L'ombre me portait au-dessus d'un monde inconnu où j'allais me faufiler, où j'allais trouver ce qu'Absolem voulait que je trouve. Il faisait nuit et des bruits eux aussi inconnus parvinrent à mes oreilles. La silhouette noire me lâcha dans ce qui semblait être une ruelle éclairée par des espèces de bâtons géants. Une boîte métallique tomba à terre, en un fracas. Je me mis à courir pour sortir de cette ruelle hantée pour arriver à l'endroit le plus bruyant que je n'avais jamais visité.
-Merde!
Des gigantesques bâtiments s'élevaient autour de moi et des personnes marchaient sur le sol sombre, ne faisant même pas attention à leurs congénères, tous accrochés à une petite boîte noire dans laquelle ils parlaient. Et moi qui me croyait folle ! Quelqu'un me bouscula et ne broncha même pas suite à ça.
-Eh ! Vous savez qui vous venez de pousser ?
Mon agresseur ne tourna même pas la tête suite à cet appel de détresse. Quel culot ! Il y avait une voie un peu plus loin que les gens n'empruntaient que la où le sol dur était zébré. Des chariots jaunes roulaient sur cette voie, ainsi que des chariots plus grands. Tous ces humains adoptaient une mine renfrognée, voire même méprisante. Ils faisaient peine à voir, à ne pas sourire et à ne pas se parler les uns aux autres. Ce qui me faisait alors le plus m'effrayer, c'est qu'ils étaient de la même espèce que moi. J'avais entendu tant d'histoires sur ce pays dont j'étais issue mais jamais je n'aurais imaginé quelque chose de semblable.
Je décidai de traverser cette fameuse voie centrale mais pas sur ces chemins zébrés parce que je fais ce que je veux, après tout. Je me mis à traverser la meute de chariots jaunes qui émettaient un bruit sourd sur leur passage et criaient sur moi. Je crois que je n'avais vraiment pas le droit de faire ça. Je courus alors vite de l'autre côté de ce chemin gris, rejoignant l'endroit où le reste de la population marchait, dans ce va-et-vient constant. Un homme habillé en bleu, un chapeau sur la tête vint à moi :
-Jeune fille ? Tu es perdue ?
Ne sachant pas quoi répondre à cet homme souriant et qui paraissait amical, je ne pus que demander :
-Où sommes nous ?
-Eh bien, cinquième avenue.
-Mais dans quelle endroit ? Quelle ville ?
New York, voyons, répondit-il en fronçant les sourcils. Veux-tu bien me suivre, s'il te plaît ?
-Où allons nous ?
-Je t'emmène au poste, il faut te trouver des vêtements chauds, et aussi appeler quelqu'un pour venir te chercher.
On m'a toujours dit de ne pas faire confiance aux inconnus mais ce type n'a en rien l'air d'être malveillant. J'acquiesçai donc de la tête et il monta dans un de ces chariots, décoré de l'inscription "Police" qui le différenciait du reste. Je ne savais vraiment pas quoi faire a ce moment-là, face à cet objet inconnu. Il ressortit de la boîte géante et me dit :
-Monte dans cette voiture, je suis de la police.
Je regardai la "voiture", donc, puis examinai qu'elle était constituée de deux portes : une à l'avant, une à l'arrière. Je vis comme une poignée à celle de devant ; je la tirai donc vers moi et la porte s'ouvrit, ce qui me fit sursauter. A l'intérieur, il y avait un siège sur lequel je m'assis. De l'autre côté, l'homme attendait quelque chose de moi.
-Attache donc ta ceinture, jeune fille !
-Ma quoi ?
-Ta ceinture. Tu es vraiment déboussolée, je vais te l'attacher si tu ne sais plus comment faire, répondit il en souriant.
-D'accord.
Il se pencha sur moi et saisit une bande noire avec un bout métallique qu'il disposa dans un boîtier noir, ce qui me serrait.
-Euh... Merci ! dis-je en esquissant un sourire timide mais sincère.
-À ton service !
Il tourna une clef dans un trou puis le chariot avança, à ma grande surprise. Je croyais qu'il n'y avait pas de magie dans ce fichu monde !
-Au fait, jeune fille, je ne t'ai pas demandé ton prénom.
-Alice.
-Ma nièce s'appelle comme toi ! Ma soeur l'a choisi après avoir une énième fois lu Alice au Pays des Merveilles. Ah... Alice au Pays des Merveilles... Ça a toujours été son bouquin préféré, depuis aussi longtemps que je me souvienne.
Une histoire m'est dédiée ? Elle doit plutôt être dédiée à la vraie Alice parce que moi, je ne pense pas qu'on puisse écrire quoi que ce soit sur moi et mon histoire...
-Euh... Oui, c'est exactement ça !
Il fallait bien que je fasse comme si j'en avais entendu parler, n'est-ce pas ?
-Et vous, quel est votre nom "Jeune Homme" ?
Il rit avant d'ajouter :
-Peter Parker ! Ouais comme...
-Peter Pan !
-J'allais dire le héros de Spider-Man mais bon comme tu veux.
Lui aussi une histoire lui est dédiée ? C'est génial ! Je lui demande :
-Je ne me souviens plus de l'histoire... Pouvez-vous me la raconter dans les grandes lignes s'il vous plaît ?
-Peter Pan ?
-Peter Pan.
-En gros, commença-t-il en mettant un beignet couvert de paillettes dans sa bouche, c'est un enfant, le plus gentil qui existe, il emmène des orphelins dans son pays : le Pays Imaginaire. Il combat le capitaine Crochet qui veut leur peau. En gros c'est ça.
-Si vous saviez, murmurais-je en souriant.
-Pardon ?
-Non, rien.
Nous arrivâmes devant un bâtiment décoré du même mot que la voiture. Il sortit donc du véhicule et vint m'ouvrir la porte. Je le remercia et il m'emmena dans le bâtiment : des gens qui avaient la même dégaine que lui déambulaient dans les couloirs, parlant entre eux, cette fois. Il ouvrit une porte et s'assit derrière un grand bureau dans un fauteuil noir, consultant des papiers.
-As-tu quelqu'un qu'on pourrait joindre, un parent, par exemple ? Bien que ça ne me dérangerait pas que tu restes ici.
Je n'avais pas la moindre réponse à sa question. Quelqu'un entra en un fracas dans la pièce, c'était une femme habillée richement, avec une paire de lunettes sur le nez.
-Quelqu'un cherche Alice Stuart.
"Stuart" ? On m'a attribué un nom de famille ? Cool, j'aime bien Stuart, ça sonne plutôt bien.
-Tu vois, quelqu'un te cherchait donc.
Il se leva de son siège et invita la jeune femme à sortir. Il se leva et je fis de même. Je sortis de la pièce d'un pas rapide, voulant m'éclipser au plus vite.
-Merci, Peter Parker.
Je pris le même chemin qu'en arrivant et débouchai dans le hall d'entrée lumineux du bâtiment. Je vis un type de mon âge qui discutait avec une personne derrière un comptoir. J'entendis vaguement une discussion.
-Je peux voir Alice ?
Il se tourna et lorsqu'il me vit, il avait des étoiles plein les yeux et était bouche-bée.
-Alice !
Il courut vers moi avant d'ajouter quelque chose qui me sidéra et me glaça le sang d'un coup.
-Sœurette !
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Alice & Pan
Fanfic"Le vent courait entre ses cheveux d'or. Tout ce qu'elle touchait se transformait en or. Elle a le pouvoir de faire ressortir ce qu'il y a de meilleur dans les gens. Elle a foi en ce que tout redevienne comme avant. Mais plus rien ne sera jamais par...