[Chapitre 5]

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Ma journée de travail à peine terminée, je m'empresse de quitter la boutique pour me rendre dans une petite supérette à quelques rues d'ici. Nous sommes vendredi soir, c'est le week-end, et c'est toujours à ce moment-là que j'en profite pour faire quelques courses.


Une fois arrivée là-bas, je prends donc un panier à l'entrée et commence à faire ce que j'ai à faire.


Je porte encore la tenue imposée de mon travail, à savoir, une chemise, une jupe à poches et des talons hauts. Ce qu'il faut savoir, c'est que je hais ce genre de chaussures de toute mon âme, je n'arrive quasiment pas à marcher avec, ça me fait un mal de chien aux jambes et aux pieds, c'est un cauchemar. Quand je suis devant la parfumerie, je peux encore endurer puisque je ne bouge pas, mais ici, dans un supérette, quand je dois aller à droite et à gauche dans les rayons... Bonjour la douleur.


Alors que je suis en plein milieu d'un rayon, mon panier commençant à devenir lourd dans ma main gauche et que je tente de marcher sans m'étaler par terre, mon téléphone vibre dans mes poches. Je pose lourdement mes affaires par terre en poussant un long soupir exaspéré, à deux doigts de la crise de nerfs. Je n'en peux plus, je suis fatiguée, encore plus que les autres jours. Je n'en peux plus de rester debout sans bouger pendant des heures. Je n'en peux plus de sourire à tous ces gens qui ne me saluent pas en retour. Je n'en peux plus de ces foutus talons. Je suis épuisée. Alors, peu importe la personne qui m'a envoyée un message, à mon avis, c'est sur elle que je vais passer ma colère.


Je prends mon téléphone et le déverrouille, jetant un œil aux notifications. Oh, c'est Antoine. Peut être que je ne vais pas m'énerver, finalement...


Je suis encore plus étonnée quand je lis son message, comme si à plus de mille kilomètres de là, il avait entendu mes plaintes.

Il a joint son numéro de téléphone, ainsi que quelques mots.


"Au lieu de m'écrire d'immenses pavés sur ta vie plus que passionnante, appelles-moi, à l'avenir. Ca m'évitera de faire de la lecture, et puis, comme ça, je pourrais de nouveau entendre ta voix magnifique."


Après ma lecture, je ne peux empêcher le rouge de me monter aux joues et de secouer doucement la tête, gênée. Quel charmeur, quand il s'y met...

La douleur que me provoque ces fichues chaussures me ramène à la réalité. J'enregistre rapidement le numéro du footballeur dans mes contacts sous le nom "Antoine", avant de lui envoyer un message. Pas sur Instagram, cette fois, je lui envoie un S.M.S.


"Ah bah tiens, tu tombes bien, j'avais justement besoin d'une oreille attentive... Je peux appeler, là, tout de suite ?"


Réponse instantanée de sa part.


"Bah oui, qu'est ce que je viens de te dire, abrutie ! Appelles donc !"


Je lève les yeux au ciel, avant de rapidement l'appeler.

Le bip résonne quelques secondes avant que le garçon ne décroche.


«L'abrutie te salue., je lui lance directement, ne lui laissant pas le temps de répondre, tout en reprenant mon panier plein de nourriture en poursuivant mon chemin à travers la supérette.

[Antoine Griezmann] . LovebirdsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant