Chapitre 11

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Chapitre 11.

-Elle appartenait à ma grand-mère.

-Il n'est pas question que je porte ça!

Elijah me présentait une bague en argent sertie d'un gros diamant. Je la trouvais beaucoup trop cher et voyante.

-Elle ira super bien avec ton collier.

Et c'est à ce moment-là que je me rendis compte que je n'avais pas enlevé le bijou qu'il m'avait offert après que j'aille fait l'erreur de signer son putain de contrat. Par réflexe, je portai ma main à mon cou pour le sentir sous mes doigts.

-Tu n'en aurais pas une autre... plus discrète.

-S'il te plaît, Dylan, c'est une tradition dans ma famille.

Je grimaçai. Elijah prit ma main et je le laissai faire. Tel un gentleman, il m'enfila l'anneau au doigt. J'observai ma main comme si un champignon y était poussé.

-J'ai l'air d'être une nana.

-Bien sûr que non!

-Elle appartenait à ta grand-mère, c'était une fille...

-Les bijoux sont unisexes et cette bague est magnifique : cesse donc de te plaindre!
-Alors pourquoi ce n'est pas toi qui la porte?

-Parce que c'est moi qui te l'offre et c'est toi qui entrera dans ma famille et qui portera mon nom.

-Autrement dit, je suis la fille du couple...

Elijah ne répondit pas et se contenta de sourire : un sourire qui voulait tout dire.

-Connard! Grinçai-je.

Et il éclata d'un rire franc. Estomaqué par son hilarité soudaine, je serrai les poings.

-Tu vas voir, je vais t'apprendre, moi!

Comme le rire d'Elijah redoublait, je lui sautai dessus et me retrouvai à califourchon sur lui, tenant ses poignets au-dessus de sa tête. Cependant, il ne se calmait pas.

-Merde, c'est quoi ton problème?!

Son rire cessa soudainement et il planta son regard dans le mien. Sa langue passa sensuellement sur ses lèvres, j'en eus des frissons.

-Hum... Dylan, tu sais que tu me donnes des idées, comme ça?

Je me braquai.

-Cause toujours! Je ne donne plus rien gratuitement, alors ne compte pas sur moi pour honorer mes vœux de jeune fiancé!

Je le lâchai et roulai sur le côté. Il haussa les épaules.

-Dommage, commenta-t-il simplement. Ça veut tout simplement dire qu'il me faudra prendre ce que je veux par la force..., rajouta-t-il après un silence.

J'eus à peine le temps de cligner des yeux qu'il se jeta à son tour sur moi. Je hoquetai. En cinq secondes, je me retrouvai exactement dans la même position que je l'avais mise quelques instants auparavant, complètement immobilisé sous son poids.

-Qu'est-ce que tu fous? Lâche-moi!

-La prochaine fois que tu te colles à moi comme ça, pense un peu plus aux conséquences de tes actes : ça pourrait t'éviter des... malentendus. J'ai tendance à facilement interpréter les invitations que l'on peut me faire...

Il relâcha sa prise sur mes poignets et j'en profitai aussitôt pour m'échapper, tout en le giflant au passage.

-Il n'y a plus de contrat qui tienne! Et même si je t'épouse, je m'en fiche : tu n'auras plus jamais mon corps, rentre-toi ça dans la cervelle!

Non, mais, il se prenait pour qui, celui-là? J'avais couché une fois avec lui pour de l'argent et j'acceptais de l'épouser par pitié, alors d'où il prenait son droit acquis de me mettre dans son lit?

-Il ne faut jamais dire jamais, Dylan. Tu n'as jamais entendu ça?

-Je sais très bien ce que je dis, mais merci quand même.

Je partis prendre un peu l'air en claquant la porte derrière moi. Sérieux, il m'énervait à toujours penser qu'il avait tous les droits sur moi. Je me demandais comment j'allais arriver à le supporter toute une vie si je peinais à le voir une heure. Pense à l'argent, Dylan, pense à l'argent...

***

Je fus d'une terrible mauvaise humeur les jours qui suivirent. Pourtant, tout autour de moi, les gens souriaient et me félicitaient pour mes fiançailles, tout le monde disait « Oh, ouais, il faut fêter ça! ». Personne ne savait vraiment ce qui se cachait là-dessous... Alors que tout le monde préparait le mariage qui devait avoir lieu dans une semaine, moi, je broyais du noir. Même si je ne voulais pas me l'avouer, tout au fond de moi, je connaissais exactement la raison de cette mauvaise humeur, c'était la scène qui s'était déroulée dans la chambre d'Elijah.

C'était parce que lorsqu'il m'avait plaqué sous lui, j'avais ressenti des centaines de frémissements, des frissons remontés le long de mon échine et mon cœur battre plus fort. Je n'étais pas supposé ressentir ce genre de chose, pas avec un homme et surtout pas avec Elijah. Ce n'était pas normal! J'en étais troublé, sans savoir quoi penser.

Elijah est devenu soudainement très occupé avec les préparatifs du mariage et avec la compagnie qui allait bientôt être transférée à son nom. Du coup, je ne l'avais pratiquement pas vu. C'était aussi bien. Je n'aurais pas su gérer si je l'avais croisé.

On m'a tenu à l'écart des préparatifs. Je soupçonnais Elijah d'en être le responsable. Les dépenses étaient probablement astronomiques et mon petit cœur aurait fait un bond hors de ma poitrine si j'avais vu la facture. Ça devait ressembler à quelque chose comme le salaire de toute une vie pour moi dépenser en une seule soirée.

La seule chose pour laquelle je pouvais me préparer, c'était le genre de petit cocktail chic que les parents d'Elijah avaient organisé en guise d'enterrement de vie de garçon et qui devait avoir lieu demain soir. Devoir me comporter comme un couple de tourtereaux amoureux avec Elijah devant autant de personnes me jetait les boules. J'avais peur que tout le monde perçoive notre mauvaise entente au premier coup d'œil.

Je devais être fort. Et surtout excellent comédien.  

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