Chapitre 15

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Chapitre 15.

-Tu sais bien que...

Il ne pensait tout de même pas que j'allais le laisser me raconter ce genre de salade une seconde fois, non?

-Je suis ton époux, alors si j'ai envie de t'embrasser, je vais le faire et tu n'as pas ton mot à dire là-dessus! Merde! M'exclamai-je. Je fais ce que je veux, tu m'appartiens!

Je posai brutalement mes paumes de main sur ses épaules et j'écrasai ma bouche contre la sienne sans attendre. Je profitai de mon effet de surprise pour approfondir le baiser, plongeant ma langue toujours plus profondément dans sa bouche. Il gémit, tandis que je l'embrassai durement. Je vis, dan son regard, une étincelle de désir s'allumer. Fugace, certes, mais j'étais persuadé de l'avoir bien aperçu.

Soudainement, il posa la paume de sa main sur mon épaule et s'essuya férocement les lèvres. Je le regardai fixement, éberlué. N'y avait-il donc pris aucun plaisir? Qu'il n'essaie donc pas de me mentir, je savais ce que j'avais vu!

-Ne refais plus jamais ça, dit-il froidement. J'ai besoin de sortir un peu, je ne sais pas quand je reviendrai, alors ne m'attends pas.

Là-dessus, il se leva en silence et se contenta de quitter la chambre. Quelques secondes plus tard, j'entendis le claquement de la porte de l'appartement. Je sursautai légèrement. Qu'avais-je pu faire de si terrible pour le mettre autant en colère? Je l'avais simplement embrasser... Est-ce que j'embrassais si mal que ça? Un traumatisme horrible devait habilement se cacher derrière ce dégoût, cette peur qu'il avait des baisers. Après ce que j'avais découvert au sujet de son père, j'étais persuadé de ne pas être au bout de mes surprises pour tout ce qui concernait Elijah Blackwood. Il devait détenir bien des secrets encore.

Seul dans la grande maison le soir de mes noces, l'ambiance me pesait lourd sur les épaules. C'est alors que les paroles de Rob me revinrent en tête : « Si jamais tu as besoin de quelqu'un pour ta nuit de noce... il n'y a qu'à demander. » Je n'avais absolument pas l'intention de coucher avec lui, pas plus qu'avec Elijah, mais la présence de mon meilleur ami pourrait sûrement me remonter le moral un tantinet. Je pourrai lui expliquer la situation et il pourrait peut-être m'aider à y voir un peu plus clair en retour, car pour le moment, je nageais en plein brouillard.

Je n'expliquai pas la situation à Rob. Au téléphone, je lui dis seulement que j'avais besoin de le voir et que Elijah n'était pas ici. Cela lui suffit et il me dit qu'il serait là dans une quinzaine de minutes. Je me rhabillai en vitesse et m'affairai à faire un peu de ménage totalement inutile puisque l'endroit était neuf, encore impeccable. D'ailleurs, je soupçonnais les Blackwood d'avoir déjà engagé une femme de ménage pour nettoyer l'endroit de manière hebdomadaire. Je trouvais cela parfaitement inutile. J'étais amplement capable de nettoyer mon propre chez-moi sans aide! Surtout que bien que spacieux et confortable, le condominium n'avait que quelques pièces, c'était loin d'être aussi gros que le manoir familial. Selon moi, ça ne nécessitait pas le passage régulier d'une bonniche. Mais bon, comme d'habitude, avec cette famille, je n'avais pas mon mot à dire!

Comme il l'avait dit, quinze minutes plus tard, Rob sonna à la porte. Je m'empressai d'aller lui ouvrir.

-Alors, c'est ici que les jeunes mariés sont supposés faire plein d'enfants?

-Ta gueule!

-Pourquoi ton époux n'est pas là?

Je lui racontai cette histoire de baisers et, attentif, il m'écouta. Rob pouvait parfois être extraverti, mais il savait aussi écouter quand il en était le temps. Voilà pourquoi il était mon meilleur ami depuis mes seize ans.

-C'est quoi son problème à ton mari? Finit-il par dire.

-J'en ai aucune idée! Crois-tu que je t'en parlerais si j'en savais quelque chose?!

Il se pinça les lèvres, pensif. Comme il ne disait rien, je me levai et me dirigeai vers le frigo.

-Tu veux quelque chose? Demandai-je.

C'est alors que mon regard se posa sur la bouteille de champagne laissé par les parents d'Elijah. C'était drôle, elle me paraissait déjà plus alléchante maintenant.

-Un bon petit cru pétillant et mousseux, ça te dit? Proposai-je.

-De l'alcool de riche? Ouais, amène ça toute suite!

Je refermai la porte du réfrigérateur du pied tout en sortant deux flûtes de l'armoire du haut. Je versai le liquide jusqu'à mi-verre avant de revenir vers Rob et de lui tendre. Il m'offrit un sourire qui s'étirait jusqu'à ses oreilles et trempa ses lèvres dans le champagne aux bulles voluptueuses. Je trinquai avec lui, puis l'imitai.

Je me dois de dire que cet alcool était un peu plus fort que je le pensais et que, avant que je m'en rende compte, j'étais déjà un peu pompette. Mais je ne l'aurais admis pour rien au monde! Et je n'étais pas le seul! C'est à ce moment-là que la conversation à pris une toute nouvelle tournure...

-Alors, tu as vraiment enchérit sur moi à cette soirée, dis? Fis-je après un hoquet.

-Pourquoi est-ce que je ne l'aurais pas fait? Une belle gueule comme toi...

Mon visage s'empourpra d'un seul coup.

-Combien?

-Alors, ça, non, je ne vais pas te le dire!

Il posa un doigt sur le haut de mon torse et le descendit entre mes pectoraux jusqu'à mon nombril.

-Mais sache que tu vaux cher, Dylan Ryan.

Un rire nerveux s'échappa entre mes lèvres.

-Arrête de plaisanter, dis-je timidement, je ne vaux pas autant que ça.

-Oh, que si! C'est que tu ne t'aies pas vu! Avec tes yeux bleus à damner un Saint et cette nuque sublime : on aurait envie d'y croquer!

Je déglutis et détournai la tête.

-Tu dis n'importe quoi!

-Non, je t'assure! Il faut vraiment que tu regardes ton joli minois plus souvent, toi!

-Arrête!

Il secoua la tête.

-Hum... Laisse-moi te le prouver, beauté. Tu vas voir que, moi, je sais honorer ta bouche, pas comme l'autre...

Il posa deux doigts dans le creux de mon cou et se rapprocha dangereusement de moi. À ce moment-là, mon cerveau était tellement embrouillé que je me trouvais dans l'incapacité de bouger ou même de réfléchir.

Sans que je ne m'en rende compte, ses lèvres se pressèrent doucement contre les miennes. Un baiser un vrai. Avec quelqu'un de consentant. Ça faisait longtemps que je n'avais pas ressenti cela. Pendant un moment, j'oubliai que j'embrassais mon meilleur ami et je me laissai prendre au jeu. C'était tellement agréable après tout.

Au moment même où nos lèvres étaient sur le point de se décoller, des pas se firent entendre dans le couloir du bloc, le bruit d'une serrure, puis enfin la porte qui s'ouvrait en grand. Du coin de l'œil, je vis Elijah qui se tenait dans le cadre de la porte, à la fois surpris et furieux.

Oh, merde. 

Love affairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant