Chapitre 30

54 13 0
                                    

Septembre à Décembre.
Les filles de ma classe sont horribles. Je sens leur affreux regards lors de mon entrée en classe, lorsque je prends la parole, lorsque je fais un geste, que je change de position.
Lundi j'ai eu le droit à mes chaussures jetées à la poubelles et mon t-shirt déchirées. Mardi c'était des anti-sèches cachées dans ma trousse. Mercredi mes cheveux coupés. Jeudi une photographie nu retouchée de moi.
Aujourd'hui je me suis faite coincée dans les vestiaires par les filles, elles m'ont encerclées puis elles m'ont frappées, frappées, frappées puis elles ont filmés, jusqu'à que j'ai plus de force, que je sois épuisée, ne plus rien dire, ne plus rien faire, fermer les yeux et attendre.
Ce matin j'ai vu des centaines de commentaires sous cette vidéo :
"Grosse pute" "Bouffone" "Petite salope" "Sale conne". Des mots et des mots qui résonnent dans ma tête.
J'en peux plus, chaque jour est un supplice.
Jusqu'à qu'un jour je me suis fait coincée par des garçons plus grand que moi, ils m'ont demandés d'enlever mon t-shirt, de leur laisser me toucher, ce jour là c'était le dernier jour avant les vacances de noël,  j'avais mise une jolie robe noir ample. C'était la fin des cours et je voulais juste rentrer chez moi.
" Hé viens la petite pute" qu'il a dit.
J'ai essayé de marcher plus vite mais ils m'ont attrapés et coincée dans une rue. J'ai sentie leurs mains entre mes jambes, leurs mains qui me bloquait la bouche, cette douleur atroce dans mon cœur grandissait de plus en plus.
Le lendemain des rumeurs coulaient sur moi comme quoi j'étais une grosse pute qui baisait dans les ruelles.
J'en pouvais plus, j'en avais marre. Mes lames ne suffisaient plus, me couper n'arrivais pas à me faire oublier toute ses atrocités.
Tout ses messages sur Facebook "Toute façon t'es qu'une pute" " Va te pendre" " Crève, personne t'aimes"
Alors je suis rentrée, j'ai attendu, réfléchis, écris des lettres, des dizaines, pour des personnes différentes, des lettres d'adieu de dénonciation.
Et cette nuit là j'ai avalée quatre dolipranes, je me suis scarifié de partout : sur les veines, sur les jambes, les cuisses, le ventre, le torse, j'ai gueulé, chialé..
J'en pouvais plus, je ne pouvais plus continuer comme ça..
Alors j'ai pris ma ceinture, je l'ai accroché à la balançoire et j'ai sauter de ma chaise. Je me suis laissée quelques secondes dans le vide.
Puis il y a eu un cri.

Ce cri perçant. 》

Petit PapillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant