[Chapitre 16]

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Je suis arrivée à Madrid pour la première fois vers mi-avril, puis, j'ai passé de longs mois heureux avec Antoine. Ensuite, Maxime est venu tout gâcher quelques mois plus tard, m'envoyant ces fameux messages louches. Enfin, il s'est fait arrêter et ramené sur le territoire français fin septembre. Aujourd'hui, nous sommes le lundi 19 décembre au matin, et nous partons déjà pour le stage de l'Atlético vers Liverpool. Même si durant toute cette période, tout n'a pas été rose, j'ai vraiment l'impression que tout est allé très vite. Néanmoins, j'ai l'impression d'être aux côtés d'Antoine depuis des lustres, alors que ce n'est pas du tout le cas, en réalité. Je me plais vraiment, avec lui, et j'ai la grande certitude que c'est lui, le bon. Je tiens à lui plus qu'à tout autre chose au monde. Il est la personne à qui je tiens le plus. Si par malheur il viendrait à partir, je ne sais pas ce que je ferais. Je n'aurais plus personne. Il est désormais la seule famille qu'il me reste.


Nous embarquons donc très tôt, à sept heures, à l'aéroport Adolfo-Suárez de Madrid-Barajas, le plus important de la ville, et l'un des plus influents d'Europe. L'équipe a son propre avion, accueillant donc tous les joueurs, ainsi que les remplaçants, le staff technique, mais aussi tout ce qui est médical, médiatique, administratif, etc, ainsi que l'entraîneur lui même, bien évidemment.


Personne n'est très surpris par ma présence, puisque le voyage a bien évidemment été prévu en avance depuis un bon moment, et Antoine a mis tous ses coéquipiers au courant pour ne pas qu'ils soient justement étonnés. Je n'ai donc pas droit à des remarques à ce sujet là. Mon petit ami et moi, par contre, avons droit à des réflexions sur autre chose, de la part de presque tous les joueurs. Seul Fernando, fidèle à lui même, ne préfère pas tellement se joindre à la bêtise des autres et se contente de regarder.


«Oh, les tourtereaux profitent du stage pour partir en vacances en amoureux !,commente l'un des joueurs dont je ne parviens pas à connaître l'identité, alors que je viens à peine de prendre place sur mon siège, près du hublot, et que Antoine vient se mettre à mes côtés. Que c'est mignon !

-Je sais que c'est un stage., se défend quelque peu Antoine en se retournant pour faire face au groupe derrière nous. Je l'emmène parce que c'est sa ville natale et qu'elle avait envie d'y retourner, et puis...»


Il se tourne rapidement vers moi, m'adresse un adorable sourire, avant de répondre de nouveau à ses coéquipiers.


«Je n'ai jamais caché le fait de vouloir passer du temps avec elle.»


Je me sens rougir d'un seul coup, sans prévenir, ce que je trouve un peu gênant. J'essaye de respirer calmement ou de me mordre l'intérieur des joues, mais je les sens toujours être aussi cramoisies. Antoine, tu as décidément toujours les mots justes...


«Passer du temps avec elle., répète l'un des joueurs en riant alors qu'Antoine s'assied définitivement à côté de moi. Ouais, je vois très bien.»


Suite à cette réflexion, tous les joueurs éclatent d'un rire clair, ce qui me fait lever les yeux au ciel. Je soupçonne même Fernando d'avoir ri lui aussi. Bon. Le talent footballistique est là, mais pour la maturité, on repassera plus tard...


Mes pensées sont soudainement occupées par autre chose, lorsque je sens l'avion glisser lentement le long de la piste. Je pose mes mains sur mes genoux, angoissée. Je n'ai jamais vraiment aimé l'avion, à vrai dire, mais ce n'est pas pour autant que je ne supporte pas ça. Quand je sens l'avion quitter doucement le sol, je ne peux m'empêcher d'agripper avec force l'avant-bras de mon petit ami, ce qui lui arrache un petit cri de douleur et de surprise.

[Antoine Griezmann] . LovebirdsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant