[Chapitre 14]

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Le patron a bien vu que je n'étais pas dans mon assiette, alors, il m'a fait terminer à midi et m'a dit de me reposer plutôt que de revenir travailler l'après-midi et le soir. Il m'a assuré qu'il appellerait quelqu'un d'autre, et qu'il ne m'en voulait pas, alors dans ce cas, je n'allais pas refuser.

Ca va faire deux jours que l'épisode avec Maxime a eu lieu. Donc, depuis, tous les jours, à la même heure, je viens le voir, mais à ma plus grande surprise, absolument rien de louche, ou de malsain. Nous nous installons simplement sur un banc, dans un parc, et nous parlons de choses et d'autres. De choses stupides, de la pluie et du beau temps, mais nous parlons. Je finis toujours par partir au bout d'une heure ou moins, sans dire un mot, et sans que le garçon ne me dise quelque chose lui aussi. Nos rencontres sont souvent ennuyeuses, Maxime dit vouloir retenter quelque chose avec moi, mais je vois bien qu'il ne fait aucun effort. Tant mieux, de toute façon, je n'ai aucunement envie de faire deux fois la même erreur, c'est-à-dire, être en couple avec lui.

Néanmoins, je continue d'être froide avec Antoine, ayant peur. Malgré le fait qu'il soit assez petit pour un homme, mon ex petit ami est plus grand que le footballeur et moi, et il a quand même une sacrée force. Alors, comme toujours, je ne dis rien, je reste muette comme une tombe, même si la situation est mauvaise. J'ai toujours été comme ça. Une parfaite idiote.

Malgré tout ça, je décide quand même de me rendre à la fin de l'entraînement des garçons de l'Atlético, pour faire autre chose que de m'ennuyer en mon après-midi libre, pour commencer, pour parler à Fernando, et ensuite, peut être enfin pouvoir parler à Antoine. Il va sans doute comprendre, et il y a certainement quelque chose à faire. Vraiment stupide de ma part que de m'en être rendu compte des jours après.

Lorsque j'arrive à la Ciudad Deportiva après avoir pris un taxi, je ressens comme un nœud dans mon estomac, à cause du stress. Et si Antoine avait raconté à tous ses coéquipiers à quel point j'étais une mauvaise personne, et que tout le monde ne veuille plus me voir ? Et si tous les joueurs allaient me jeter un regard assassin alors que je n'aurais fait qu'un seul pas dans leur champ de vision ? Possible. Je ne l'espère pas, en tout cas.

C'est avec une grande inspiration que je m'avance en direction de l'immense terrain de football du centre du complexe, mais en observant les joueurs, je me rends compte que je me suis fait de mauvaises idées. Les garçons ont déjà fini leur entraînement, alors, vu que nous sommes vendredi, ils trouvent le temps de rester un petit peu plus que d'habitude. La majorité des garçons s'amusent à tirer dans un ballon à une certaine distance pour essayer de toucher la barre transversale, chacun leur tour, alors que quelques autres garçons seulement ne se joignent pas à la fête, préférant les regarder, assis dans les gazon en secouant la tête, désespérés par leur bêtise. L'un de ces quelques joueurs, c'est Fernando Torres.

Lorsqu'il me voit, j'adresse au blond des petits signes de la main discrets et timides, pour l'inviter à me rejoindre. Il comprend, se lève, avant de trottiner en ma direction, pour se retrouver en face de moi. Quand il découvre mon visage triste, le footballeur grimace.

«Pas la grande forme, hein ?, il m'interroge, pourtant sûr de la réponse.

-Non, vraiment pas., je lui confirme en esquissant à peu près la même grimace que lui.»

Pour tenter de me consoler, l'espagnol passe un bras autour de mes épaules et me ramène à ses côtés, alors que je regarde toujours les joueurs tentant de frapper la transversale avec un ballon. Mon cœur rate un battement quand je vois que le prochain qui s'avance est Antoine. Il place son ballon, regarde bien devant lui, avant de frapper. La balle atterrit magnifiquement sur la barre avec un bruit de métal caractéristique, alors que tous ses coéquipiers l'acclame et qu'il lève les poings en l'air en signe de victoire, tout en souriant. Son sourire me donne du baume au cœur, et une sensation de bonheur part du creux de mon ventre pour se propager dans mon corps, avant que je ne me rappelle les événements des derniers jours et me fichent le moral en l'air. J'ai été idiote, bon sang.

[Antoine Griezmann] . LovebirdsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant