Chapitre 14

95 17 1
                                    

Trente septembre

《Ce matin, je me lève difficilement, et me rends dans la salle de bain, ou le supplice de la balance m'attend, je monte dessus en fermant les yeux, et finis par baisser à contre cœur les yeux pour regarder : cinquante-deux virgule huit kilogrammes, un poids excessif étant donné que hier soir je n'ai pas mangé, comme chaque matin précédent je ne mange qu'un bout de pain qui me rassasie totalement, surtout que je n'ai pas le choix, je dois limiter la quantité dans chaque repas. Ce matin j'ai l'oral de mon examen d'anglais (PET), je serais à la maison pour manger, je vais donc pourvoir contrôler la quantité à ma guise. Oral passé correctement, je rentre chez moi et réfléchis à ce que je pourrais manger, une pomme ? On en a plus. Un yaourt ? J'ai peur d'avoir faim après. Un café ? Oui, voilà je vais juste prendre un café, un café avec un verre de jus d'orange pour les vitamines. Avant de manger, puisque je souhaite repousser le moment fatidique de manger le plus loin et le plus longtemps possible, je fais quinze minutes d'abdominaux, je les finis difficilement. Ça brûle un peu, mais je me rassure en me disant que c'est pour mon bien et me décide à aller préparer mon café. J'ingurgite à contre cœur les deux liquides sachant pertinemment qu'en même temps les kilos arrivent. Ayant peur de voir arriver la faim, je vais dans ma chambre regarder un film, et étonnamment à aucun moment la faim n'apparaît et même une envie de vomir, comme si j'avais trop mangé, me viens. A la fin du film je décide de dormir, cela me fera passer plus vite le temps où je ne mange rien. Seulement une heure après, je me réveille et n'arrive plus à me rendormir, je dois me lever et sortir le chien. L'envie de manger n'est pas présente, même si je l'attends contre mon grès. De la savoir là, quelque part, à attendre de me tordre l'estomac, me forçant à ingurgiter quelque chose en plus, me fais peur, oui voilà, la faim m'effraie, elle est la cause des ces grosses cuisses, de ces gros bras, de ces gros mollets, de ce ventre énorme, de ces os des hanches que l'on ne voit pas à part quand je rentre mon ventre à me faire vomir, de ces clavicules que l'on distinguent à peine, des ces côtes que l'on voit que lorsque je me contorsionne, elle est la cause d'une grande partie de mon malheur, ne serait t-il pas formidable de ne jamais avoir faim, ou bien avoir juste assez faim dans les intervalles des repas? Ce besoin de se nourrir me pourrit l'existence.》

Petit PapillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant