Chapitre 28

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Juillet
Mon téléphone a sonner.
C'était Audric.

《- Salut..
- Salut
- J'appelle juste pour avoir des nouvelles, savoir ce que t'es devenu..
-Depuis que t'es parti ?! J'ai noyé mes yeux dans l'alcool. Et mon foie avec. Je me suis bouffée les doigts. A me ronger les ongles. Je ne dors que trois heures par nuit. Je ne rêve plus. J'ai les cloisons nasales en friches. Tu sais bien. La blanche, en poudre. J'ai pensé à disparaître avec une balle. Ou plusieurs. J'ai enterré mon cœur. Et tous les sentiments qui vont avec. J'ai fait pleurer ma mère. Je suis tombée sur tes lettres. J'ai pleuré. J'ai voulu les brûler. Je l'ai pas fais. J'ai pleuré. Encore. Puis je me suis asséchée. J'ai essayé d'oublier aussi. J'avais ton odeur sur ma peau. Tous les jours. Je me suis enfermée dans un trou à rat. J'ai étranglé mes souvenirs. Voler la haine aux autres. Je ne parle plus de nous. Il reste un souvenir. J'ai couru. Pendant des heures. Après quoi ? Un souvenir. Un geste de toi. Pauvre idiote. J'ai fini les pieds en sang. Eu un accident de voiture. Une pédale enfoncée sur un accélérateur. Un mur. Les pompiers arrivés trop vite. Pas eu le temps de crever. J'ai passé une heure dans le coma. Je crois bien que j'y étais bien mieux. J'ai retracé toutes les façons de me foutre en l'air. J'en ai même oublié comment je m'appelle. Alors ne me demande pas.
J'aurais aimé pouvoir te dire que j'ai arrêter de compter. Que je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai plus de nouvelles de toi. Que les jours défilent sans que je ne souffre de ton absence. Mais tu sais que je n'ai jamais su mentir. Est-ce que ça pourrait faire une différence si je te disais que personne au monde ne pourra jamais t'aimer autant que je t'aime ?
Je n'avais pas prévu qu'un jour je te perdrais. Dans une autre vie, je t'aurais retenu. De sorte que je n'aurais pas besoin de dire que tu étais celui qui est parti. J'aurais du te dire ce que tu représentais pour moi. Parce que maintenant j'en paye le prix.
Je voulais seulement te dire... Te dire que ma vie est toujours pleine de toi et que mille fois par jour, je t'envoie mes pensées dans l'espoir qu'elles t'atteignent. Te dire que sans toi je meurs à petit feu, parce que tu es mon véritable point d'ancrage. Te dire que j'ai tout gardé de nous : nos chassés-croisés, nos souffles qui s'emmêlent, nos abandons, notre lumière, et que tout reste en moi et me contamine comme une infection dont je refuse de guérir. Te dire que j'ai essayé de te fuir, mais que tout me ramène à toi.
Aimer peu parfois rendre fou, stupide, naïf, désarmé, perdu. Aimer c'est aussi souffrir, parce que l'autre est absent, parce que l'autre ne nous aime pas, parce que l'autre ne nous aime plus. Peut-on parler d'amour quand celui-ci n'est pas réciproque, peut-on aimer tout seul, pourquoi continue-t-on d'aimer quand on sait que c'est inutile, que ça ne mène à rien, que ça ne nous rend tout simplement malheureux. Quand quelque chose nous fais mal une fois en général on ne recommence pas, alors pourquoi seul l'amour n'obéit pas à cette règle ?"
Et il a raccroché.

"La mort aurait été préférable. Beaucoup moins douloureuse. Jαmais je n'aurais penser ressentir une telle douleur. J'avais l'impression que l'on m'arrachait le cœur, qu'on me le brisait et qu'on y mettait le feu. C'était inhumain de devoir subir ceci, et pourtant, je le vivais en ce moment même." (Citation de Twilight)

Point de vue Audric
Les yeux en pleurs, le téléphone à la main, assis contre ma porte, la dernière lettre qu'elle m'avait écrite un matin, comme ça, sans aucune raison.

《 Je veux être celle à qui tu penses avant de t'endormir, et celle à qui tu rêves une fois endormie. Je veux que tu reconnaisses l'odeur de mon parfum à des kilomètres à la ronde, et que mon numéro de téléphone soit le premier sur ta liste. Je veux que tu sois fier de dire que je suis la tienne, et que tu parles de moi à tout tes amies. Je veux que tu me cherches partout où tu iras, et que tu m'hallucine partout où tu verras une fille aux cheveux comme les miens. Je veux pouvoir t'appeler à n'importe quel heure de la nuit quand ça ne va pas, et que la seule chose que tu me dises soit : "laisse moi dix minutes, j'arrive". Je veux qu'on puisse passer des heures sans parler, et que seulement la présence de l'autre nous suffit. Je veux être celle avec qui tu veux parler de tout et de rien, et que chaque moments que tu passeras avec moi, même s'il ne mènent a rien, te rendent heureux plus que tout. Je ne veux pas être ta vie au complet, seulement ton moment préféré. Je veux être celle à qui tu penses à chaque chanson d'amour, et que même si le temps avance, que tu ais encore ses papillons dans l'ventre en entendant mon nom. Que tu me dises, n'importe quand, à n'importe quel moment, que tu m'aimes, et que tu me serres dans tes bras chaque fois que tu me sentiras ailleurs. Que tu me serres la main très fort lorsque l'on marchera ensemble, comme pour me dire que tu ne veux pas me voir m'éloigner de toi. Que tu aies peur lorsque je te parlerai plus sec qu'à l'habitude, et que tu m'appelle tout de suite après pour me demander si tu as faite quelque chose de mal. Que tu fasses tout pour voir un sourire apparaître sur mon visage, et que si j'feel pas, il y aura quelque chose en toi qui n'iras pas aussi. Qu'a chaque fois qu'on se disputera, tu viennes frapper à ma porte, à n'importe quel heure, me serrer dans tes bras et t'excuser même si tu sais très bien que ce n'était pas du tout de ta faute. Et le plus beau dans tout ça, ce serais qu'on s'aime comme personne ne pourrais jamais le comprendre.》

Comment lui expliquer que si on en est là c'est juste parce-que je ne veux pas la faire souffrir. Comment lui dire que je vais mourir?

Une lettre. Oui une lettre, rien de mieux que déposer ses mots sur du papier et l'envoyer.

Petit PapillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant