Chapitre 102 : Je serais toujours là, avec toi. Dans ton cœur.

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Mes parents sortent de la chambre d'hôpital après plusieurs minutes passées avec Nono et c'est à notre tour, maintenant. A peine la porte franchie, ma mère part immédiatement se réfugier dans les bras de Niall qui l'attendait. Pendant qu'elle était avec Nono, Harry et moi n'avons absolument pas adressé la parole à Niall. En fait, c'est plutôt lui qui nous ignorait.
Mon père détourne les yeux quand Niall chuchote quelque chose dans l'oreille de ma mère, sans doute un truc rassurant. Le blond prend ensuite le visage de ma mère entre ses mains et mes yeux s'écarquillent quand j'arrive à voir qu'il lui murmure "Je t'aime", ce à quoi, elle répond pour un petit sourire avant de lui voler un chaste baiser.

- Ça va, je ne vous dérange pas trop ? Vous n'avez pas un peu l'impression de vous donner en spectacle, là ?

Même Harry et moi ne nous bécotons pas en public de la sorte. Il peut y avoir plein de gens dans un hôpital, pleins de gens munis d'un appareil photo qui ne s'alimentent qu'avec des potins et des ragots.
Niall me foudroie du regard, je le lui rends.

- On va rentrer.

Pour éviter toute confrontation, Harry me saisie l'épaule et me tire jusque dans la chambre.
L'odeur des chambres d'hôpitaux, la vue de mon grand-père affaibli par la maladie, tous les fils auquel il est relié, me donnent la nausée. Je n'ai qu'une envie : vomir tout ce que mon estomac contient.
Harry me serre la main dans un geste réconfortant, nous nous approchons du lit.

- Hé, Nono.

Il tourne lentement son regard fatigué vers moi.

- Ma mayonnaise, murmure-t-il faiblement.

Mon cœur se brise en le voyant dans cet état. Je me retiens d'éclater en sanglots, car je sais qu'il déteste nous voir, Maxime, moi, les personnes à qui il tient, pleurer.
"Mayonnaise" ou "Mayo" est le surnom que me donne mes grands-parents, car ils disent que cela ressemble à Maëlle et aussi car j'adore en manger.
Je lâche la main d'Harry et vais m'asseoir à côté de Nono.
Il sourit.

- Tu es bien enceinte maintenant, dis-moi.

Je hoche la tête en attrapant sa main ridée. Je serre ses doigts entre mes mains et me force à sourire :

- Et je compte sur toi pour être là quand mon fils naîtra.

- Alors c'est un petit gars ?

Je lui réponds que oui. A nouveau, il m'offre un faible sourire.

- C'est bien, ça. Je lui apprendrais à pêcher et à jouer au foot.

Il dit ça, mais je sais qu'il ne sera sans doute plus là. La vision de mon grand-père courant derrière mon fils en lui apprenant à jouer au foot me fait sourire, mais me fait plus mal encore. Une larme s'échappe de mes yeux, je serre un peu plus sa main.

- Tu lui donneras les petits surnoms que tu donnes à toutes les personnes que tu aimes.

- Oui, rit-il légèrement. Je l'appelerais Champion. J'ai toujours rêvé d'avoir un petit-fils pour l'appeler comme ça, et...

Il est pris d'une forte quinte de toux et je prends peur. Mais il se calme très vite et recommence à parler d'une plus petite voix :

- Et même si c'est très tôt, je sais que tu feras la meilleure mère du monde.

Mes larmes redoublent, mais j'essaie de les essuyer en lui souriant.

- Ne pleure pas, ma mayo. Pourquoi pleures-tu ?

Je serre ses mains entre mes doigts de plus en plus fort, tout en faisant de mon mieux pour ne pas lui faire mal.

- Je t'aime tellement, Nono.

Il me fait signe d'approcher et sais ce que je fais. Il se redresse légèrement sur son lit et approche sa bouche de mon oreille :

- Même si je pars avant de le voir, promets-moi que tu viendras toujours me voir... Avec lui.

- Ne dis pas ça. S'il te plaît, arrête.

Je secoue la tête en m'éloignant de lui.
Il veut que je vienne au cimetière avec Aiden, mais il en est hors de question. Il est hors de question qu'il m'abandonne.

- Tu n'as pas le droit de me laisser, tu... Tu...

Les sanglots m'étouffant, je peine à parler. L'idée de perdre mon grand-père m'est insupportable et douloureuse. Pourtant, il sourit.

- Je ne vais pas te laisser, ma mayo, jamais.

Puis il approche son doigt de ma poitrine et touche mon côté gauche.

- Je serais toujours là, avec toi. Dans ton cœur.

Son visage se tourne lentement sur sa gauche.
Avec le même sourire qu'il a habituellement quand je suis avec un garçon, il me demande :

- Qui est-ce ?

J'essuie mes larmes et fais signe à Harry de s'approcher. Il le fait et se pose à côté de moi, sa main sur mon épaule.

- Nono, je te présente Harry. C'est mon petit ami.

Le sourire de mon grand-père s'élargie.

- Et Harry, je te présente Nono, mon grand-père.

Il sourire timide aux lèvres, Harry s'adresse à mon aïeul :

- Enchanté, monsieur.

Nono sourit.

- Alors comme ça, ma petite mayo a enfin trouvé un petit copain ?

Je rigole.
Il est vrai que mon grand-père avait toujours été intéressé par mes histoires de cœurs. Quand j'ai eu 13 ans, il a commencé à me poser des questions indiscrètes du genre "Alors, ma petite mayo,  toujours pas de petit amoureux ?" à chaque fois qu'il me voyait. Ces questions n'avaient pas du tout le pouvoir de me mettre mal à l'aise, au contraire : elles me faisaient rire.
Nono a l'air vraiment content que je sois avec quelqu'un, cependant cela m'étonne qu'il ne remarque pas que le jeune homme qui se tient devant lui n'est personne d'autre que l'un des garçons dont je lui parlais tout le temps.

- Il semblerait que oui, souris-je.

- Alors, je suis heureux pour toi.

Et moi, je sais qu'il est sincère.

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J'ai décidé de poster un chapitre à chaque fois que les 30 votes seront passés 😊💕

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Don't run away » h.s ─ TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant