chapitre 3

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Le mercredi, je n'étais pas allé en cours. J'avais prétexté à mes tuteurs que j'étais malade, et avec ma situation mentale ils n'ont pas fait autrement que de me croire. Je ne suis même pas sorti de ma chambre pour le dîner et heureusement, parce que Jin avait ramené sa poupée Barbie à la maison.

Le jeudi, même schéma. Je sais que je ne pourrai pas jouer à ce jeu encore longtemps, mais de toute façon, je n'aurai qu'à aller en cours demain. Cependant, j'ai vraiment insisté sur le fait que je voulais aller voir mon psychologue. Pour une fois j'étais pris d'une soudaine envie de me confier à lui. Je ne faisais plus de crises psychotiques depuis deux mois à présent, alors qu'est-ce qui faisait déclencher les deux dernières ? Si on peut appeler ça des crises...

Je me repasse en boucle cette satanée phrase dans ma tête.

Tu ne veux pas de moi. Bah non, en effet. Je ne vais pas te laisser tranquille. Tu crois que je suis ta bonne action de l'année, ou quoi ?!

Peut-être que je devrais le laisser faire. Le laisser croire qu'il fait une bonne action en me parlant et en m'accordant de l'attention jusqu'au moment où il se lassera. C'est ce que tout le monde fait. Ce garçon ne va pas faire exception à la règle. Je me demande juste quelle bulle a explosé dans son cerveau pour qu'il ''s'intéresse'' soudainement à moi. Non. Je ne change pas d'idée, je pense que c'est un pari avec ses potes. Ça me donne envie de vomir rien que d'y penser.

Je ne suis pas une énième victime. Bon. Je suis peut-être une victime de ce que l'on appelle ''la vie'' mais je n'ai jamais cherché à attirer la sympathie et encore moins la pitié. Je ne me suis jamais plains et ce n'est pas à dix-huit ans que ça va commencer. Ce que je sais en tout cas, c'est que je ne suis pas une victime face aux gens. S'ils se trouvent marrant tous les cinq, tant mieux, mais ils n'obtiendront pas de larmes et de supplications venant de ma part. Jamais.

゚・: ゚・:

Je me lève finalement de mon lit, parce que l'heure de mon rendez-vous chez Maeda est dans une quarantaine de minutes. Et puis je dois m'y prendre d'avance, cette fois mon oncle n'aura pas le temps de passer par la maison pour venir me chercher. Donc je dois prendre le taxi et Dieu sait que les taxis aiment prendre leur temps. J'ai une plus grande marge de manœuvre quand j'en prends un au lycée.

Et comme cette fois, je ne porte pas mon superbe uniforme (notons l'ironie), je dois m'habiller et avoir l'air un minimum soigné. Je vais faire assez simple, je mets un t-shirt blanc avec un bomber de couleur kaki par dessus. Une paire de slim prise au hasard, de couleur noire puis une paire de Dr. Martens. Le tour est joué et je suis pratiquement sûr qu'on ne va pas se dire ''Ohhhh c'est le garçon des rues''. À croire que quelqu'un dans ce cabinet sait d'où je viens, c'est-à-dire dans le fond d'une poubelle. Ridicule.

Quand je pousse la porte du cabinet de mon psychologue, la même chose me frappe. Le garçon aux cheveux verts, beaucoup plus fades que lundi dernier, est là à attendre en regardant ses pieds. Pourquoi est-ce qu'il est toujours là, avant moi, alors que je passe en premier ? Et pourquoi je me pose ce genre de question alors que j'en ai que faire des gens qui m'entourent ? C'est son problème s'il se pointe une heure à l'avance, pas le mien...

Mon téléphone se met à vibrer, me signalant la réception d'un nouveau SMS. Le numéro de téléphone qui s'affiche m'est totalement inconnu, en même temps je n'ai pas grand monde dans mon répertoire...

« ??? : viens chez moi demain stp

hoseok : t qui  »

Oui j'ai un peu la flemme de bien écrire. Surtout avec un inconnu.

« ??? : c'est jimin

sounds like a phobiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant