-21-

19 3 3
                                    



De légères caresses dans mes cheveux me sortent du sommeil. J'ouvre les yeux et la première chose que je vois sont ses iris verts. J'aime cette couleur, celle de l'espoir. Il pointe du doigt l'autre bout du lac, là où le soleil commence à se lever derrière les montagnes. Répandant un halo de lumière entre le Semnoz et le Col de Leschaux, colorant le lac d'un rouge/orangé si intense qu'il semble irréel. Nous restons là, à regarder le ciel blanchir au fur et à mesure que le soleil monte jusqu'à ce que la lumière en devienne aveuglante. Isaac me désigne sa montre, elle indique environ 8h.

Moi: tu as rendez-vous quelque part ?

Oui la messe est a 10h, je dois rentrer prendre une douche. Je te dépose chez toi ?

C'est vrai qu'il va à la messe le dimanche matin. Je me lève déçu et l'aide à ranger le hamac, la guirlande et le mini générateur dans le coffre de la vielle jeep. Le trajet se fait en silence anéantissant pour de bon la magie de la veille. Tout le long je me demande comment le remercier. Devrais-je l'embrasser ou simplement sortir de la voiture ? Et comment lui dire à quel point sa surprise était parfaite ?

Il s'arrête sur le bas côté et me regarde avec un demi sourire. Ça y est je suis arrivée chez moi et je ne sais toujours pas de quelle façon quitter cette voiture.

Moi: merci pour tout Isaac, vraiment c'était un magnifique cadeau d'anniversaire.

Il me fait un signe de tête et je j'ouvre la portière pour ne pas faire durer plus longtemps ce moment gênant. Quand j'ouvre la porte de chez moi, une déferlante d'odeurs nauséabondes m'arrivent en pleine figure. Un mélange l'alcool, de tabac froid et surtout de vomis.

Soudain prise d'une envie de meurtre: je réveille toute la maison et met mes invités au travail. Non sans me prendre quelques insultes à la volée. Mais le résultat est que à 11h la maison est niquel et tout le monde est rentré chez soi. Sauf bien-sûr mes acolytes: Alex, Bryan et Léna.

Moi: bon qu'est-ce qu'on fait ?
Bryan: flemme de bouger tournois de call of ?
Moi: vas y on part là dessus.

Les filles nous regarde bien-sûr avec un regard réprobateur.

Moi: bah vous avez qu'à faire des crêpes ou un gâteau.

La partie commence: stratège contre sniper dans le terminal de l'aéroport. De l'autre côté de la table bar, on voit les filles s'affairer aux fourneaux. Elles ne prêteront donc pas attention a notre conversation.

Moi: sinon t'as tenu ton abstinence ?
Bryan: 3 joins et toi ?

Je le récompense d'un coup de poing dans l'épaule bien appuyer.

Moi: aucun imbécile. On avait dis qu'on arrêtait !
Bryan: j'te crois pas t'as forcément craqué.
Moi: tu me déçois. Bon et avec Léna tout va pour le mieux ?
Bryan: elle m'en a fait voire de toutes des couleurs hier soir, à danser comme une godiche avec le premier mec venu et dès que je lui faisait un réflexion j'avais le droit à "t'es mal placé pour me juger".
Moi: elle agit comme un gamine c'est vrai mais bon je t'avais bien dis que c'était malsain continuer, elle n'aura plus jamais confiance en toi et te le fera payer jusqu'à la fin de ta vie.
Bryan: ouais enfin dans le genre malsain t'es très mal placé pour conseiller. Hein c'est quoi son nom déjà, Ethan ?
Moi: c'est puéril, tu fais exactement comme ta copine je te ferais remarquer.

Il se tus pendant quelques minutes, avant de s'excuser de ses réflexions déplacées. Mais on ne peut pas lui en vouloir, c'est un garçon franc et honnête. Ces qualités se font rares.

Bryan: t'as eu des nouvelles de Jerem ? J'essaye de le joindre mais il ne répond pas.
Moi: silence radio pour moi aussi.

Un nouveaux blanc s'installe. Je pense à mon meilleur ami, j'espère qu'il n'est pas entrain de faire des conneries.

Léna: hey vous voulez bien nous servir de cobaye ?

Elle nous apporte la première fournée de cookies. Nous les engloutissons avec une rapidité des plus impressionnante, ce qui fait rire la jolie blonde. Nous la félicitons elle et Alexandra pour leurs excellent cookies et à peine avons nous terminer la première fournée que la seconde apparaît.

Je n'ai aucune idée de la quantité de biscuits que j'ai engloutis mais je commence à avoir des crampes d'estomac. Oh seigneur Dieu, mais quelle idiote. Mon corps n'est plus capable de digérer une quantité aussi importante de nourriture. Il faut absolument que je fasse sortir tous ces cookies de mon corps et ce le plus vite possible, avant qu'il n'atteignent l'estomac. Car il n'y a rien de plus douloureux que de vomir un repas quand il a déjà atteint l'estomac.

Je prétexte un envie pressante veillant tout de même à ne pas me ruer aux toilettes pour éviter tout soupçon.

À quartes pattes au dessus de la lunette, je suis parcourue de spasmes violent et très douloureux. Mon estomac semble se rétracter sur lui même tandis que mon œsophage et ma gorge prennent feu. Pourvu que cela se termine vite...

Je sort des toilettes encore chancelante et vais directement me rafraîchir la bouche. C'est à se moment là que je vois mon reflet depuis la première fois ce matin. Mes cernes et mon teint livide indiquent la qualité de ma nuit tandis que mes cheveux eux traduisent un abandon pur et simple.

Quand je redescend en bas et constate qu'il ne reste plus que Bryan.

Bryan: la mère de Léna est venue la chercher et celle de Alex l'a appelé pour qu'elle rentre. Nous sommes les seuls survivants de cette soirée.
Moi: qu'est-ce que tu comptes faire ?

Il me regarde intensément, le genre de regard chargé de désirs. Soudain il me plaque contre la poutre centrale du salon et commence à m'embrasser langoureusement le cou.

SérotonineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant