Chapitre 24

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Dix Février
Chère journal aujourd'hui j'ai encore manger toute seule, enfin manger, pas vraiment j'ai juste pris un plateau et je suis allée directement le mettre à nettoyer.
Les gens me regardaient bizarrement mais je m'en fous, bientôt ils verront à quel point je suis maigre et à quel point c'est magnifique. À quel point je suis jolie maintenant.
La journée à été longue comme à chaque fois mais le fait de penser que rentrer chez moi je pourrais faire glisser ma lame sur mes bras est un réconfort. Ne plus ressentir la douleur, ne plus souffrir, oublier l'espace d'un instant le monde qui m'entoure, mon beau-père, ma mère, mon père, mes soeurs, les gens du collège, les profs, les médecins, ma grosseur. Tout, tout oublier pour se libérer, se vider de toute ses énergies négatives, ce mal-être. J'aimerai juste partir, m'envoler et ne plus jamais revenir.
Et pourtant demain personne ne verra rien, j'aurai un grand sourire. Je dirai juste que je suis fatigué à ma famille. Que je ne dors pas très bien.. Parce que tout garder pour moi me donne l'impression de tout contrôler, de tenir le cours de ma vie encore un peu entre mes mains.

Je suis là, chaque soir dans ma chambre. Mes yeux remplies de larmes et mes bras remplies de marques, je m'en veux. Pourquoi ? Mais pourquoi ai-je fait ça ?
Je m'en veux encore plus donc je continue. Chaque nouveau trait est de plus en plus grand, de plus en plus profond. J'aimerais arrêter, j'aimerais que la vie soit comme avant, seulement ce n'est pas possible donc je continue chaque jour un peu plus.
Ma soeur le découvre, me demande ce que c'est, elle m'engueule pour ce que je viens de faire, je m'en veux donc moi aussi un peu plus et je lui promet de ne pas recommencer, jusqu'au jour où je ne tiens pas, c'est plus fort que moi. Je ne veux pas reposer ma main sur cette lame et refaire ce dont mes bras ont connu malheureusement je le fais. Mais ce soir là, le trait n'est pas comme d'habitude, il est beaucoup trop long et beaucoup trop profond. Je remarque que je perd beaucoup trop de sang. Ma tête tourne, j'ai mal. Je me sens partir petit à petit. Je me sens faible, vide, puis tout disparaît. Je me sens légère, joyeuse, sublime, alors c'est ça la mort? Il faut croire que c'est mieux que la vie. Je comprends les gens qui se mettent en danger chaque jour.
Mais je me retrouves à l'hôpital, avec des marques que je garderai à vie..
Première hospitalisation.
Quand j'ouvre les yeux mes mains sont attachés, je ne peux plus bouger. Je suis emprisonnée. J'ai mal, tellement mal au poignets, aux cuisses, au ventre, au bras, au cou.. de partout, là ou chaque cicatrice me fais remonter toute la douleur que j'encaisse chaque jour. Elle revient et j'aimerais juste que ça s'arrête, j'aimerais juste casser le miroir à côté et m'enfoncer le verre jusqu'à ma chair. Jusqu'à que je sois vidée et soulagée de cette douleur accablante qui me tue de l'intérieur.
Et la j'aperçois ma mère.
Mon père.
Ma petite sœur.
Mon autre petite sœur.
Ma grande sœur.
Ils sont tous la avec leur putain de regards de chien qui me donnent envie de leur cracher à la gueule.

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