Don't run away » h.s ─ TOME 1

Chapitre 81 : J'ai été con de croire en un amour impossible.

J'ai pleuré pendant plus d'une heure, mais ça m'a fait le plus grand bien. Mes larmes m'ont permis de faire un peu de ménage dans ma tête, à regarder de plus près ce qui allait et ce qui n'allait pas dans ma vie.
Et j'ai donc pris une décision après avoir hésité encore et encore, m'être remise en question un bon nombre de fois et avoir pleuré plus de larmes qu'il n'en mérite.
Rompre.
C'est la meilleure solution que j'ai pu trouver pour stopper mes problèmes. Les miens, ainsi que les siens, en fait.
A quoi bon sortir avec quelqu'un de violent ? Je l'aime, c'est vrai, mais je ne suis pas sûre de ses sentiments à mon égard. La preuve, il n'est même pas venu me voir une seule fois depuis que j'ai quitté le salon.
Je ne me sens pas prête à le quitter définitivement, alors je vais rester ici, dans cette maison.
Après tout, où vais-je aller ? Chez mes parents ? Non. Ma cousine ? Non plus.
Je verrai un peu comment avance notre histoire et ensuite, je saurais si la rupture était ou non une bonne idée.

Deux semaines. Nous n'avons passé que deux semaines ensemble, en tant que couple, et je compte déjà mettre fin à tout ça.
Encore une fois, je passerais la Saint Valentin seule, moi qui pensais enfin pouvoir vivre ce que vivaient les personnes en couple...

J'ai rédigé un message pour expliquer à Harry le motif de notre rupture. C'est lâche, je sais, mais je ne me sens vraiment pas prête à lui dire ce que j'ai sur le cœur en le regardant droit dans les yeux.
Avant de l'envoyer, je relis une dernière fois mon petit texte, tentant d'apaiser la douleur qui tiraille mon cœur :

Harry,
Quand j'ai accepté de sortir avec toi, je ne me suis pas rendu compte de tout ce que cela impliquait : les disputes, les insultes, la violence. Je pensais que tu avais changé, que je pouvais te faire confiance.
Mais peut-être que je me suis trompée ?
En fait, non, ce n'est pas "peut-être". JE ME SUIS TROMPÉE.
Je me rends compte que je ne peux pas me sentir en totale sécurité à tes côtés. Tu es violent et lunatique. Dieu seul sait de quoi tu pourrais être capable quand tu es en colère.
C'est compliqué de savoir où l'on va quand notre relation est basée sur des mensonges. Car oui, tu me mens. Tu me mens constamment. Ça a commencé avec Léna, mais j'ai décidé de passer au-dessus de ça. J'ai décidé de rester et de faire comme si tu ne m'avais pas menti au sujet de votre """""rupture""""".
Mais cette fois, tu es allé trop loin, beaucoup trop loin, et je ne peux plus faire comme si de rien n'était. Tu es en train de me cacher une histoire de vidéo et tu oses être violent avec moi parce que je te fais comprendre que cela ne me plaît pas !
J'ai donc pris une décision pendant que je pleurais là-haut et que tu n'es même pas venu me voir : je romps.
Tu ne m'aime pas, alors je ne vais pas te forcer à le faire, ce serait injuste.
En tout cas, moi, sache-le, je t'aime. Je t'ai toujours aimé. Bien plus que tu ne peux l'imaginer. Et bien plus que toi tu ne prétends m'aimer. Mais c'est dur de passer au dessus de toutes tes conneries. Tu as 21 ans, mince ! Grandis un peu.
Je ne veux plus qu'on forme un couple à partir d'aujourd'hui.
Mais je veux rester ici, avec vous tous, et voir un peu où tout cela nous mène. Mais si tu ne veux pas, je comprendrais. Je retournerais chez mes parents et quand le bébé naîtra, tu pourras venir le voir autant de fois que tu voudras.
Je t'aime, Harry, n'en doute jamais.

Maëlle

En prenant une profonde inspiration, j'appuie sur la touche "Envoyer".
Plus j'y pense et plus je me demande comment il va prendre notre rupture.
Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens soulagée. Ce n'est pas lui qui me quitte, mais moi. C'est la première fois qu'une chose pareil m'arrive. D'habitude, j'occupe la place de "larguée" et non de "largueuse". Cela peut paraître stupide, mais faire ça me donne l'impression d'être supérieure pour une fois, et j'avais besoin de ça.
J'essuie une nouvelle larme qui coule le long de ma joue et me jure que c'est la dernière que j'en verserais pour lui, même si je sais pertinemment que je mens.