[Chapitre 17]

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Ce matin de Noël, alors que je dors paisiblement dans le lit deux places de ma chambre d'hôtel, les bras en croix, je suis violemment tirée de mon sommeil par le bruit de la porte que l'on ouvre à la volée et qui claque contre le mur. Ce vacarme soudain me réveille instantanément, me fait sursauter, je me redresse même en position assise, aux aguets, comme désormais totalement éveillée. J'ai presque crié quand j'ai entendu la porte claquer à ce point, mais désormais, je hurle véritablement en voyant quelqu'un se jeter sur mon lit en un éclair pour venir me soulever et me porter sur son épaule. C'est allé tellement vite que je n'ai au final pas tout compris. Je n'ai même pas pu voir le visage de la personne étant venue me déranger.


«Lâche-moi !, je crie en assénant le dos de l'inconnu de coups de poings. Et puis, t'es qui, d'abord ?!

-Joyeux Noël à toi aussi !, rit le garçon, me portant toujours, descendant maintenant les escaliers pour pouvoir se rendre dans la pièce à vivre.

-Réponds à ma question !, je m'emporte en continuant de lui mitrailler le dos de coups.

-Le seul type du club qui peut supporter ton caractère pourri et ta tronche de bon matin à part Antoine, visiblement. Je suis venue te chercher puisque tu voulais vraisemblablement pas te réveiller, on t'a appelé au moins vingt fois déjà.

-Comment ça, ma tronche, Torres ?!, je m'exclame après avoir reconnu la voix de l'espagnol.

-T'es pas aussi belle qu'on le dit, l'un des photographes du match France-Angleterre devait avoir oublié ses lunettes., rit le blond.

-J'ai rien demandé pour ces fameuses photos, moi, et puis, je me suis jamais trouvée exceptionnelle non plus...»


Arrivé en bas de l'escalier, je sens Fernando me reposer sur la terre ferme avant de m'adresser un grand sourire et une rapide accolade, puis me faire face de nouveau.


«C'était pour rire !, il m'assure en ricanant encore. Il ne faut pas que tu le prennes comme ça !

-Mmh, j'espère pour toi., je finis par le croire en lui souriant. Sinon, pour en revenir au sujet principal... Je suis la dernière réveillée, c'est ça ?

-Ouais. On s'est tous levés vers neuf heures, on t'a appelé pendant vingt minutes, mais pas de réponse, alors je sus allé te chercher., m'explique le footballeur. Tu nous en voudras pas, mais du coup, on s'est déjà échangés quelques cadeaux.

-Pas de soucis.»


Fernando me sourit une ultime fois avant de faire son entrée dans la pièce, sous les applaudissements et cris de certains joueurs le surnommant déjà « l'Élu » puisque c'est lui qui a réussi à me faire venir. Ok, très drôle, comme toujours, en fait.


J'entre à mon tour, mais j'ai à peine posé un pied dans la pièce à vivre que j'entends de nouvelles exclamations s'élever et que je vois des projectiles être lancés dans ma direction.


«Ouais, joyeux Noël !, hurlent plusieurs joueurs me jetant dans la figure ce qui se révèlent être des boules de papier cadeaux.

-Vous êtes vraiment des cas sociaux, c'est pas possible., je soupire d'un air désespéré, alors que les joueurs concernés se mettent à ricaner.»


Je prends un sac en plastique que j'avais dissimulé dans la pièce en dessous d'un meuble, espérant que les garçons ne le trouve pas. C'est à l'intérieur de ce sac que se trouvent mes cadeaux. Ils ne sont pas exceptionnels, mais j'ai beaucoup aimé les faire, alors, pourquoi pas. Ce sont des petits paquets remplis de gâteaux de Noël, que j'ai donc moi même cuisiné. Je pensais vraiment passer pour une idiote avec ces machins là, mais finalement, l'équipe a adoré. Certains garçons ont mangé leurs gâteaux de suite, et m'ont demandé si je n'avais pas fait de paquet en plus. Ce genre de chose me fait rire. On a tous dans notre tête l'image du footballeur mangeant sainement, qui fait attention à la moindre chose que l'on met dans son assiette, qui donne tout aux entraînements, et qui fait aussi un peu de sport en dehors du terrain, mais j'ai pu constater, ici, que tout n'est pas toujours vrai. Ce sont des humains, tout de même, alors, comme tout le monde, ils ne peuvent parfois pas résister à telle ou telle nourriture. Mais Antoine m'a dit qu'en plein milieu de saison, lorsqu'il y a des frites au menu, c'est tellement la joie qu'ils ont l'impression d'avoir gagné un titre important. Quand même.

[Antoine Griezmann] . LovebirdsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant