Don't run away » h.s ─ TOME 1

Chapitre 68 : J'ai fini de me battre, Harry.

- Léna, qu'est-ce que tu fous là, bordel ?

Harry parle à voix basse, mais j'entends bien qu'il essaie de contrôler sa colère et de ne pas crier.

- Je me demandais juste pourquoi mon petit ami ne répondait plus à mes appels, puis j'ai compri. L'autre pute est dans les parages, c'est ça ?

- Léna ! s'exclame Anne.

- Je t'interdis de parler d'elle comme ça, tu m'entends ?

Léna laisse échapper un rire amer, puis elle fait son apparition dans le salon. Je me lève tant bien que mal, ce qui me vaut une moquerie de sa part :

- Regardez-la ! Elle est si grosse qu'elle a du mal à se lever toute seule.

Harry apparaît à son tour.

- Léna, dégage.

Puis c'est Anne.

- Léna, je pense que tu ferais mieux de partir.

Je reste interdite face à cette scène qui se déroule sous mes yeux. L'ex -enfin, c'est ce que je croyais jusqu'à présent- de mon petit ami revient en force pour gâcher cette soirée qui s'annonçait si parfaite. Et je ne peux rien y faire, en plus !

- Anne ?

La mère d'Harry fait comprendre à Léna qu'elle l'écoute.

- Avec tout le respect que je vous dois, je vous demanderai de ne pas intervenir dans cette histoire. Elle ne concerne que moi, Harry et...

Elle me lance un regard dégoûté avant de continuer :

- Maëlle.

Quelle pétasse !

- Putain ! Mais tu crois que tu peux parler à ma mère comme ça, toi ?

Harry hurle. Il est hors de lui.
Mais Léna est calme.
Trop calme, même.
Elle affiche un sourire mesquin quand elle lui dit :

- Je vais te demander de baisser d'un ton, mon chéri. Je parie que tu y arriveras, non ?

Harry se tend lorsque Léna prononce sa dernière phrase.
"Mon chéri". Elle vient de l'appeler "mon chéri". Devant moi.
Pourquoi est-ce que je suis debout, comme une conne, dans cette pièce, déjà ?
Les dents serrées, le brun lui demande :

- Qu'est-ce que tu veux, Léna ?

- Toi, et seulement toi.

Elle tourne son horrible regard bleu vers moi avant de me sourire.
Je sens mon monde s'effondrer autour de moi.
Je n'ai pas la force de me battre. De me battre contre ça, contre elle.
Léna est beaucoup plus forte que moi et elle sait qu'elle gagnera.
Elle l'a toujours su.
Je préfère abandonner tout de suite, la laisser me voler l'une des choses à laquelle je tiends le plus. Elle aura Harry à elle toute seule, comme elle l'a toujours voulu.
Tête baissée, je traverse le salon et m'arrête devant Léna.

- C'est bon, Léna, tu as gagné.

- Quoi ? demande Harry à voix basse.

Je me tourne vers lui. La douleur est perçue dans ses traits.

- J'ai fini de me battre, Harry.

Une larme solitaire roule sur ma joue, je l'essuie.

- Léna sera partout, que tu le veuilles ou non. Tu n'as pas rompu avec elle et ce n'est pas pour rien.