Petit Papillon

Chapitre 15

Quatorze octobre

《Se couper encore et encore, se sentir prisonnière de cette douleur, de cette couleur, de ce soulagement qui nous envahit durant la très courte durée de la douleur faite par la coupure. Ne plus rien ressentir, la douleur nous a quitté, il ne nous reste plus que du sang à moitié séché, étant avide de cette douleur et de cette coulée de sang on recommence, sans vraiment savoir pourquoi, c'est juste notre corps qui nous le réclame, il en besoin pour fonctionner correctement. Il a besoin de souffrir pour nous permettre à nous de nous sentir mieux quelques seconde. On se fait à chaque fois avoir, on se dit que là ce sera la bonne, la dernière, celle qui nous fera nous sentir mieux pour de bon, celle qui nous sortira de cet enfer, mais non, tout recommence, sans cesse. On est bloqué, foutus, déjà mort, pourquoi alors nous empêcher de nous tuer si nous trouvons que nous souffrons trop et que nous sommes prisonnier de nous même ? Oui nous même, pas quelqu'un pour lequel on peut se dire que si l'on partira un jour de cette ville, de ce pays on ne le reverras jamais, non là le bourreau n'est autre que nous, on aura beau quitter, la ville, le pays, le continent, rien ne nous séparera, la seule chose qu'il nous reste à faire c'est de quitter ce monde, faire les adieux les plus humbles qui soient, les plus vrai qui soient, les plus sincères et partir, pour aller se reposer, éternellement, oui, voilà la clef, le repos éternel, celui qui ne nous feras plus souffrir, ne nous permettra plus jamais de laisser échapper des larmes de nos yeux irritant nos joues. Nos yeux en ont marre d'être rouge, de laisser couler des larmes, parce que oui, ces yeux sont exactement la même chose que lorsque l'on se coupe, dans le sang qui dégouline de notre bras, dans la larmes qui dégouline de notre œil, toute la tristesse que l'on garde en nous, sors, dans l'espoir de ne plus jamais la ressentir. Les gens comme nous n'ont certainement pas le droit au bonheur.》