Chapitre 5

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On va doucement entrer dans le vif de l'intrigue à partir de ce chapitre-ci ~

Chapitre 5.

Quand Elijah m'avait parlé du dîné avec ses parents, j'avais imaginé qu'il se déroulerait dans un somptueux manoir avec de la vaisselle en or. Je n'étais pas loin de la vérité. Le manoir était plutôt un petit château et la vaisselle était en porcelaine, ce qui était tout aussi cher et prestigieux.

-Ne parle pas de notre contrat devant mes parents ou qui que ce soit d'autre à l'intérieur, me dit Elijah juste avant d'entrer dans le palace qui lui sert de résidence.

Habituellement, j'aurais fait à ma tête, mais cette fois était différente : je ne tenais pas à ce que mon contrat se finisse à peine commencé et avant que j'aille pu mettre la main sur mon pognon. Elijah avait été clair à ce sujet, il déposerait la moitié de l'argent dans mon compte à mi-année et le reste à la fin. Il avait repris le chèque en disant que ce n'était que de la poudre aux yeux, simplement pour me montrer et que je ne serais pas aussi docile qu'il le souhaitait si j'avais tout l'argent dès le départ. J'avais grogné mon mécontentement, mais l'avais laissé faire. De toute manière, c'était lui le riche, celui qui tenait le gros bout du bâton. Moi, j'étais juste le pauvre, le soumis.

Tout ça pour dire que nous sommes entrer dans le château bucolique, puis un majordome a salué Elijah d'un signe de tête respectueux.

-Bonjour, Mr. Blackwood.

-Bonjour, Samuel.

-Vous avez un invité aujourd'hui? C'est rare de votre part, monsieur.

-Oui, je vous présente Dylan.

J'offris un sourire crispé en guise de salutation.

-Souhaitez-vous que j'en informe vos parents?

-Non, mais assurez-vous que la table soit montée pour quatre.

-Bien sûr.

Nous passâmes devant l'homme aux petits yeux et au costume en queue de pie pour rejoindre ce qui ressemblait à la salle à manger. Chaque couloir, chaque pièce était plus chic que la précédente. Entre la boiserie, les moulures et les ornements, je n'en revenais tout simplement pas.

Assis à la grande table pouvant facilement accueillir douze convives, mais dressée pour autre, il y avait déjà une femme et un homme. La femme devait avoir autour de 45 ans et était fort belle pour son âge; avec des pommettes hautes et des courbes gracieuses. Elle ressemblait beaucoup à Elijah. Quant à l'homme, il avait les cheveux gris, presque blanc et des rides de vieillesses apparaissaient sur son front et sur les côtés de ses yeux. Il était probablement plus âgé que sa femme. Rien qu'en regardant son visage, on pouvait se demander s'il lui était déjà arrivé de sourire; il semblait tout ce qu'il y avait de plus sérieux et glacial. Elijah tirait sûrement son caractère colérique de lui.

-Père, je vous présente mon... (il sembla hésiter sur le terme à employer, comme s'il avait peur de la réaction de son patriarche) petit-ami, Dylan.

Un froid s'abattit sur la salle. Moi, j'étais traumatisé : Elijah vouvoyait son père? Je n'y comprenais rien. Moi, mon père, je le tutoyais et je l'appelais « papa ».

-Voyons, ce n'est pas sérieux, Elijah, fit sa mère en mettant fin au silence qui s'était installé. Viens t'asseoir avec ton ami.

Ami? Elijah venait de me présenter comme étant son petit-ami et elle me traitait comme si j'étais un simple ami? Moi, ça ne me dérangeait pas, mais je trouvais ça bizarre quand même. Prudent, Elijah pris place à la table et je m'assis près de lui. Peu de temps après, des serviteurs déposèrent des assiettes fumantes devant chacun d'eux. Le fumet des plats étaient délicieux.

-Alors, de quoi vouliez-vous me parler, père?

-Nous avons fini par trouver une prétendante.

-C'est la fille du premier ministre, rajouta Mme. Blackwood, j'ai eu la chance de la rencontrer récemment : tu verras, elle est absolument adorable. J'ai aidé ton père à la choisir, sachant que tu aimes les blondes.

Je sentis mes joues roussirent.

-Père, mère, je suis déjà en couple. Je ne veux pas me marier, même si je suis certain que cette fille est ravissante. Ne parlez pas de ça devant Dylan, s'il vous plaît.

Elijah parlait avec prudence, comme s'il était effrayé des conséquences que pourraient avoir ses paroles. Alors qu'il s'était montré rude, narquois et moqueur avec moi, le voilà qui était complètement soumis face à ses parents. C'était un changement de personnalité assez surprenant.

-Tu sais, Elijah, commença doucement sa mère, à ton âge, il est normal de faire des... expériences, mais tu ne peux pas bâtir une famille solide de cette manière. Elle s'appelle Kathie, tu dois au moins la rencontrer.

-Mais, je...

-Il n'y a pas de mais! Tonna son père en frappant son poing sur la table. Tu la rencontreras et tu la marieras, ce sera bon pour les relations de la multinationale, point final!

Elijah baissa les yeux instantanément, comme pris en faute, honteux.

-D'accord. Pardonnez-moi, père.

Quoi? Il se soumettait? Sans rien dire? Je clignai frénétiquement des yeux, n'arrivant pas à y croire. Elijah avait dis à ses parents qu'il sortait avec moi et ces derniers insistaient pour qu'il rencontre une fille devant moi? C'était ridicule! Je fus incapable de contenir ma colère plus longtemps. Je me levai d'un coup et fixai le père d'Elijah droit dans les yeux.

-Écoutez, monsieur Blackwood.

Elijah me jeta un regard effrayé.

-Dylan! Qu'est-ce que tu fais?

Je ne l'écoutai et et continuai sur ma lancée.

-Je sors avec votre fils et si ça ne vous plaît pas, ce n'est pas mon problème! Il est majeur et vacciné et vous n'êtes aucunement en droit de choisir avec qui il passera sa vie, bon sang! Il est en droit d'aimer qui il veut sans que vous ayez votre mot à dire là-dedans! Arrêtez d'être aussi étroit d'esprit ou votre fils ne sera jamais heureux!

Essoufflé, je me rassis, puis plantai ma fourchette dans le repas, avant d'engouffrer une bouchée. Aussi bouche-bée l'un que l'autre, Elijah et son père me fixaient. Je n'en avais rien à faire. Je priais seulement pour que mon contrat ne prenne pas fin à cause de mon petit élan de colère.

-Nous aurons une discussion ce soir, Elijah, se contenta de dire l'homme.

Je vis, presque imperceptible, un frisson parcourir l'échine du bun.

-Très bien, père.

Et le repas reprit bon train.

La mère d'Elijah avait un grand sourire aux lèvres et me posa beaucoup de questions. Elle voulait savoir ce que je faisais dans la vie – je répondis que c'était top secret avec un sourire charmeur, mais que j'allais gagner cher pour mes services et cela parut la convaincre –, où je vivais – avec l'homme que j'aimais (Elijah s'était raidit à cette affirmation et ça m'avait amusé) – et depuis combien de temps je sortais avec son fils. Elle semblait accepter la pseudo relation entre moi et Elijah bien plus facilement que son mari.  

Love affairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant