[Chapitre 9]

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Ca va faire quelques semaines maintenant que je vis avec Antoine à Madrid, loin de Paris et de Maxime.


Finalement, l'histoire du baiser du footballeur n'a pas eue de suite. A chaque fois que j'essaye de l'interroger sur le pourquoi du comment d'un tel geste, il change tout naturellement de conversation, me parle de choses qui n'ont rien à voir. Nous sommes quand même restés en aussi bons termes qu'avant, mais pour moi, ça a un petit peu changé. Je ne peux plus regarder du même œil ce garçon m'ayant embrassé et m'ayant avoué qu'il était jaloux.


Il y a quelques jours, j'ai reçu une lettre de l'enseigne où je travaillais à Paris me disant que j'étais virée, puisque je ne venais plus travailler. Bien sûr, je m'y attendais. C'est pourquoi j'ai commencé à envoyer des C.V dans plusieurs boutiques de la ville, écrits en espagnol, avec l'aide d'Antoine. Je souhaite rester dans le commerce. J'insiste bien sur le fait que je parle plusieurs langues -l'anglais et le français- et que je commence à apprendre l'espagnol pour que l'on remarque ma candidature. Parler plusieurs langues dans ce secteur est toujours un point fort.


Sinon, la plupart du temps, je viens voir les garçons s'entraîner à la Cuidad Deportiva, et parfois, Antoine me donne une place pour aller les voir jouer à Vicente Calderón. J'aime beaucoup l'Atlético, maintenant, je l'avoue, mais pas autant que Liverpool, qui restera à jamais mon club de cœur. Je me rappelle de tous les matchs que j'ai vus là-bas, même lorsque j'étais encore assez petite. L'ambiance, les sensations, je me souviens de tout. Je ne me suis jamais autant sentie chez moi qu'à Anfield, le stade des Reds. Ca va faire plus d'un an que je n'ai pas vu de matchs là-bas, maintenant, et je ferais tout pour y retourner. Ca me manque. La ville me manque. La maison me manque.


En parlant de Liverpool, je suis devenue plutôt bonne amie avec Fernando Torres, l'une de mes idoles. Ca me fait toujours bizarre rien que d'y penser, d'ailleurs...

On rit bien, ensemble, on parle de tout et de rien, et pendant ces moments, j'oublie qu'il est un footballeur international pour le considérer comme ce qu'il est pour moi : un ami.


Pour lui faire plaisir à lui et à Antoine, après les entraînements, j'ai commencé à leur préparer des petites pâtisseries anglaises, pour le leur apporter. Fernando est totalement tombé amoureux de mes scones, des petits gâteaux très populaires au Royaume-Uni. Alors désormais, je ne leur apporte plus que ça.


C'est d'ailleurs ce que je suis en train de faire, en m'avançant sur le bord de l'immense terrain du complexe avec mes gâteaux dans un petit sachet plastique, après avoir regardé leur entraînement. Dans les tribunes, je n'ai pas pu résister à la tentation et j'en ai mangé deux ou trois. C'est vrai que c'est bon, ces trucs.

En me voyant arriver le sachet à la main, je vois tout de suite Torres accourir vers moi avec un immense sourire.


«C'est l'heure du goûter !, s'exclame celui-ci d'un ton enjoué.

-T'es sûr que tu as trente-et-un an ?, je l'interroge ironiquement, amusée par son comportement enfantin.

-Tu as fait des scones ?, continue l'espagnol, ignorant ma remarque et lorgnant le paquet plastique.

-Oui !, je lui confirme.»


Je plante mon regard dans le sien et affiche une moue.


[Antoine Griezmann] . LovebirdsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant