[Antoine Griezmann] . Lovebirds

[Chapitre 11]

«GOAL !, résonne puissamment la voix du commentateur venant de la télévision à travers la brasserie, faisant s'élever les cris des supporters présents.»

Tout en souriant, je passe un coup de chiffon sur le bar, pour y enlever la bière, ou tout autre alcool ou boisson ayant malencontreusement atterri sur le meuble. Comme je le fais depuis maintenant quelques jours.

Je travaille normalement de journée, quelque fois le soir, mais cette nuit, il y a tellement d'affluence dans le bar que j'ai été, comme qui dirait, "appelée en renfort".

La cause de la venue de tous ces gens ? C'est le premier match de l'Atlético en Ligue des Champions, cette saison, contre l'Olympiakos. Le club espagnol est tombé dans un groupe plutôt facile, il devrait arriver en huitièmes de finale sans trop forcer. Ce n'est pas pour autant que les fans ont pris ce match à la légère, ils sont tous venus soutenir leur équipe dans les différents pubs de la rue, dont celui où je travaille, espérant que la victoire soit au rendez-vous. En tout cas, ça a l'air plutôt bien parti, puisque l'Atlético de Madrid mène à présent 2-0 juste avant la mi-temps, grâce à un but de Carrasco, et il y a maintenant quelques secondes, un but de Griezmann.

Alors que les clients du pub sont encore en ébullition, je relève les yeux vers l'écran, continuant néanmoins d'essuyer le bar avec le chiffon. Lorsque la caméra se braque sur le visage d'Antoine, un immense et bête sourire se plaque sur le mien, et alors, mon regard ne quitte plus l'écran.

Je suis tirée de ma rêverie seulement une dizaine de secondes plus tard, alors que j'entends une voix forte et mécontente m'interpeller.

«S'il vous plaît !»

Cette voix soudaine me provoque un sursaut et me fait lâcher mon chiffon, tombant à mes pieds. Je me dépêche de me baisser pour le ramasser et le ranger rapidement avec les autres chiffons, à côté des verres, avant de répondre à l'homme, un client, m'ayant appelée.

«Euh, oui, pardon, excusez-moi., je m'excuse auprès de lui précipitamment, avant de reprendre mon calme. Que puis-je faire pour vous ?

-Une bière, s'il vous plaît.»

Je hoche rapidement la tête avant de saisir un verre et de le remplir de bière, avant de le tendre à l'homme, qui me donne de l'argent, que je place dans la caisse. Alors que je pense pouvoir être tranquille pendant quelques minutes, je remarque que beaucoup de personnes s'avancent vers le bar. Quand je relève les yeux vers l'écran et constate que des pubs sont diffusées, je comprends. C'est la mi-temps, alors, les supporters viennent se désaltérer. Génial... Je prends donc les commandes de toutes les personnes venant à moi. Majoritairement, des bières, et du Coca. J'ai pu le constater en travaillant ici, surtout les jours de match de Liga : c'est les boissons qui se vendent le plus.

Une fois tout le monde servi, je m'appuie sur le meuble avec mes avant-bras, poussant un long soupir soulagé. J'entends alors à côté de moi un petit rire nerveux, et je tourne la tête pour découvrir le visage de Victor, mon collègue, venu m'épauler au bar, lui aussi complètement épuisé par tout cette affluence. C'est un garçon très gentil, très drôle, surtout. Quand il nous arrive de nous ennuyer, quand il n'y a pas trop de clients, il me fait quelques blagues, et nous finissons tous les deux par avoir un fou rire, ce qui nous vaut des réprimandes du patron. Victor est aussi un garçon plutôt mignon : teint plutôt bronzé, yeux verts, cheveux noirs très bien coiffés, mais pour un garçon, il est plutôt petit, ce qui est un bémol, à mon goût. Mais qu'importe, mon collègue ne me plaît pas plus que ça, puisque je suis désormais en couple avec Griezmann, bien que nous ayons décidé de ne pas le dévoiler officiellement. Personne n'est au courant, même pas les garçons de l'équipe, même pas la famille d'Antoine, dont il m'a un peu parlé, et qu'il m'a promis de me présenter un jour.