[Chapitre 15]

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Je souris une dernière fois à mon reflet dans le miroir, avant de replacer l'une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille.

Je dois retrouver Maxime dans un petit quart d'heure, maintenant, pour l'un de nos rendez-vous. Alors, pour l'occasion, je me suis un peu plus maquillée que d'habitude, avec du fond de teint, du fard à paupière, du mascara, et un trait de rouge à lèvre. Je me suis même lissée les cheveux pour ne plus qu'ils soient ondulés, car j'ai entendu maintes et maintes fois Maxime me répéter à quel point il me préférait les cheveux lisses. Tout, ça, je l'ai fait pour lui. Ca fait partie du plan.

Je jette un œil à l'heure sur mon téléphone, levant un sourcil étonné. J'ai passé beaucoup trop de temps à réfléchir, je dois vite y aller, maintenant. Je sors de la salle de bains, descendant les escaliers le plus vite que mes chaussures à talons me le permettent. Encore un effort que j'ai fait pour mon ex petit ami. Et, encore une fois : cela fait partie du plan.

Je me rends à l'extérieur de la maison et je me mets à marcher en direction du fameux parc où nous avons rendez-vous, même heure, même jour, à chaque fois. Allez savoir pourquoi. Je décide de m'y rendre à pied, puisqu'il n'est pas très loin de la maison, mais surtout parce que j'ai toujours préféré marcher que de prendre la voiture. Mais aussi, je n'ose pas vraiment utiliser la voiture d'Antoine sans autorisation, c'est la sienne, je ne l'ai jamais prise sans lui demander, et sans qu'il ne soit là. Il était toujours avec moi les seules fois où je l'ai utilisée. En résumé : je vais à ce rendez-vous à pied.

Lorsque j'arrive dans le parc, je me dirige vers le banc où m'attend toujours le garçon. Toujours le même banc également. Sans un mot, je m'assieds à côté de lui et tourne la tête pour le regarder, essayant d'afficher le sourire le plus sincère que je peux.

«Tu es magnifique., souffle Maxime, surpris par mon apparence d'aujourd'hui.
-C'est sympa., je le remercie, maintenant toujours mon sourire forcé à son égard.»

Et puis, comme d'habitude, cela recommence : des discussions inintéressantes, nous parlons de tout et n'importe quoi. C'est en presque ridicule. Nous sommes semblable à deux élèves mis côte à côte en cours en début d'année scolaire qui apprennent à se connaître. Je ne peux pas supporter de me conduire presque amicalement avec un garçon m'ayant fait autant souffrir il y a très peu de temps. Tout au long de notre rencontre, je ne cesse de regarder l'heure sur mon téléphone, environ toutes les cinq minutes. Je dois retourner chez Antoine avec Maxime à une heure précise. Vous connaissez la chanson : c'est le plan. Au bout d'un moment, alors que je regarde pour la énième fois l'heure sur l'écran de mon téléphone, je remarque qu'il est quatre heure et demi de l'après-midi, l'heure prévue à laquelle je devais ramener Maxime à la maison. Ca y est, je dois réellement mettre le plan en place, cette fois.

Je prends alors une grande inspiration, mes mains posées sur mes genoux, avant d'expirer discrètement, et de regarder le français dans les yeux.

«En fait, tu n'avais pas besoin de me demander d'être froide avec Antoine pour que je revienne vers toi., je lui dis du ton lassé le plus crédible que je peux faire. Il est beaucoup trop négligent avec moi, il ne pense qu'à sa carrière, j'ai l'impression d'être une personne insignifiante, pour lui...
-Tu vois que tu aurais dû rester avec moi...»

Le garçon aux cheveux châtains clair avance doucement sa main pour la poser sur ma joue. Je ne peut m'empêcher de ressentir un immense stress, étant donné que la dernière fois que sa main a touché ma joue, c'était pour me frapper. Mais, au fond de moi, je ressens également une grande jubilation. Si Maxime me fait un tel geste, c'est que j'ai été crédible, c'est qu'il s'est fait avoir. Notre plan fonctionne à merveille.

[Antoine Griezmann] . LovebirdsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant