Chapitre 104 : Putain, comment on va se sortir de là ?

903 88 14
                                    

- Rendors-toi, maintenant, bébé.

Harry me murmure dans les oreilles tout en me serrant contre lui. Je secoue la tête, la gorge sèche.

- Il faut que tu dormes, pourtant. Tu as besoin de sommeil.

- Je... Non.

Je sais que fermer les yeux me fera revoir ce que j'ai vu tout à l'heure. La mort. Celle de Nono.
Ma mère m'avait appelée par téléphone pour m'annoncer que c'était fini, qu'il était parti, et je me suis réveillée en hurlant "NOOOOON !", ce qui a réveillé Harry par la suite.

- Tu dois te reposer. Demain, on va revoir ton grand-père et je ne pense pas qu'il aimerait te voir toute chancelante.

- Il est quelle heure ? murmuré-je contre son torse.

- Attends, je vais voir.

Il se détache un peu de moi pour pouvoir attraper son portable et vérifier l'heure. Je ferme les yeux quand la lumière jaillit du téléphone et m'agresse.

- Il est plus de deux heures du matin.

Je ne lui demande pas l'heure exacte car je n'en ai pas la force.

- J'ai peur, Harry.

Il me serre plus fort dans ses bras et j'apprécie cette étreinte.

- Je sais, mon bébé.

Il m'embrasse tendrement les cheveux avant de poursuivre :

- Mais tu dois faire l'effort de dormir. C'est juste un petit effort.

En fermant les yeux, je secoue la tête et lui dis à voix basse :

- Je ne veux pas revoir ce que j'ai vu, Harry.

- Ce n'était qu'un rêve, princesse, un mauvais rêve. Il n'est pas mort, il est même en très bonne santé dans son lit.

Je redresse la tête, contrariée par ses mots qui se voulaient rassurants.

- En bonne santé ? Il a un cancer !

Immédiatement, mon petit ami paraît consterné.

- Euh, ouais, mais ce n'est pas ce que je voulais dire. Enfin, c'est... Je suis désolé, je...

Il se confond en excuse. Si la situation était autre, j'aurais sans doute ri aux éclats. Mais pas cette nuit. Je me contente donc d'attendre qu'il ait fini, tout en l'observant silencieusement.

- Oh ! Je suis en train de t'emmerder, excuse-moi.

Il a visiblement compris mon regard, mais il a l'air tellement mal à l'aise que je m'en veux un peu, juste un tout petit peu.

- Bonne nuit, Harry.

Je pose mes lèvres sur sa joue. Puis je me couche. Je sais que lui ne le fait pas. Il me regarde, je le sens, mais je lui ai tourné le dos.
Finalement, après quelques instants, il murmure :

- Bonne nuit, Maëlle.

[...]

Il est quinze heures.
Arrivée devant la chambre de Nono, c'est Harry qui se charge de toquer. Une voix faible nous intime d'entrer. Nono sourit en nous voyant.

- Nono !

Je vais le rejoindre sur son lit, retire ma veste et la tend à Harry pour qu'il la pose sur une chaise.

- Comment va ma petite mayonnaise et son grand chéri ?

Il a l'air déjà plus en forme qu'hier. C'est une bonne chose, non ?

Don't run away » h.s ─ TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant