Histoire D'un Phœnix

2 ~ Cauchemars récalcitrant

Leatitia se dirigea vers la salle de bain afin de détendre ses muscles noués par ces cauchemars dans un bon bain chaud. Elle se recroquevilla dans un coin de sa spacieuse baignoire, et ferma les yeux en essayant de penser a des choses positives, elle ne commençait les cours qu'à 10h et le lycée était à deux pas de chez elle en moto, elle avait le temps.

Elle s'endormit rapidement, mais ce ne fut pas des rêves paisibles qui l'attendaient, mais un de ses éternels cauchemar.

Il faisait froid. Elle était vêtue d'une petite robe blanche et ces pieds étaient nus. Elle se trouvait dans un lieu humide. Au bord d'un lac peut-être.. Non, plus grand qu'un lac.

Elle était debout sur un rocher. Elle comprit ou elle se trouvait. Depuis qu'elle vivait a Davigo, elle adorait venir se percher sur les rochers et écouter les bruits de la mer. Mais elle n'entendit pas les vagues cette fois ci. Tout était calme, les bruits étaient comme assourdis. Elle ne sentait même pas la présence de l'océan.

Elle n'était pas seule. On l'observait. Elle sentait une présence. Elle se sentait en danger. Elle porta la main à son cou, cherchant le réconfort du métal froid et familier sous ses doigts, mais elle n'y trouva rien. Sa peur grimpa d'un cran.

Les rochers craquèrent tout autour d'elle, dans un bruit de fin du monde. On aurait dit que quelqu'un abattait un marteau dessus. Celui sur laquelle elle était commença à se fendre. Elle chercha du regard un lieu où s'abriter, où se cacher, mais les rochers s'étendaient a perte de vue, il n'y avait rien d'autre autour.

Elle sentit un souffle sur sa nuque, un souffle chaud. Elle se mit à courir, droit devant elle. Peu importe où elle allait, elle voulait juste quitter cet endroit. Elle s'arrêta quelques kilomètres plus loin, épuisée et les pieds en sang. Le paysage n'avait pas changé, et elle se sentait toujours aussi observée.

Elle savait qu'elle rêvait bien sûr, même si cela n'apaisa pas sa peur, mais elle se souvenait aussi de chacun de ces cauchemars. Et, d'habitude, elle n'y sentait aucune présence, mise à part la voie féminine qu'elle entendait, elle y était toujours seule. Cette fois ci, c'était deux personnes qui l'observaient, elle en était certaine.

Elle essaya de retrouver ces esprits, consciente que fuir ne lui servirait a rien et cria :
- OK, ça suffit ! J'ai pas peur de vous. Qui que vous soyez, vous ne pouvez pas m'atteindre ici !
Sa voie rebondit sur les centaines de rochers pendant quelques secondes, avant que ne revienne ce silence angoissant. Le vent se leva, signe qu'une réponse allait arriver. Ses longs cheveux roux fouettèrent l'air, elle se mit à trembler. Une des présences était proche. Elle écouta le vent, guettant sa réponse qui ne tarda pas à arriver.
- Tu.. N'es pas.. Seule..

La voie qu'elle entendit était une voie d'homme, elle était douce et sans haine. Elle n'arriva pas à identifier si ses mots formaient une menace, un avertissement, ou une tentative de réconfort. Elle se tourna en direction du son et aperçus une paire d'yeux bleus, d'un bleu turquoise, apaisant. Terriblement familier.

Mais l'apaisement fut de courte durée, ces yeux furent chassés par une vague venue de nul part. L'air se chargea d'une atmosphère pesante, malsaine, et très humide. Ses cheveux se plaquèrent contre sa peau, ils étaient trempés. Les craquements qui avaient cessés avec l'apparition des yeux bleus, repartirent de plus belle. Le vent redoublait d'intensité, comme si il se battait contre les craquements du sol. Des fissures apparurent dans le sol, et des torrents d'eau sans échappèrent. Ses cheveux lui obscurcissaient la vue, elle les écarta d'un coup sec et se retrouva face à deux yeux d'un noir profond.

Deux yeux sans âme. Chargés d'une haine sans égal. Elle voulut reculer mais le vent dans son dos la poussa en avant. Le souffle se rapprocha de son oreille, et une voie forte à vous glacer le sang retentit et la paralysa :
- Tu es toute seule.. Rien ni personne ne peux t'aider.. Je te trouverait bientôt Phoenix.. Tu regretteras de m'avoir fait courir.. Tu vas mourir !

Leatitia hurla, incapable de bouger. La menace dans cette voie était réelle. Elle perdit le contrôle d'elle même, comme chaque fois, lorsqu'elle était énervée ou qu'elle avais peur
Elle était en danger. Elle devait se défendre. Elle devait..

Leatitia se réveilla en sursaut, en pleurant, et en criant. Les bougies autour de la baignoire s'allumèrent, comme en réponse à son cri. Elle chercha son collier de la main, et sentit un grand soulagement en le trouvant. Elle savait qu'il ne pouvait rien contre les personnes qui la cherchais, mais son contact était ce qui la rassurais le plus. Elle avait encore rêvée.. Mais cette fois ci, c'était diffèrent. Dans la plupart de ces cauchemars, elle se noyait et entendait une voie, mais elle ne sentait aucune présence. Celui la étais une nouveauté..

Le réveil de son portable sonna soudain, la faisant sursauter, encore. 8h30. Elle avait dormis presque trois heures, et pourtant elle était toujours aussi fatiguée.

Elle finit de se doucher rapidement, enfila un débardeur blanc orné d'un attrapeur de rêve de toutes les couleurs, un jeans slim noir artistiquement troué, des baskets confortable et se dirigea vers son miroir afin de se rendre un tant soit peu présentable. Un tant soit peu normal.

Elle sécha ces longs cheveux roux, regrettant une fois de plus de ne pas pouvoir utiliser ses dons au risque d'être retrouvée, et les laissa comme à son habitude, détachés. Elle se maquilla légèrement afin de cacher ces cernes, et sans un dernier regard pour son reflet qu'elle trouvait si terne, enfila sa veste en cuir et ses gants. Elle sortit de ce grand manoir vide qui ne faisait que trop lui rappeler les raisons de sa présence ici.

Elle avait de la chance, la pluie c'était calmée, laissant place à un soleil timide.

Leatitia grimpa sur sa moto et fila aussi vite qu'elle le pus, en espérant que la vitesse chasserait ces sombres pensées.