She Wolf

Chapitre 54 : Un vrai loup

La vue de tous ces objets me faisaient tourner la tête, alors je partis me coucher dans la chambre que je partageais avec Isaac. Nos lits n'avaient pas bougés de place... Derek avait rangé mes affaires dans le dressing, comme avant, au début de l'année. Un sentiment de nostalgie me prit, et je pensais à ce qu'était mon seul problème à cette époque : trouver une meute. Chose faite, je m'étais dit que plus rien de grave ne pouvait m'arriver. J'étais bien loin de me douter que j'allais avoir affaire aux meurtres d'un lézard géant et de son maitre fou à lier. Je chassais ce souvenir de ma tête pour revenir à mon récent rêve... C'était un rêve des plus étranges, avec ce sentiment de déjà vu et d'inconnu en même temps. Une main se posa sur mon épaule, me tirant vivement de mes pensées. Je me retournais rapidement, sur mes gardes. C'était juste Isaac.

-Tu vas bien ?

-Oui oui..., répondis dans un soupir.

-Enam... Je sais très bien quand tu ne vas pas bien, je le ressens comme si ça venait de moi...

C'est vrai que le rêve que j'avais fait me tourmentait beaucoup... Pourquoi rêver d'une louve en train de mettre bas ? Et ce loup avec les yeux jaunes... Je choisis de me confier à Isaac, ayant un grand besoin d'en parler à quelqu'un. Je m'assis donc lourdement sur le lit et l'incitais à s'assoir lui aussi.

-Tu te souviens quand je ne respirais plus...

-Comment l'oublier !, me coupa-t-il alors que je levais longuement les yeux au ciel. Pardon. Vas-y continue.

-Et bien, j'ai fait un rêve bizarre... Mais il y avait une impression de déjà vu, ou comme si ça avait été réel...

-C'était quoi ce rêve ?

Je lui expliquais en détail le contenu de mon rêve, essayant de ne négliger aucun moment. Quand mon récit fut finit, je vis Isaac réfléchir longuement avant de s'avouer vaincu.

-C'est sûrement juste un rêve.

-Non je te jure que c'était comme réel. Comme... un souvenir !, m'écriais-je en trouvant le mot juste.

-Mais pourquoi un loup avec les yeux d'un Béta ? D'accord nous sommes des loups garous, mais une complète métamorphose comme tu me la décris, on ne sait pas faire ça nous...

-Je vais voir Derek, lui annonçais-je sans lui laisser le temps de répliquer.

Je sortis de la chambre en courant et descendis les escaliers telle une furie. Si quelqu'un pouvait m'éclairer là-dessus, c'était Derek. Parmi les gens que je connaissais, c'est lui qui en savait le plus. Je trouvais Derek sur le canapé, la tête dans les mains. Il avait l'air anéantit... Ce n'était peut-être pas le moment de le déranger... Je m'apprêtais à rebrousser chemin quand il m'interpella.

-Tu voulais quelque chose ?, me demanda-t-il sans pour autant retirer sa tête de ses mains.

-J'avais effectivement une question... Mais ça n'a pas l'air d'aller.

-C'est ma faute tout ça. J'espérais qu'il mourait avec ma morsure, au lieu de ça, il est plus puissant que nous tous..., m'avoua-t-il en évoquant Jackson.

-Tu ne pouvais pas savoir qu'il allait finir comme ça...

-C'est vrai mais... Argh puis merde... Qu'est-ce que tu voulais savoir ?, me demanda-t-il en changeant vivement de sujet.

Isaac arriva dans la pièce au même moment et se posta à côté de moi.

-Est-ce qu'on peut se transformer en loup ? Enfin, je veux dire... L'animal complet ?

Mon question semblait vraiment le surprendre tellement ses yeux s'ouvrirent en grands. Il réfléchit un bon moment avant de me répondre.

-Se transformer en loup à volonté est extrêmement rare chez les Bétas. Mais avec un certain potentiel, c'est possible. Ce talent peut être héréditaire. Mais le plus souvent, les seuls à pouvoir le faire sont les Alphas avec une force mentale extraordinaire et une grande volonté. Sans indiscrétion, pourquoi cette question ?

-Oh comme ça. Tu connais des personnes qui savent faire ça ?

-Ma mère et ma sœur le faisait... Elles étaient toutes les deux Alphas

-Et toi ?

-Je n'ai jamais réussi...

-D'accord, merci Derek. Bonne nuit, lançais-je en remontant les escaliers, Isaac sur mes talons.

-Bonne nuit, me répondit l'Alpha en se dirigeant lui aussi vers sa chambre.

Une fois dans la chambre, je me changeais et m'allongeais sur le lit sans un mot. Je me posais certes des questions, mais je n'avais plus envie d'en parler. Isaac du comprendre ce que je ressentais car il se contenta de m'embrasser, de me chuchoter un « bonne nuit » et de me prendre dans ses bras musclés. Ces bras dans lesquels il m'étais impossible de ne pas pouvoir m'endormir paisiblement.