Chapitre 4

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Chapitre 4.

Quand j'ouvris les yeux, la première chose qui me frappa ce fut un fulgurant mal de hanche. Je grinçai des dents et roulai dans le lit où j'étais seul.

-Merde, je suis brisé.

Je finis par m'asseoir, adossé au mur et je vis Elijah habillé de pied en cap assis sur un sofa du petit salon aménagé à même la chambre. Sur la table basse, il y avait un papier et un stylo.

-Ah, tu es réveillé.

-Bien vu, Sherlock, me moquai-je avec ironie.

-Viens ici. À moins que tu ne puisses pas marcher?

Il m'offrit un grand sourire narquois à son tour. Prenant le défi au pied de la lettre, je me glissai au bas du livre et me tins sur mes deux jambes vacillantes. Ça faisait un mal de chien et j'avais l'air d'un Bambi sur la glace, mais je réussis tout de même à rejoindre Elijah. Je pris place juste devant lui.

-Qu'est-ce que tu veux? Le temps pour lequel tu as payé avec moi est terminé.

-Je veux te proposer un autre contrat : je veux te payer beaucoup d'autres temps.

-Hum..., fis-je avec suspicion. Concrètement, ça veut dire quoi?

-Un an. Je vais te payer que tu sois à moi un an durant. Tu seras nourris, logé et habillé et, en échange, tu me donneras ton corps qu'importe où et quand je le demanderai.

-J'ai une vie à moi déjà, je ne suis pas intéressé, répliquai-je aussitôt, peu enclin à vouloir abandonner ma liberté.

-Tu n'as pas encore vu le montant.

Il poussa dans ma direction le contrat et un chèque. Je le pris entre mes doigts et je demeurai bouche-bée : c'était un montant à six chiffres et ce n'était pas 100 000. J'étouffai un juron.

-Tellement d'argent à perdre..., me contentais-je de souffler.

Comment un homme pouvait-il avoir autant d'argent qu'il était rendu à le dépenser de cette façon? D'une manière totalement irréfléchie, sur un coup de tête, juste comme ça.

-Non, tellement d'argent à gagner pour toi.

C'était comme pour la vente aux enchères, en d'autres circonstances, j'aurais refusé sans la moindre hésitation, mais j'étais toujours aussi fauché malgré l'argent gagné de hier soir... Avec le montant que me proposait Elijah, j'aurais assez pour me sortir de la misère, recommencer ma vie. Un an, ce n'était rien... Ou presque.

À contrecœur, j'agrippai le stylo posé près du contrat et je signai le bout de papier sans même prendre le temps de le lire, devinant déjà tout ce qu'il pouvait bien contenir. Voilà, je venais de littéralement vendre mon corps à un fils de riche. Était-il possible de tomber encore plus bas?

Elijah repris le contrat, le plia en quatre, puis le glissa dans la poche intérieur de son veston Armani. À plus de 500$ le veston, voilà une autre manière complètement folle de perdre de l'argent. Je lui jetai un regard tout ce qu'il y avait de plu mauvais dans mon répertoire.

-Tu penses que ma vie n'est qu'une succession de facilités depuis que je suis dans un berceau, non? Après un an passé à mes côtés, tu vas peut-être mesurer la peser tes mots la prochaine fois que tu les emploieras. J'ai probablement plus travailler que toi en un mois que toi en toute ta vie.

Venant se planter devant moi, il me regarda droit dans les yeux tout en détachant le collier qui était toujours attaché à mon cou.

-J'ai toujours détesté ce genre de chose, j'en ai un bien mieux que ça pour marquer ma propriété.

Il sortit de son veston onéreux un petit écrin de velours et, l'ouvrant, il dévoila une superbe chaîne au bout de laquelle pendait un diamant resplendissant. À lui seul, le collier devait valoir plus que tous mes avoirs réunis.

-Je ne veux pas porter ça, me refusais-je instantanément.

-Tu ne peux pas refuser. C'est dans une clause du contrat que tu n'as pas lu. Tu as besoin que je te cite la partie qui en parle?

Je fronçai les sourcils tout en grimaçant. Il me prenait pour un idiot ou quoi? Foutu gosse de riche!

-Non.

Satisfait, il attacha le bijou autour de ma gorge, s'assurant que le joyaux retombe bien au creux de mon cou.

-Magnifique, conclu-t-il en se reculant.

Ma seule satisfaction, c'était de savoir que quand cette année serait finie, je pourrais sans doute revendre ce bijou pour pas mal.

-Bon, je suppose que c'est le moment où je te saute dans les bras et que je t'embrasse en te remerciant pour ce si beau cadeau?

-Non, la seule chose que je n'accepte pas de faire, c'est d'embrasser. Ne m'embrasse jamais où le contrat prendra fin. (Il marqua une pause, se pinçant l'arête du nez.) Sérieusement, je suis en train de me dire qu'il faudra que je t'en fasse une copie pour que tu la lises en lecture de chevet.

Ouais, moi aussi, je commençais à penser que j'aurais mieux fait de lire ce fichu bout de papier, finalement.

-De toute manière, grommelais-je, jamais je n'aurais envie de t'embrasser.

-Tant mieux, notre problème est réglé, alors.

-On fait quoi, maintenant?

-On va chez-moi. Mes parents organisent un dîner aujourd'hui et ta présence tombe à pic.

Oh non! Un dîner avec plein de riches ne sachant pas quoi faire de leur argent, j'allais finir par développer une allergie!

Love affairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant