[Chapitre 19]

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Ca y est, le voilà enfin, ce dernier match de l'Atlético.


C'est la première fois que l'on voit une saison aussi serrée depuis maintenant des années. Le Real est toujours troisième, le Barca est toujours premier, et l'Atléti est toujours deuxième, donc. Mais ces derniers temps, ça n'arrêtait pas de bouger. Le deuxième prenait la place du premier, le troisième prenait la place du deuxième, ou parfois même du premier... C'était un chantier pas possible. Mais maintenant, c'est redevenu comme avant. Sauf qu'il reste un match d'avance au club d'Antoine, contrairement aux autres, et donc, si les garçons gagnent le match, ils passeront devant Barcelone et deviendront champions. L'Atlético joue cet après-midi à seize heures contre Getafe. Ca devrait le faire. Ca doit le faire.


Pour l'occasion, toute la famille Griezmann a fait le déplacement à Madrid, à Vincente Calderón, pour venir soutenir le plus grand des deux fils. Cela signifie que je vais retrouver Théo, bien sûr, et j'en suis très heureuse puisque c'est un garçon adorable, mais cela veut aussi dire que je vais devoir rencontrer les parents d'Antoine, ainsi que sa grande sœur, Maud, dont il m'a souvent parlé. Je ressens un immense stress à cause du match de mon petit ami, mais j'ai également peur de rencontrer une partie de sa famille. Et si l'Atlético perdait le match, ou faisait match nul, et que le titre leur passait sous le nez ? Et si je ne plais pas aux parents d'Antoine ou à sa sœur, ou pire, si je ne leur plaît pas à tous les trois ? Le français m'a souvent répété de ne pas stresser, puisque lui et son frère avaient dit beaucoup de bien à mon sujet à leur sœur et leurs parents, et qu'il n'y avait donc pas de raison pour qu'ils me détestent. Ca ne m'empêche pas d'être terrorisée. Je n'ai jamais trop été à l'aise avec tout ce qui est présentations.


Je suis donc dans les tribunes réservée à la famille et aux amis, installée sur le siège qui est indiqué sur mon billet. Je regarde le terrain, guettant impatiemment l'arrivée des joueurs, mais parfois, je ne peux m'empêcher de jeter un regard derrière mon épaule pour voir si la famille de mon petit ami n'est pas arrivée. Mon stress a atteint son paroxysme.


Alors que je fixe encore et toujours le terrain, une exclamation derrière moi me fait vite me retourner, non sans un petit sursaut, avec toutes les émotions négatives que je ressens en ce moment. Je suis soulagée quand je constate qu'il s'agit de Théo, un immense sourire sur le visage, les bras légèrement écartés, m'invitant à lui donner une accolade. C'est ce que je fais en lâchant un petit rire nerveux. Encore et toujours le stress.


«Ma belle sœur adorée !, s'exclame le grand brun, me serrant rapidement contre lui en me tapotant le dos du plat de la main. Est-ce que tu vas bien ?

-Ca va !, je lui assure en m'écartant pour lui faire face avec un sourire. Stressée, mais ça va !

-On l'est tous !, me confie Théo en soupirant et se passant une main dans les cheveux. Mais ça va aller, l'équipe va aller au bout !»


Je hoche la tête, en affichant néanmoins une expression neutre. Nous sommes tous derrière l'Atléti', mais personne n'est encore sûr de rien. C'est le football, tout peut changer en un quart de secondes. C'est sans doute pourquoi autant de personnes aiment ce sport, le suspens dure vraiment jusqu'au bout. Le jeune Griezmann reprend soudainement la parole.


«Je viens de réaliser que je ne t'ai pas présentée !, il s'écrie presque. Alors, Clara, voici ma mère, Isabelle, mon père, Alain, et enfin, ma sœur, Maud !»

[Antoine Griezmann] . LovebirdsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant