Chapitre 6

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Chapitre 6.

Après le dîner, Elijah m'a pris à part pour me parler. Nous marchions maintenant dans les corridors en direction de la chambre du jeune homme qu'il voulait me montrer.

-Depuis que je suis tout petit, dit-il, j'ai toujours regardé les garçons et pas les filles, mais mon père ne l'a jamais accepté. Je dois t'avouer que si je t'ai invité à dîner aujourd'hui, c'était un peu pour le provoquer.

-Tu m'as utilisé? Demandais-je en haussant un sourcil.

-Je savais que lui et ma mère allaient encore me proposer de prendre partie. À chaque fois, c'est toujours la fille idéale pour moi, la fille de mes rêves, mais je ne veux pas me marier et certainement pas avec une femme. J'avais prévu de me servir de toi comme alibi. J'ai souvent dis à mon père que je suis gay, mais il n'a jamais voulu l'entendre. Je pensais que... peut-être en mettant la preuve devant ses yeux, il comprendrait. Visiblement, je me suis trompé.

Nous arrivâmes devant une porte qui dévoila une chambre qui devait faire au moins cinq fois la grandeur de l'appartement miteux que j'habitais. D'ailleurs, à l'heure qu'il était, mon proprio m'avait probablement foutu à la porte : ça faisait trois mois que je n'avais pas payé mon bail. Mon regard glissa sur le lit gigantesque à baldaquin tout au fond de la pièce.

-Wouah, ça doit pouvoir accueillir toute une orgie, c'te truc.

-Je le réserve pour ton corps nu et gémissant, répliqua Elijah avec un sourire suffisant.

-Que ce soit clair : je n'ai absolument pas aimé ma nuit d'hier et si j'ai signé ton contrat, c'est uniquement et uniquement pour l'argent, rien d'autre! Et, autre chose, j'en ai rien à faire que tu sois gay, mais moi, je ne le suis pas!

-Alors, c'est pour ça que tu as crié mon nom hier juste avant de jouir?

-Enculé!

Il se contenta de sourire arrogamment.

-Bon, je te laisse la chambre. Il y a un frigo et un mini-bar au fond, si tu en as besoin. Mon père voulait me parler, alors je vais aller le rejoindre.

Il pinça les lèvres et tourna les talons. Cependant, je n'étais pas sot, j'avais bien vu la lueur de peur qui avait fugacement planée dans son regard.

Tout seul dans cette grande chambre, je ne pouvais pas m'empêcher de toucher un peu à tout. Je soulevai bibelot après bibelot en disant qu'ils devaient valoir plus cher que toute ma fortune réunie. C'était tellement ridicule de jeter autant d'argent par les fenêtres! Elijah avait peut-être quelques problèmes avec son père, mais c'était sûrement le faible prix à payer pour toute la fortune dont il allait hériter rien qu'en claquant des doigts! C'était la vie, les riches finissaient toujours par devenir cons.

***

Au bout d'un moment, je commençai à me faire chier tout seul dans cette immense chambre. J'ai donc décidé qu'un peu d'exploration ne faisait de mal à personne. Je me faufilai discrètement dans le couloir, puis tournai à gauche, comme toute à l'heure, Elijah et moi étions venus par la droite.

Après un moment de marche où je n'avais croisé personne à cause de l'immensité de la demeure, j'ai finis par entendre des voix provenant d'une pièce. Je reconnu la voix grave et ferme du père d'Elijah : il n'avait pas l'air content.

-À quoi tout cela rime-t-il, Elijah? À quoi as-tu pensé?

-Je suis désolé, père, se confondit en excuses la voix du brun.

Love affairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant