Chapitre 23.
Dès que nous rentrâmes chez-nous et que la porte fut refermée, Elijah me plaqua brusquement contre celle-ci pour ravir férocement mes lèvres. On aurait dit une bête sauvage.
Je me demandais ce qui avait bien pu arrivé, quel avait été l'élément déclencheur. Jusqu'à aujourd'hui, Elijah avait toujours ardemment refusé que mes lèvres touchent les siennes, se mettant en colère quand cela arrivait. Qu'est-ce qui avait changé cet après-midi pour qu'il surmonte ça et se jette pratiquement sur moi pour m'embrasser comme si sa vie en dépendait?
Mon cerveau n'était pas en état de comprendre quoique ce soit. Les baisers s'approfondirent et son genoux se glissa entre mes cuisses. Je gémis contre ses lèvres, incapable de retenir mes soupirs de plaisir. Je ne pouvais penser à rien d'autre que son corps qui se pressait contre le mien.
Pourtant, malgré mon énorme désir, dans un élan de lucidité, je réussis à imposer deux doigts entre ses lèvres et les miennes.
-Stop, soufflai-je, pourquoi tu fais tout ça soudainement?
Il tenta de faire bouger mon poignet pour recommencer à m'embrasser, mais je tins le coup.
-Pourquoi je fais quoi?
Je détournai la tête. Visiblement, la libido d'Elijah était incontrôlable et, accessoirement, pressée contre ma cuisse.
-D'accord, je rectifie : qu'est-ce qui s'est passé avec ton oncle?
Une ombre traversa le visage de mon interlocuteur.
-Rien, il ne s'est rien passé, éluda-t-il en poussant à nouveau contre moi.
-Non, cesse de mentir immédiatement, ordonnai-je avec aplomb. Je veux savoir. Tu n'es jamais comme ça d'habitude. Parle! Exigeai-je un peu plus fermement.
Elijah soupira, comme las. Il voyait bien que je ne me laisserais pas faire et qu'il n'avait aucune chance de me mettre dans son lit ce soir s'il ne me parlait pas. Il finit donc par céder.
-Très bien, lâcha-t-il, mon oncle est le frère de mon père. Quand j'étais petit, on allait souvent le visiter avec mes parents. Mon père et lui buvaient toujours de la bière et ma mère du vin avec l'épouse de mon oncle. Le problème, c'était qu'il buvait toujours un peu trop, lui. Je... tout a commencé par des baisers légers sur les lèvres quand nous partions. J'étais jeune, je pensais que c'était normal, je savais que c'était coutume dans d'autres cultures. Mais ça a empiré avec le temps... Ses baisers se sont faits plus insistants, il s'est mis à y mettre la langue... puis, un soir où il sentait particulièrement fort l'alcool, il est passé à l'acte... Sous prétexte de vouloir me montrer quelque chose, il m'a fait descendre dans sa cave pendant que mes parents continuaient de boire du vin et... merde, il a abusé de moi, le salaud! J'avais quinze ans. C'est pour ça que je ne voulais pas t'embrasser, conclut-il.
J'écarquillai grand les yeux. Il venait de m'avouer qu'il avait été abusé plus jeune comme s'il parlait de la météo.
-Et tes parents? Tu leur as dis? Vous avez signalé à la police?
Il eut un rire amer.
-Tu veux rire? Ça n'aurait pas fait bonne réputation à la compagnie tout juste émergente de mon père! Quand je l'ai dis à mes parents, ils m'ont dit de me taire. Après ça, on est allé moins souvent chez mon oncle et quand il n'était pas trop saoul, mon père gardait un œil sur moi. Le secret n'a jamais été ébréché et dès que j'ai eu dix-huit ans, j'ai cessé de les accompagner là-bas. Ça n'a pas fais le bonheur de mon père, mais je ne lui ai pas laissé le choix d'accepter ma décision. Il a dit que j'humiliais la famille et toutes un tas d'autres choses en ce sens, je crois. C'est là qu'ils se sont mis en tête de me caser avec une jolie fille peu importe à quel point je leur disais que les vagins ne m'intéressaient pas, histoire de rétablir le supposé honneur familiale.
VOUS LISEZ
Love affair
RomanceEndetté et sans le sou, Dylan, pour garder la tête hors de l'eau, se résout à vendre sa virginité homosexuelle lors d'encans luxueux à un club gay. Il ne s'attend pas à ce qu'elle soit achetée par Elijah Blackwood, le jeune héritier fortuné d'une mu...