Le bruit de mes bottes contre le bitume de la ruelle, brise le silence qui règne dans cet endroit aux rêves souillés. L'endroit est étroit et mal entretenu, il faut contourner les poubelles containers pour pouvoir y circuler avec plus d'aisance. Le bruit des automobiles et des sirènes font écho avec le son de ma démarche lente et nonchalante. Je suis plus qu'à l'aise dans cet endroit qui fut, pendant très longtemps, mon refuge. Les ruelles sont mon royaume, ma mère, ma patrie. Je n'appartiens qu'à elles et à personne d'autre. Les bâtisses qui se dressent pour former cet endroit exigu et beaucoup trop souvent redouté, renferment tous mes secrets, mon passé et mon histoire. C'est la maîtresse du secret de mes origines. Et personne n'a d'intérêt à en savoir plus.
C'est pour cette raison que je ne crains pas le noir ou même de marcher seul dans les ruelles de ce quartier. Je sais ce que je viens y faire et surtout, qui je viens y retrouver. Car la réponse est toute simple, je viens y rejoindre mon unité. C'est comme ça que j'appelle ces enculés que je dois me coltiner à longueur de journée. C'est aussi cette bande de voyous que je considère comme mes amis, mais par-dessus le marché, ma nouvelle famille.
Avec la mort de mes deux parents, je me suis retrouvé maître de mon passé. Plus besoin de vivre dans l'ombre de mes vieux fantômes, ni même d'être le reflet des anciennes erreurs de ceux qui m'ont donné la vie. Avec la disparition du dernier membre de ce que j'aurais considéré comme ma famille, j'ai décidé de faire table rase sur mon histoire. J'ai décidé de ne plus être le fils de cette prostitué bas de gamme, encore moins le fils de cet alcoolique narcotique qui se devait la peau des fesses envers ses fournisseurs. J'ai décidé de ré-écrire mon histoire, à ma propre façon et personne ne peut rien trouver à redire là-dessus.
Le fait est, que, dans le milieu où je viens, il n'y a aucun choix qui s'impose à vous. C'est soit noir, soit blanc. Et pour faire le « métier » que je fais, tu ne peux pas faire semblant. On le voit au visage, à l'essence même, si vous êtes une personne issue des beaux quartiers ou si vous avez grandi à la dure. Je n'ai pas eu besoin d'être le fils d'un tel ou d'une telle pour me faire ma place ici. Ils l'ont senti. Je suis un garçon des rues, rien de plus et rien de moins. J'ai repris le surnom qu'on me donnait, quand j'étais tout petit. Mais après plusieurs mois, à gravir quelques échelons en prouvant ma valeur et surtout mon talent pour embobiner les gens, on a décidé de changer mon surnom. Le prince des rues.
Je suis un dealer de drogue. Au regard de mon apparence physique, bien soignée et passablement correcte, on m'a octroyé le poste de vendeur de drogue dans les beaux quartiers de Séoul. Parce que je suis le portrait même d'un jeune homme qui passe inaperçu. Bien sûr, au tout début, on m'a jeté dans ce district comme un petit poisson dans une marre de requin. Pour voir ce que je valais, tout simplement. J'ai vite attisé la curiosité avec mon flegme légendaire et mon aisance à attraper les plus gros poissons. Pas une fois, j'ai risqué de me faire prendre par une voiture de patrouille. Bien évidemment, j'ai dû changer du tout au tout ma manière de m'habiller, pour passer inaperçu. La plus grande partie de mes premières dépenses, s'est trouvée à être dans les vêtements. Pas question de ne pas porter des fringues de marques. Directement j'aurais été repéré, et je n'aurais pas fait vieux os. J'avais même teint mes cheveux en noir, pour faire plus passe-partout.
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sounds like a phobia
Fanfiction« J'envie les gens. Parfois il m'arrive d'imaginer que j'ai la possibilité d'échanger ma vie avec celle d'un autre. Ce serait tellement plus facile, d'échanger mon passé avec celui de n'importe qui ayant passablement une enfance heureuse. Je ne dema...