familière atteint mes oreilles :
-Peter Pan !
Je me retournai et vit un Félix complètement désorienté.
-Félix ?
Il se tourna et vint vers moi en soupirant :
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-C'est plutôt toi qu'est-ce que tu fais là ?
-Je...Peter a laisse son portail trop longtemps ouvert, donc je suis venu parce que j'étais curieux de savoir ce qu'il allait faire ici.
-Un portail ? Clochette ne m'avait pas parlé de ça.
-Clochette ? Jamais de la vie il irait la voir ; depuis qu'il lui a pris ses ailes, le seul désir de cette fille est de voir Peter souffrir et mourir de manière lente et douloureuse.
-Il...il m'a menti.
-Comme il le fait à tout le monde. Pan veut toujours tourner les choses à son avantage et je pense que tu ne l'as pas encore compris. Ne lui fais jamais confiance.
Pourquoi me mentir ? "Pour mon bien", hein. On verra quand je t'aurais botté les fesses Peter. Quelle colère m'emplissait ! Je vais le tuer, c'est moi qui vous le dit !
-Alice ? me demanda-t-il en constatant mon état.
-Ouais, ouais ça va. Quel imbécile, mais à quoi il joue ?
-C'est un enfant, il joue comme tous les enfants perdus, mis à part moi ; je n'aime pas beaucoup ça.
-Tu ne joues pas ?
-Franchement, est-ce que j'ai une tête à danser comme un idiot autour d'un feu, dit-il en ricanant en pointant du doigt son visage maquillé de sa cicatrice.
-Honnêtement ? Carrément, répondis-je en riant.
Il imita mon rire de manière ridicule ce qui me fit encore plus rire.
-Qu'est-ce que tu comptes faire ici, Félix ?
-Je ne sais même pas, en vérité. Je ne sais même pas pourquoi je suis passé par ce fichu portail. Quel abruti...
-J'ai même pas eu besoin de te le dire.
Il roula des yeux.
-Suis-moi, lui proposais-je en commençant à courir vers ma maisonnette.
Il courus lui aussi mais beaucoup moins vite.
-Dépêche-toi !
Il souffla d'un air agacé puis nous arrivâmes devant ma maison en bois dans laquelle je l'invitai à entrer :
-Après vous.
Il imita à nouveau mon rire. Il enleva son manteau, alla s'asseoir sur une chaise et tenta de cacher sa cicatrice du mieux qu'il put.
-Tu n'as pas besoin d'essayer de la cacher, Félix.
-Je... de quoi tu parles ?
-Félix, nous savons tous deux à quoi je faisais référence.
Il soupira avant de commencer sans aucun entrain :
-Je vais t'expliquer l'histoire de cette cicatrice. Ils étaient douze, j'étais seul, fallait bien que j'en ressorte avec quelque chose. Je les ai couchés, t'aurais dû voir !
Je me mis à rire.
-Quand j'étais plus petit, mon père battait ma mère. Un jour, je sais pas ce qui m'a pris, je me suis interposé alors que mon père avait un couteau à la main. Il m'a touché en plein visage mais n'a heureusement pas touché les yeux, sinon je serais aveugle à l'heure qu'il est.
-Oh... Je suis désolée.
-Tu n'as pas à l'être, c'était un alcoolique horriblement violent.
Il y eut un blanc pendant plusieurs dizaines de secondes.
-Et toi, Alice ? Tu viens de ce pays ou d'autre part ?
-Je viens du même pays que toi mais je n'ai jamais connu mes parents. Le lièvre de Mars m'a amenée ici sans que je n'aie mon mot à dire - en même temps je n'avais que quelques mois - et les gens ici m'ont élevée comme leur propre enfant. Enfin, rien de bien extraordinaire.
-Peter est un con.
-Ce n'est pas vrai.
Il se mit à rire.
-Tu ne vois que sa jolie facette : un beau sourire, des yeux brillants, des mots gentils... tout pour embobiner n'importe quelle fille naïve pour qu'elle lui donne un peu de poussière de fée ou un ou deux haricots magiques. Je ne te croyais pas comme ça.
-Je ne suis pas naïve !
-Pourtant, ce que tu dis est complètement contradictoire à ça. Peter est loin d'être le gentil de cette histoire. Je pense que tu viens d'avoir cette confirmation aujourd'hui.
Je ne savais pas répondre à cela. Je ne doutais pas de la véracité de son propos. Seulement, quelque chose en Peter me persuadait qu'il n'était pas un monstre complet.
-Je ne sais pas quoi penser.
-Ah, Alice. Tu as encore tant de choses à apprendre et tant de choses pour lesquelles tu vas être terriblement déçue.
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Alice & Pan
Fanfic"Le vent courait entre ses cheveux d'or. Tout ce qu'elle touchait se transformait en or. Elle a le pouvoir de faire ressortir ce qu'il y a de meilleur dans les gens. Elle a foi en ce que tout redevienne comme avant. Mais plus rien ne sera jamais par...