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Encore des regards moqueurs des gens dans les couloirs de l'école, encore des insultes sur moi, encore des bousculades qui me font tomber à terre, encore des bleus sur mes jambes, encore les collants déchirés et les genoux égratignés, encore des élèves qui marchent sur mes papiers et donnent des coups de pieds sur mes cahiers, encore des surveillants qui font circuler les harcelants, encore de l'aide des adultes, encore de retour dans le bureau du directeur. Encore et encore, vous comprenez?

- il faudrait peut-être... songer que tu changes d'école, me dit le directeur, encore une fois.

- vous me l'avez déjà proposé... encore, soupirais-je. Vous savez que je ne peux pas, c'est la seule école polyvalente de la ville. Je devrai déménager et mes parents... ne peuvent pas.

- oui je sais bien... mais à cause de vôtre condition, je ne peux rien y faire, me répondit-il en machouillant son stylos déjà bien mordu. Il faudrait que je convoite un rendez-vous avec tes parents, Miss Oka.

- et vous savez très bien qu'ils annuleront à la dernière minute... encore, je répondis en regardant ailleurs, énervée.

- peut-être bien. J'ai l'impression que vous tenez à rester malgré...

- je suis habituée, lui coupais-je. Après tout, c'est ma dernière année et ça achève.

- vous croyez tenir? arquait-il un sourcil.

- peut-être bien, je tirais mes manches derrière le bureau.

-bien alors... je laisserai encore un surveillant non loin de vous, se lève-t-il pour me montrer la sortie.

Je pris mon sac et sortis sans même lui jeter un coup d'oeil ou faire un mince sourire de politesse. Non, je ne voulais pas rester dans cette école encore longtemps mais je n'avais pas le choix de refuser.

Je sortis du bureau à pas pressés et me dirigeais directement à mon cour. Comme tous les autres cours, je ne prêtais pas attention au professeur qui parlait des priorités géométriques, encore une fois comme à chaque année. C'est à ces moments que je prenais mon cahier vert et y dessinais. On disait que mes dessins sont macabres et sombres, mais je ne faisais que des dessins qui représentaient mon esprit. Je recevais des fois des lettres d'insultes ou des menaces ou même des fausses déclarations d'amour pour me prendre dans un piège qui ne marchera jamais. Ces déclarations venaient toujours de Brian, un jour, je croyais qu'il était sincère mais j'ai vu son jeu assez rapidement. Des fois j'en conservais car ses lettres semblent si sincères que je pourrais y croire donc je fais semblant... quelques fois.. elles sont réelles et me disais que ça pouvait m'arriver un jour, pour de vrai. Je les cachais bien dans un tiroir de ma chambre, où que ma mère ne pouvait pas trouver. Ma mère et moi s'entendions pas très bien, pareil avec mon père. Il n'y a jamais eu de chimie, seulement des embrouilles. Ils ne prenaient pas trop d'attention sur moi et ils partaient loin sans m'avertir de quoique ce soit. Je les aimais bien quand j'étais petite, mais rendue vers l'adolescence, j'ai eu la brillante idée de ne faire qu'à ma tête et de perdre tous ce que j'aimais et rêvais. Depuis ce que j'ai fait l'été passé, la gaffe qui a marqué ma vie à jamais, j'avais perdu tout contact avec les gens que j'aimais, j'avais perdu l'amour de mes parents, j'avais perdu le droit de liberté, j'avais perdu mes rêves... C'était ensuite à la douleur physique qui est venue embrasser mes bras, j'avais réussi à arrêter mais ça n'avait pas duré longtemps. Maintenant je décide d'ignorer tout ce qui m'entoure, me concentrer juste sur moi et mes dessins.

Je serrai mon macaron en smiley et pris une grande respiration, j'étais maintenant revenue chez moi, j'étais devant la porte. Je rentais discrètement pour être la plus invisible que possible, encore. Arriver dans ma chambre, je jetais mon sac d'école sur mon lit et défaisais ma queue de cheval. C'est après une heure de dessiné les visages que je hais le plus, je reçus un message texte.

"16:35 mardi
Inconnu
Rejoins moi au parc stp. C'est très important... je te promets que je ne te ferai rien, il y a plein de gens ici, rien ne peux t'arriver."

Je riais à ce message con, on croyait vraiment que j'aurais cru à ça? Je fermais mon téléphone. Et puis quoi, comment on a pu avoir mon numéro et comment je pourrais faire confiance à un inconnu. Les minutes passèrent et j'avais de la difficulté à me concentrer, je regardais mon téléphone à tout les minutes. J'hésitais beaucoup, je suis d'une nature curieuse, je reçus encore un message. Il disait de venir maintenant ou jamais. Je stressais beaucoup à l'idée d'y aller, mais quoi bon, je ne crois pas qu'il peut m'arriver de quoi dans un endroit public. Je changeais mes vêtements pour un hoodie gris et des shorts noirs. J'en profitais en descendant les marches pour me faire un chignon. J'hurlais à mes parents que je sortais pas longtemps et finalement franchis le seuil de porte puis me retrouvais à l'extérieur. À chaque pas que je faisais, je regrettais encore mon choix. C'est en arrivant au parc que je remarquais qu'il y avait personne. Je me maudis d'y avoir cru. Je m'assois sur un banc pour une pause de ma marche. C'est quand soudain, quelqu'un me mit un mouchoir couvrant ma bouche et mon nez puis je me sentis très fatiguée. Mes paupières se fermaient toutes seules. J'arrêtais de me débattre et j'entendis une voix que je connais très bien me souffler dans le cou:

- fais dodo, Selena.

Miss Bloody PainterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant